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Critique de Valmyvoyou_lit


Floride. Son véritable prénom est Cassie, son nom de famille est Eliott. Depuis qu'elle est petite, tout le monde l'appelle Mama Cass, comme la chanteuse de qui le vrai nom était Cassie Elliot. Elle a grandi avec cette image d'elle, complexée par les kilos. Elle ne possède qu'une photo d'elle. Elle avait huit ans, elle en a cinquante maintenant. le cliché est caché, mais elle l'a conservé, car peu de temps après cette prise, son père est mort. Elle s'est alors réfugiée dans le sucre.


Après le décès de sa mère, elle a hérité du safari-alligators de ses parents. Les touristes, propulsés en hydroglisseurs, observent les reptiles dans le milieu naturel. L'entreprise est florissante. Mama Cass ne vit que pour elle, que par elle et qu'à travers elle. Elle n'a qu'un seul ami : Oleg, un de ses employés. Quatre fois par semaine, depuis trente ans, sa maison est nettoyée et ses repas préparés par Soledad, une vieille Mexicaine, que sa mère lui a fait promettre de ne jamais renvoyer.


Un soir, en rentrant du travail, elle découvre le corps de Soledad : elle a succombé à une crise cardiaque. Mama Cass est sa seule proche. Hélas, elle prend conscience qu'elle ne s'est jamais intéressée à celle qui prenait soin d'elle. Elle ne sait rien d'elle. Son besoin de solitude l'a éloignée des autres. Elle ne leur pose aucune question. Pourtant, c'est à elle que la défunte a confié cette étrange demande : « Mademoiselle Cassie, quand je serai morte, ramenez-moi chez moi. » (p. 112) Chez elle, c'est à Tulum, au Mexique.


Accompagnée de l'urne funéraire, Mama Cass entreprend un voyage sur les traces de Soledad. En explorant l'histoire de cette dernière, c'est avec Cassie qu'elle renoue. Elle s'ouvre aux autres et à elle-même. Une amitié improbable avec Viva, une jeune femme meurtrie, mais pleine de vitalité, transforme son regard sur elle-même, sur sa vie et sur les relations humaines.


« Mais Mama Cass ne s'aimait pas elle-même. » (p. 15) Elle est complexée et se cache derrière ses habits et ses responsabilités. Je me suis reconnue dans ses combines vestimentaires pour camoufler ce qu'elle ne veut pas montrer (par exemple, l'été, je ne mets que des chaussures fermées, 😀). Malgré son isolement volontaire, elle m'a aussi semblé très lucide sur les injonctions de la société. J'ai, particulièrement, été sensible à sa perception de #metoo . Son discours n'est pas celui attendu, mais en raison de mon vécu, je l'ai trouvé très juste. J'ai apprécié aussi que sa transformation ne soit pas brutale, qu'elle soit timide et progressive. Elle n'est qu'un début…


Cependant, alors que la quatrième de couverture correspond parfaitement à l'histoire, cette dernière n'est pas celle que j'escomptais. J'ai été surprise par plusieurs pans de celle-ci. J'ai, bizarrement, ressenti une frustration de ne pas lire ce que j'avais anticipé. C'est alors que j'ai pris conscience que cela montrait son originalité. Je me suis dit qu'un écrivain ne doit pas livrer l'intrigue que j'attends, mais celle qu'il a envie. Aussi, à distance de ma lecture, je m'aperçois que j'ai aimé être emmenée sur des chemins que je n'avais pas envisagés. Pour Miss Cyclone, j'avais eu la même sensation : mon attachement avait été rétroactif et avait perduré, alors que pour Après l'océan et Une toute petite minute, le coup de coeur avait été immédiat.


Lien : https://valmyvoyoulit.com/20..
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