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Critique de Souri7


Souri7
01 septembre 2018
Troisième tome de la saga Reavley.🌍


Deux ans ont passés. La guerre stagne dans les tranchées ou quelques mètres sont perdus ou remportés au gré des batailles. Sur la mer, la flotte britannique n'est pas mieux lotie avec une armada de U-Boat les coulant.
C'est dans ce contexte que Joseph Realey est rapatrié gravement blessé en Angleterre après avoir tenté de sauver des blessés. Sa convalescence se fait donc dans son village natal, St Giles où la morosité, la tristesse, l'inquiétude et la peur se ressentent dans l'air. En effet, toutes les familles sont impactées par cette guerre et la liste des morts ou des blessés est une source de stress à chaque publication. Heureusement pour Joseph, il n'est pas seul. Aidé par sa soeur Hannah restée au village pour élever ses trois enfants, Joseph peut se reposer et tenter de faire abstraction de l'horreur de la guerre.
Seulement, ce moment de détente est vite balayé lorsqu'au sein même du village, un scientifique travaillant sur un projet top secret pouvant permettre la victoire de l'Angleterre est retrouvé assassiné. Joseph, malgré ses blessures décide de mener son enquête puisque l'un des meilleurs amis de son père, Corcoran pourrait être le suivant.


Les Anges des Ténèbres n'est pas le plus intéressant de la saga. 😥
En effet, ce récit présente de nombreuses longueurs et lourdeurs. L'intrigue policière est présente, mais sans être mise en avant. Bref, ce livre est le moins abouti à mon sens. Est-ce voulu par Anne Perry ? En effet, nous sommes au milieu de la Première Guerre mondiale où le conflit stagne, où les hommes commencent à se poser des questions et douter de leur victoire. Cette ambiance de questionnement est très présente dans cet ouvrage au travers des interrogations de Joseph Reavley quant à son retour ou non à Ypres.
Ce troisième volet est également le premier de la saga dont l'intrigue n'a pas pour cadre le conflit. Nous nous retrouvons en Angleterre, loin des champs de bataille où les Anglais tentent de vivre "normalement". Cette normalité est cependant vite rattrapée par les wagons ramenant au pays des blessés des champs de bataille ; les estropiés dans la rue témoignent également de cela. Anne Perry décrit l'attitude des Anglais et les atteintes psychologiques des soldats revenus du front.


Concernant l'intrigue, le personnage d'Hannah Reavley est enfin mis en avant et développé. Elle incarne la femme anglaise, restée au pays et attendant le retour de son mari. Hannah est l'archétype d'une époque révolue où la femme n'a a pensé à rien si ce n'est qu'à sa famille. Ses commentaires et son attitude témoignent d'un non-retour en arrière où les femmes "profitent" de l'absence des hommes pour découvrir le monde du travail. Hannah Revaley incarne également le peuple resté au pays pendant le conflit, ceux qui attendent avec crainte les nouvelles.
L'enquête policière est par contre décevante. La mort du scientifique permet de voir le retour de l'inspecteur Perth (voir Avant la tourmente), mais le tout est mal ficelé. L'enquête passe vraiment au troisième plan et manque de suspens et de vitalité.


Malgré de nombreuses lourdeurs et longueurs, ce troisième tome permet de s'immerger dans les coulisses du conflit. Entre les inquiétudes, les incertitudes quant à la suite que prendra le conflit, Anne Perry nous brosse un récit assez réaliste. Heureusement, les scènes de combat naval et le final permettent de relever le tout.
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