Comme le dit si bien Oleg, il n’y a que deux choses certaines dans le spatial : « La date de ton départ, après le départ, et la date de ton retour… après le retour. »
Il y a la beauté du monde. Mais il y a aussi son extrême fragilité. Je m'y attendais : elle est criante de vue ici ... A ce titre, il me paraît logique que chacun revienne de l'espace avec une conscience accrue des déréglements climatiques et des périls qui menacent notre planète : on le voit bien mieux d'ici que depuis la Terre. [...]
C'est maintenant une évidence pour moi : nous sommes trop peu faits pour appréhender les problèmes à des échelles ( temporelles, géographiques) qui nous dépassent : nous les approchons intellectuellement, certes, mais ils ne nous touchent pas, nous ne ressentons rien. Tel saint Thomas, nous avons besoin de voir ( ou de toucher) pour y croire.
Pour notre premier dîner d’équipage, j’ai été surpris que tout le monde arbore un tee-shirt à la propreté douteuse. Moi, j’avais tenu à mettre un polo sympa et tout propre. Je n’ai pas tardé à comprendre… Les boîtes ouvertes s’échangent allègrement autour de la table, chacun se sert et renvoie au prochain dans un ballet flottant, c’est très convivial, mais c’est se promettre d’inévitables taches un peu partout. Après avoir ruiné un ou deux polos, j’ai fini par me conformer au code vestimentaire.
Les températures sont extrêmes ici, nous ne sommes pas protégés par l’atmosphère : on peut atteindre plus de 120 °C au soleil et – 150 °C à l’ombre. Une grande partie de l’énergie à bord sert donc à réguler la température.
Je recommande à tous les passionnés de livre de lire cette oeuvre d'art !
P 16 : Ma mère sourit en m'écoutant Même à l'âge adulte, même après tout ce que j'ai fait jusque là, elle a toujours du mal à considérer que je suis un grand garçon capable d'assumer des responsabilités.
Bref : je me retrouve à faire l'acteur régulièrement, sans l'avoir vraiment voulu. C'est comme les photos de vacances: pénible sur le moment, mais agréable plus tard d'avoir un souvenir.
Merci à mes parents pour le sport, la musique, et pour m'avoir donné soif de connaissance et de découverte. Merci à mes professeurs et mes éducateurs sportifs.
Enfin, il me reste beaucoup de chemin à parcourir avant ma belle aventure…
Comme d’être formé aux soins de premier secours. On m’invite ainsi à m’escrimer sur un mannequin, en apprenant à parer au plus urgent : calcul du pouls, massage cardiaque, intubation… Avec une règle incompressible si la victime est américaine et en capacité de communiquer : lui demander avant d’effectuer le moindre geste si elle m’autorise à la soigner.
On m’apprend que je souffre en réalité d’une double fracture : ma cheville est elle aussi cassée.
...
Je consulte un spécialiste en orthopédie. Quand je lui énumère les sports que je pratique, il me demande à quel niveau et je vois bien que si j’avais été sportif professionnel, ç’aurait peut-être été là la fin de ma carrière… Puis – comment ne pas sourire rétrospectivement ? – je lui parle de ma future carrière de pilote et il croit me rassurer en déclarant :
— Ça ira… Si encore vous m’aviez dit astronaute, j’aurais dû vous décourager, parce qu’il n’y aurait eu aucune chance. Mais pilote, ça passe encore.