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Critique de BazaR


A l'orée de la période de Noël j'ai décidé de lire les Contes de Perrault afin de la saupoudrer d'un peu de ce merveilleux désormais tapi derrière l'Ogre Consumériste (auquel je cède volontiers).
Bon, pour le merveilleux ça n'a pas marché. Il faut l'avouer, mes souvenirs de Cendrillon ou de la Belle au Bois Dormant proviennent avant tout des dessins animés Disney, où les gentils sont vraiment gentils, les méchants très méchants, les animaux rigolos et où la joie explose à la fin. Je ne raille pas, j'adore ces dessins animés et le merveilleux des contes y est pour moi associé, c'est comme ça.
Ici la structure même du livre (éditions Livre de Poche) s'oppose à une lecture purement "merveilleuse". La présentation des contes par Catherine Magnien est très intéressante (quoiqu'un poil longue). La biographie de Perrault, la guerre des Anciens et des Modernes (Perrault est un Moderne), l'insertion des Contes dans leur temps, la recherche des sources, tout cela est agréable à lire pour qui aime un tant soit peu L Histoire. Mais cette forme "historisante" s'étend ici au sein même des contes: de nombreuses notes de bas de page - bien que très intéressantes comme celle qui rappelle la valeur accordée aux miroirs au XVIIe siècle - parasitent le récit. On est invité à en sortir régulièrement pour examiner le texte d'un point de vue extérieur. Sur des textes aussi courts l'impact est important.
Ceci dit je ne connaissais pas plusieurs de ces Contes comme Griselidis ou Riquet à la houpe. Notre amie NastasiaBuergo a bien raison de dire qu'ils "doivent servir à l'édification des jeunes âmes". Avec le recul des siècles cependant, certaines morales peuvent faire tiquer. Je pense en particulier à la place qu'à l'époque une honnête femme doit occuper. Les pauvres en prennent quand même plein la figure. Dans Griselidis le roi, pour éprouver l'amour de sa femme, la répudie, la remplace par une plus jeune, la prive de ses enfants. Elle supporte tout cela sans jamais éprouver de haine. Convaincu le roi la reprend et lui rend ses enfants et la morale nous dit que c'est là le comportement digne d'une honnête femme. Dans Peau d'Âne la princesse doit fuir le roi son père pour éviter l'inceste et se cacher sous des haillons et aucune morale ne s'attache au comportement du roi. Dans le Petit Poucet la femme de l'Ogre craint en permanence d'être battue. Dans les Souhaits Ridicules c'est la femme du bucheron qui subit les désagréments des souhaits émis par son mari. Pauvres femmes de toutes conditions dans la France du XVIIe siècle.

Pour résumer, j'ai pris plaisir à ce livre mais plus sous l'aspect historique qu'il véhicule.
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