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EAN : 9782702166215
486 pages
Calmann-Lévy (06/04/2022)
3.9/5   491 notes
Résumé :
En avril 1912, Letta et Molly Alistair, deux jeunes sœurs rescapées du naufrage du Titanic dans lequel le reste de leur famille a péri, débarquent à New York. Molly, absente, est plongée dans un profond mutisme. Letta doit puiser très loin en elle pour survivre dans cette ville qu'elle n'aime pas. Elle trouve un poste de vendeuse dans la pharmacie-apothicaire C.O. Bigelow.
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Critiques, Analyses et Avis (119) Voir plus Ajouter une critique
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Laurence Peyrin est une auteure que je lis régulièrement. J'apprécie les univers qu'elle crée, et surtout les beaux portraits de femme qu'elle nous partage dans ses romans.
Il y en a bien sur qui me plaisent moins que d'autres, c'était le cas du dernier (Une toute petite minute), celui-ci fait plutôt partie des préférés.

Les soeurs Alistair débarquent à New-York en avril 1912. Elles sont deux, ils auraient dû être six. Son père avait acheté leurs billets pour l'Amérique sur le plus beau paquebot du monde, le Titanic. Molly est absente, son esprit est resté sur cette chaloupe, elle ne parle plus, n'exprime rien. Letta l'ainé va devoir gérer la situation : elles n'ont plus rien. Il va falloir inventer une nouvelle vie dans ce nouveau monde. de belles rencontres vont l'y aider.

Laurence Peyrin à son habitude nous livre un roman très documenté, qui par le biais des aventures de ses deux héroïnes, aborde des sujets de société intéressants : le drame du Titanic et ses répercussions sur la riche société américaine, le rôle de la presse, la possibilité de réussir par son travail dans cette Amérique de 1912 et surtout la médecine de cette époque, et en particulier la façon dont étaient traités la dépression, les traumatismes et les problèmes psychiques. Traitements souvent pires que le mal.
J'ai aimé cette histoire, même si son déroulement est assez prévisible, j'ai aimé ces quatre personnages principaux « la rescapée, l'estropiée, le candide et la muette » qui vont s'épauler pour s'en sortir. Ces femmes ordinaires vont par la faveur d'évènements malheureux devoir prendre leur destin en main, et c'est avec beaucoup d'émotion que l'auteure nous raconte leur histoire.
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Portsmouth 1912, la famille Alistair fabrique des tourtes et des gâteaux.
Ils reçoivent un visiteur venu de New York. Celui-ci, enchanté par leurs gâteaux leur promet de faire fortune s'ils viennent s'installer dans sa ville.
Le père, Charles ne résiste pas à l'envie de s'enrichir aux USA et décide d'emmener toute sa famille : son épouse,sa fille aînée, Letta et son mari, son fils et sa plus jeune fille Molly.
Il vend son commerce, rassemble ses richesses et va réserver les tickets pour la traversée en seconde classe sur un vertigineux paquebot de luxe ...le Titanic.
Seules Letta et Molly survivront et débarqueront à New York.
C'est à ce moment que commence le roman.
Quelle aventure!
Laurence Peyrin a donc fait le choix de nous raconter l'après-tragédie pour ces deux jeunes femmes.
Letta doit protéger sa soeur Molly devenue muette et capable de piquer des crises.
Elle doit aussi survivre car elle n'a plus rien.
Elle trouvera de l'aide efficace, toxique parfois sous toutes les formes, abri, travail, vêtements .
Elle devra aussi se protéger des curieux, de la presse, avide de recueillir des témoignages de victimes.
La curiosité mal placée, le voyeurisme quand on a vécu un évènement traumatisant sont particulièrement dérangeants. L'auteure fait très bien passer le message qu'une personne blessée au plus profond d'elle-même n'a pas besoin de curiosité malsaine. Personne, dans ce cas ne peut s'emparer de son histoire, de ses chers disparus.
le conditionnel utilisé pour souligner un fait que la victime, Letta ne voudrait pas vivre est souvent utilisé et apparaît comme un procédé original. Un conditionnel comme si les faits étaient improbables, impossibles tant qu'on ne les avait pas formulés.
On fait un petit tour par l'hôpital psychiatrique de Blackwell où une de nos jeunes héroïnes séjournera et on nous rappellera Nellie Bly qui, journaliste au 19ème siècle y avait effectué une immersion de 10 jours en se faisant passer pour malade afin de dénoncer les pratiques cruelles que devaient subir les malades.
L'auteure s'est documentée à fond pour réaliser le roman. Jamais, elle ne rentre dans trop de détails. le récit reste passionnant, les personnages attachants et Letta une jeune femme très forte aidée de son amie Natalie, une jeune femme médecin abîmée par la vie elle aussi.
J'ai retrouvé avec bonheur Laurence Peyrin en grande forme et j'espère qu'elle nous prépare encore un aussi bon roman.



