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Citations sur Papiers collés (54)

Je ne dirai jamais de mal de la littérature. Aimer lire est une passion, un espoir de vivre davantage, autrement mais davantage que prévu.
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Écrire est l’acte le moins pessimiste qui soit.
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J'ai conservé, sans le vouloir, cette naïveté : quand j'ouvre un livre, j'aime que ce soit un livre. Je m'attends à de la littérature. La vie, c'est-à-dire les autres et moi, me suffit pour le reste. Mais, lire si c'est pour s'y retrouver, autant vaut téléphoner à son voisin et passer une soirée baliverneuse. Nous avons tous une idée de ce qu'est, devrait être, la littérature. Les uns lisent pour s'évader. (De quelles prisons ?) Les autres pour s'instruire. (A quelles fins ?) D'autres encore lisent parce qu'il vaut mieux fréquenter le langage écrit d'un homme que le langage parlé. D'où je ne déteste pas ma concierge ; mais j'aime bien Mallarmé. Les deux, ma concierge et Mallarmé, me paraissent faire leur métier, avec les inconvénients d'usage.
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La jeunesse est un moment difficile à passer. Bon ou mauvais selon les cas et les tempéraments. Certains y trouvent un temps d'achat sans possibilité de vente. (...) Attente d'un âge d'or où tous les fruits s'écroulent. D'autres s'y jettent, s'y donnent entièrement, comme s'ils ignoraient qu'une vie d'homme excède généralement le printemps. Ceux-là vieillissent péniblement, ou meurent effectivement, sur la quarantaine. C'est à la fois le temps de l'espoir et de l'impatience. De la révolte et de la résignation. Tous les contraires s'y trouvent au point extrême de leur chance (...) Il semble que l'enfant recule devant sa définition, tente de retarder sa spécialisation, (...) L'horreur du semblable qu'il va devenir, du numéro qui l'attend, lui fait pressentir la mort. Entre l'enfant et sa conclusion, un moment de haute tension qui risque de faire éclater les machines, au profit du laisser aller, ou du suicide.
Il est navrant de reconnaître qu'on a échoué. Si l'on considère le premier âge comme un essai, une tentative de l'innocence pour reconquérir son paradis, il est navrant de s'être senti le lieu du combat, et de la défaite. Etre un homme, devenir comme tout le monde, un petit monsieur intelligent ou sot, génial ou fou, ah ! quelle déception ! L'heure s'annonce où de vivre sans le vouloir n e suffira plus. Où le redressement du buste s'imposera. Où l'on parlera sans rire d'un courage de vivre et d'une recherche du bonheur dont on a perdu la trace. Certains ne résistent pas à la tentation et n'avancent plus qu'à reculons, pour doucement retomber en enfance. Mais cette suprême enfance, on le sait, n'est que suprême supercherie. La pêche aux souvenirs n'est pas interdite. On peut vivre en tournant positivement le dos aux sollicitations imprévues du prévu. Passée cette minute interminable qui sépare l'abondance du choix, l'homme sait à peu près à quoi s'en tenir sur ses possibilités de surprise quant à lui-même. Bien préservé s'il ne tente pas par dépit, de se venger sur autrui, en essayant de le surprendre, déçu comme il l'est sur son pauvre compte.
(...) Il est bien inutile de tricher et il est impossible de faire passer en fraude le cher innocent que l'on cache, mais dont les os craquent, qui écarte les chairs, fixe les rides essentielles, sillonne le corps de son exigence. Quand l'homme se déclare, imposant sa tragique limitation, le mieux est encore de prendre parti pour lui, sans chaleur et sans acrimonie.
L'enfance ne peut être en nous, mais constituer alors une espèce de périphérie, de corps extérieur. L'enfance va protéger l'homme. C'est son temps miraculeusement insensible qu'il nous est permis de conserver dans cette nouvelle présence au monde. Elle nous a donné un certain rythme une certaine démarche interne, que rien, si l'on veut, ne peut annuler. On voit bien que beaucoup ne veulent pas. Naturellement révolté, l'homme ne pourra vivre correctement, comme une grande personne, que s'il ne tient pas à rester un enfant, que s'il accepte la métamorphose. Simplement lui est-il loisible, alors, de se choisir, de garder volontairement, en toute connaissance de cause, le même instrument de vie, ce dernier dût-il lui paraître inférieur, moins solide, que celui qu'il voit à ses semblables. Mais l'enfant ne pardonne pas qu'on le trahisse, qu'on devienne un homme sans le prévenir, sans lui laisser sa chance de durcissement. Il transforme à son gré l'homme qui l'a tué, oublié, en pantin. Il le désarticule.
(...) L'homme bon conducteur de l'enfant qu'il fut véritablement se reconnaît au premier coup d'oeil. La rencontre est rarissime. Mais vaut la peine...de sortir, sans trop y compter, et sans que notre course prenne jamais comme but un tel miracle. Le but à partir de cette halte d'or, de cette suffocation irréductible, c'est la mort. Et c'est dans l'appréciation infinitésimale de ce but que vont se distinguer, se départager les hommes
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Sans la littérature, on ne saurait ce que pense un homme quand il est seul.

Vu à la Maison de la Poésie.
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L'écriture a cette vertu de nous faire exister lorsque nous n'existons plus pour personne.
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Je n'ai jamais rien fait que par plaisir. C'est assez dire que je n'ai pas fait grand-chose.
(II. page 41)
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Ecrire, c'est renoncer au monde en implorant le monde de ne pas renoncer à vous
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L’écriture a cette vertu de nous faire exister quand nous n’existons plus pour personne.
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Nous sommes gérants de la terre
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