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Critique de Denis_76


Sur les conseils d'une babamie, j'ai lu une bio de Nicolas Fouquet. J'ai donc pris l'ouvrage de mon biographe préféré, Jean-Christian Petitfils.
Fouquet ( fouquet, ancien nom de l'écureuil, d'où la présence de cet animal sur le blason du surintendant Fouquet avec la devise : Quo non ascendet ? ) est en effet un personnage essentiel pour comprendre ce siècle de grandeurs et misères des courtisans.
Pourquoi cet homme, procureur du parlement de Paris et Surintendant des finances, ministre d'Etat, presqu'aussi puissant que Mazarin ou Louis XIV, a-t-il été jugé puis mis en prison à vie ?
Telle est la question à laquelle essaye de répondre notre biographe patenté, en levant un à un les voiles sur ce vicomte de Melun et Vaux, Cleonyme nonchalant mais fébrile, esprit agile comme l'écureuil de son blason, charmeur mais confus, , qui se fait appeler "Monseigneur", qui a un goût pour l'évasion, les rêves, inconstant, imprévisible, généreux, opiniâtre, désordonné, qui aime faire plaisir, inquiet, cyclothymique, capricieux, bouillonnant de projets, bref, un personnage complexe aux multiples facettes !
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Dans un premier temps, l'auteur expose son ascension avec Mazarin qui avait besoin de son réseau financier de publicains, la guerre contre les Habsbourg doublant le budget de l'Etat, par ces temps de régence où l'Italien était éjectable, et la reine mère Anne d'Autriche maladroite.
En 1661 le protecteur Mazarin meurt, Colbert attaque !
Lors du procès frauduleux, Fouquet à la faconde étourdissante, se défend brillamment, mais l'auteur montre ensuite qu'il s'était trompé de cible : l'adversaire n'était pas directement Colbert, mais dieudonné.
Pourquoi dieudonné ? Pour la jalousie provoquée par la visite de Vaux en juillet 1661 ? Ce fut, certes, la goutte d'eau qui fit déborder le vase, mais la décision avait été prise 3 mois avant, peu de temps après la mort de Mazarin. La psychologie du roi est complexe ; il est influençable et n'est pas scincère comme son père ou son grand-père, il il faudra que je lise sa bio.
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Or, comment un écureuil peut-il attaquer un soleil ?
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Je n'aime pas dieudonné, même si son jeu politique est habile. A sa place, j'aurais mis Nicolas à la Culture, son salon protecteur des artistes étant de qualité, ou aux affaires extérieures, ayant brillamment réussi une mission à Londres .... Ou alors, je l'aurais gardé comme simple procureur du Parlement de Paris, poste où il excellait.
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Puis l'auteur nous raconte les années sombres de 1661 à 1680, pendant laquelle sa femme Marie-Madeleine de Castille a eu une attitude admirable et courageuse pour récupérer son mari emprionné à Pignerol.
Et je finis par évoquer la rencontre de Nicolas avec le fantasque Lauzun ( qui mériterait d'avoir son roman de la plume d'Alexandre Dumas ), et avec le fameux Danger ou d'Angers, qui est, selon Petitfils, le masque de Fer :)
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NOTA : la raison pour laquelle le roi voulait défaire Fouquet des finances, d'après ce que j'ai compris, était au départ, en mai 1661, que celui-ci continuait à emprunter pour l'Etat à des taux usuraires énormes ( jusqu'à 50%), alors que la guerre était finie. Il continuait donc de faire vivre l'Etat à crédit, comme lui-même. Cependant, c'est bien Jean-Baptiste Colbert qui l'a signalé au roi.
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