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Il y a six ans, je faisais connaissance avec Laurence Peyrin avec "Miss Cyclone", une de mes premières critiques sur Babelio. Je lui suis restée fidèle depuis lors, et à chaque nouveau roman je suis époustouflée par son aisance à nous plonger dans une époque, une ambiance différente. Et bien sûr aussi une héroïne différente, qui partagera cependant avec les précédentes quelques particularités : elle aura connu une vie paisible ou du moins elle aura vécu dans une famille aimante, et brusquement un évènement extérieur brisera l'harmonie.

Ici, nous rencontrons la famille Alistair de Portsmouth, dont les fameuses tourtes ont fait la renommée, au point qu'un riche new-yorkais de passage à la boutique convaincra le père de tenter sa chance outre-Atlantique. Charles, sa femme leurs trois enfants et le mari de l'aînée embarquent tous un beau jour de 1912 sur un géant des mers, vers la promesse d'un avenir radieux... le paquebot s'appelle le Titanic, vous connaissez la suite !

L'histoire se termine là pour quatre des membres de la famille, mais Letta, l'aînée des filles et sa petite soeur Molly font partie des sept cents et quelques survivants recueillis par le Carpathia. Letta, à 22 ans va devoir faire face à une situation peu enviable dans une ville qui la rebute et dont elle n'a qu'une envie, la quitter. Mais l'état de Molly, muette et traumatisée depuis le naufrage, l'oblige à chercher du travail sur place pour leur assurer un toit et de quoi se nourrir. Elle trouvera parfois de l'aide, pas toujours désintéressée d'ailleurs, et constatera vite que son statut de rescapée du Titanic attire toute sorte de vautours. Et mieux vaut ne pas compter sur un dédommagement de la White Star Line, surtout quand on n'était "que" passager de seconde classe ! J'ai été scandalisée par les arguments utilisés pour ne donner que des clopinettes aux survivants lambda, alors que ceux qui faisaient partie des nantis de la première classe ont semble-t-il été bien mieux lotis. Je fais confiance à l'auteure pour s'être bien documentée sur le sujet, comme elle a coutume de le faire dans tous ses romans.

A travers les aléas de la nouvelle vie de Letta, on découvre les dessous de la société new-yorkaise au début du XXème siècle, ainsi qu'une image de la ville à cette époque, Laurence Peyrin a ce don d'immerger totalement le lecteur dans l'histoire qu'elle lui conte. On chemine dans les rues boueuses, on rentre dans cette célèbre pharmacie C.O. Bigelow (qui existe toujours) où l'on testera la Lemon Body Cream, on ira s'aérer un peu à Central Park, menacé d'abandon à cette époque, puis, le coeur serré, on pénètrera dans l'hôpital Blackwell, là où on place les "fous", enfin ceux dont on ne sait trop que faire, notamment les victime de stress post-traumatiques ou les dépressifs. Blackwell, où comme nous le rappelle l'auteure, la journaliste Nelly Bly se fit volontairement interner afin de dénoncer les méthodes pour le moins discutables employées pour "soigner" les patients.
On en apprendra beaucoup sur le laudanum également, ce médicament utilisé à toutes les sauces à l'époque au mépris de ses effets secondaires redoutables.

Je suis ressortie de ce récit enrichie de multiples connaissances, et comme à chaque fois je suis entrée en totale empathie avec les personnages du récit, que ce soit les soeurs Alistair, Nathalie, la pharmacienne dont l'abord bougon cache une personnalité rayonnante de bonté, ou son frère Jacob, réfugié dans la passion des oiseaux depuis le drame qui a brisé sa vie. D'autres protagonistes sont plus ambivalents, comme Charles Newton III, le riche fils de famille qui avait convaincu Charles Alistair d'émigrer, et se sent coupable du sort de la famille. Ou Mildred, la gouvernante de l'hôtel Jane, qui sous couvert d'aider Letta et Molly va aggraver l'état de cette dernière. Ou encore ce journaliste qui ne résistera pas à l'appel du scoop...

Ils m'ont emportée avec eux, et à la fin de ma lecture, j'ai eu bien du mal à retrouver notre époque, avec toutes ces technologies censées nous faciliter la vie, mais qui manque parfois singulièrement d'humanité.
J'aime les héroïnes de Laurence Peyrin, elles ne sont pas glamour ni extraordinaires, mais ce sont des femmes qui font front, avec leurs moyens et sans plonger dans le larmoyant ou le sordide. Et avis aux allergiques : ce n'est pas non plus du filgoude !

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Le 16 avril 1912, la famille Alistair au grand complet aurait dû débarquer sur le quai 59 de la White Star Line. Charles Alistair avait vendu tous ses biens pour s'installer avec sa famille et faire fortune en Amérique. Avec sa femme Helen, Letta sa fille aînée, Edward son fils, Molly la benjamine et Charles Keegan son gendre ils avaient embarqué sur le « Titanic » le plus grand et le plus beau paquebot du monde. Ils étaient six, ils ne seront que deux survivants. Letta et sa jeune soeur Molly vont se retrouver à New York sans aucun moyen de subsistance.

Une fois de plus Laurence Peyrin nous entraîne en Amérique, à New York, une fois de plus le personnage principal de son roman est une femme forte, battante et courageuse. Et une fois de plus j'ai passé un agréable moment de lecture. Laurence Peyrin a l'art de peindre le portrait de femmes qui face aux coups du sort et aux malheurs savent se relever. Letta une fille aînée, discrète, sans relief et sans le moindre charme, elle est promise à une vie honnête d'épouse et de mère, le naufrage du Titanic va tout faire basculer. Laurence Peyrin nous décrit parfaitement l'attrait du Nouveau Monde en ce début du vingtième siècle et les valeurs qui sont celles des Américains, ici chacun a sa chance, à force de travail et d'initiative la réussite peut être rapide.

Sur fond d'évènements, de lieux et de personnages historiques Laurence Peyrin a su construire une jolie histoire où Letta la rescapée, Natalie l'estropiée, Jacob le candide, et Molly la muette, vont faire front commun face à l'indifférence et à l'adversité.
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Laurence Peyrin n'a pas son pareil pour brosser des portraits de femmes.
L'anniversaire du naufrage du Titanic est une source insoupçonnée pour parler du sort des femmes de l'époque. Letta a perdu ses parents et son époux, sa petite soeur Molly souffre d'un choc posttraumatique qui lui impose le silence.

Letta ne veut rien devoir à personne. Elle doit pourtant son salut à deux soeurs, l'une, oeuvrant pour l'Armée du Salut, pour lui avoir donné un toit, l'autre pour l'avoir engagé dans sa pharmacie aux vendeuses si particulières, mais parfois l'enfer est pavé de bonnes intentions. Molly, traumatisée, ne leur a pas permis de prendre le bateau de retour vers Portsmouth, il a donc fallu se résoudre à rester et faire en sorte que Molly soit sage pendant ses absences avec un peu de laudanum.

Letta ne veut pas dépendre de ce fils de famille qui tient tant à les prendre en charge Molly et elle. Deuil, résilience, amitié, différence, abnégation, amour, folie, des thèmes abordés sans détour pour dépeindre une époque et un pays où le rêve est à portée de mains pour qui sait se battre pour le transformer en réalité.

L'autrice nous offre des personnages romanesques, lumineux, vibrants d'émotions. L'histoire triste et belle de "la rescapée, l'estropiée, le candide et la muette", ces personnages troublants d'humanité et de candeur pas tout à fait perdue, pas totalement retrouvée, ils vivent en nous désormais grâce à la force de sa plume.

Ses romans ancrés dans L Histoire pour asseoir le caractère de femmes toujours debout face à l'adversité, c'est la signature de l'autrice. Laurence Peyrin n'a pas son pareil pour nous glisser dans la peau de ses personnages féminins, nous faire découvrir une époque, ces pratiques, toujours documentées en égrenant les écueils qu'elles doivent surmonter.

Laurence Peyrin, c'est d'abord un regard aiguisé sur le monde, une émotion à fleur de pages, une force insufflée à toutes ces femmes "ordinaires" qui ont pris vie sous sa plume, fluide, vibrante, pour devenir des modèles de force et d'abnégation, et instiller l'espoir d'un avenir meilleur.




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Citations et extraits (45) Voir plus Ajouter une citation
Comme beaucoup d'observateurs, je pense que le XIX° siècle ne s'est pas achevé en 1900, mais douze ans plus tard, le 14 avril 1912. Rien n'avait changé, le 1er janvier 1900. Mais le 14 avril 1912, si.
Nous avons assisté en une seule nuit à l'effondrement d'une société mondaine et inégalitaire, à la fin de l'arrogance industrielle.
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Une coupure, n'est-ce pas, ce n'était rien dans la chair d'un homme. Mam s'était tracassée, cela avait fait toute une histoire -"Si cela s'infecte, il faudra t'amputer, imbécile !"-, la cicatrice était affreuse.
Le temps que l'on peut prendre à s'alarmer pour pas grand-chose.
Et c'est cette insignifiance de la blessure, au regard de la tragédie qui les avait tous emportés, qui bouleversait Letta. Une simple coupure, voyez-vous, et tant d'histoires. Alors que maintenant, le corps de Pap ne contenait plus aucune vie, que lui et Mam avaient subi ce qu'on ne saurait jamais.
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Nellie Bly est une journaliste....
- La ténacité et l'intrépidité, Letta, voilà ce que cela a à voir avec Nellie Bly. Elle s'était fait une spécialité que d'aucuns auraient été incapables de mener à bien : s'infiltrer dans des endroits où personne n'aurait voulu aller enquêter...
- Cette femme a été internée à Blackwell, devina Letta. Parce qu'elle dérangeait les autres, comme Molly. N'est-ce pas ?
- Oui, mais elle l'a été de son plein gré. Dix jours entiers pour un reportage.
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Lorsqu'ils quittèrent le parc un peu plus tard, la rescapée, l'unijambiste et l'innocent, tous les trois sur la même ligne, les petits moments de bonheur avaient été capturés, puis relâchés, comme un cardinal rouge qu'on ne devrait pas mettre en cage parce qu'il est beau.
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 En plus, Letta était l’aînée. Et cette position dans la fratrie qui donnait aux garçons une stature et forçait le respect, reléguait curieusement les filles à un sacerdoce familial. On attendait d’elles d’avoir le sens du sacrifice – si, par malheur, un parent venait à tomber malade, ce serait à la fille aînée de s’en occuper.
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