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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Beaucoup de plaisir à lire ce livre qui traite avec un humour assez fin des situations dramatiques : relations de couples en échecs, viols, chemins vers la prostitution, trafic de drogue, justice et ses décisions hasardeuses, féminisme, errances diverses.

On suit le héros, Gus, son parcours de raté conscient, donc pas complètement raté puisqu'il est capable de prendre des décisions qui ne sont pas toujours les bonnes. Il est très attachant Gus, c'est un gentil, pas aussi minable qu'il le croit et l'auteur touche ainsi fort bien aux déficits de confiance dont souffrent des hommes et des femmes, qui les empêchent d'avancer dans la vie au lieu d'en subir les aléas.

On suit aussi celle qui donne son titre à ce roman, Emilie, fille de Gus, adolescente de 14 ans qui va bien grandir en une journée et découvrir au moins l'amour parental. C'est une génération Z, pas idiote mais qui n'a encore pas compris ce qu'étaient les vrais sentiments.

On en suit d'autres aussi, très divers, Cerise venue à la prostitution tranquille, sous la protection gratuite de George, propriétaire du bien nommé Love Hôtel, qui protège aussi un brave SDF, Boudu "sauvé des eaux, mais pas de l'eau d'vie", et puis un couple adultérin dont la femme est la véritable héroïne, devenue capable de se déterminer hors des sentiers sociétaux et de leurs convenances.

Et une autre femme, Fatou, migrante violée, qui campe un très beau personnage, elle perd les eaux mais jamais la tête et joue donc un rôle essentiel dans ce huis clos pathétique.

Et enfin, Mia, la négociatrice dans cette prise d'otages insolite au coeur du Love Hôtel. C'est une vraie battante, consciente que son job a pris le dessus sur sa famille. Elle devra elle aussi reconsidérer sa vie.

J'ai failli oublier les médias et leur soif de croustillant à servir en direct, quitte à causer plus de mal encore, incarnés par un pseudo journaliste du trottoir, lui aussi bien dans son rôle.

Alors, bien sûr, c'est invraisemblable cette prise d'otages bon enfant qui compte quand même quelques morts, mais Benoît Philippon lui donne une dimension glorieuse, pleine d'humour, de tendresse et de drames, on peut donc rire ou pleurer en suivant les pages de Petiote.
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J'ai l'impression qu'une grande histoire d'amour littéraire est en train de voir le jour entre Benoît Philippon et moi. Il a, à ce jour, quatre romans à son actif, quatre bons moments de lecture pour moi, voire même de très très bons moments. Si jusqu'à maintenant "Mamie Luger" se disputait la première place avec "Joueuse", ils n'auront désormais qu'à se battre pour la seconde, puisque "Petiote" vient de les détrôner tous les deux.

Avant d'oublier, je tiens à dire que c'est super sympa d'avoir glisser un marque-page dans le livre. Je ne m'en suis aperçue qu'hier, en commençant ma lecture. Un marque-page vient donc s'ajouter à ma collection de manière inattendue. Merci Equinox :-)

Parlons maintenant du livre, à commencer par sa couverture, que j'adore, et qui attire dès le premier regard. Une couverture qui déchire et donne le ton avant même d'entamer la lecture.

Benoît Philippon a le don pour nous pondre des personnages hors norme, souvent sorte de "anti-héros", rebuts de la société dont la vie n'a pas fait de cadeaux. C'est encore le cas ici avec Gustave Samson, dit Gus, divorcé, sans emploi, vivant dans une chambre d'hôtel miteux, père d'une ado de 14 ans dont il vient d'en perdre la garde. Il se voit comme un loser, et il l'est aux yeux de tout le monde. On lui reproche son laisser-aller, son manque d'entrain, de prétexter et de s'appuyer sur sa malchance qui lui colle à la peau. On lui reproche son manque de réaction, alors il va prendre le taureau par les cornes et réagir enfin... en prenant en otage le personnel et les clients de son hôtel. Entre les imprévus, les bavures, et une mauvaise organisation, le projet de Gus va se transformer en fiasco.

L'auteur nous dépeint des personnages hauts en couleur, tous des cabossés. Chacun a son petit truc qui les rend intéressants, attachants également pour la plupart. Ils forment une équipe de bras cassés complètement déjantée : un père de famille désespéré et son ado en pleine crise de rébellion, un réceptionniste au coeur d'artichaut, un sdf au lever de coude facile, une prostituée qui se cache derrière sa perruque, un trafiquant d'armes pas des plus rigolos, un couple pratiquant l'adultère, une sans-papier enceinte, un livreur de pizzas défoncé H24. Entre otages et complices, la frontière est d'ailleurs parfois mince, et c'est ce qui fait en partie le charme de l'histoire. N'oublions pas Mia, capitaine de police et négociatrice qui tente de dépatouiller tout ça sans trop de casse.

J'ai retrouvé la belle plume de l'auteur avec grand plaisir, particulière certes mais bien à lui : abrupte, cash, tranchante, et tellement efficace. Tantôt spontanée, pleine de bon sens ou décalée, elle dépeint une atmosphère tout aussi atypique, à la fois tendue, chaotique et burlesque.

J'ai tout aimé dans ce roman : les personnages, l'ambiance, le déroulement de l'histoire qui ne lésine ni sur l'action, ni sur les ressentis des personnages, l'humour décalé, le dénouement flamboyant, le dernier chapitre plutôt émouvant. Et bien évidemment la superbe plume de l'auteur.

Un roman dit noir, mais éclatant, explosif, piquant, drôle, tendre.
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C'est drôle, c'est noir, touchant aussi, bourré d'humanité. Petiote, encore un livre que j'ai regretté d'avoir fini.
Gus est un loser, pas un raté — vous le vexeriez — un loser qui a tout raté, couple, paternité, vie professionnelle, mais loser ça sonne mieux, il en est presque fier. Sauf que là, la Juge aux Affaires Familiales lui a retiré son droit de visite pour Emilie, sa fille adorée. Aux situations désespérées, mesures désespérées. Gus prend en otage les occupants du Love Hôtel de Chalon. Si l'hôtel n'avait que de pittoresques personnages (Cerise, la prostituée) ou des ratés (Boudu, le SDF), mais non, c'est à un membre d'une mafia serbe, Sergueï, que Gus achète une arme, sans écouter les avertissements de ce dernier, clairement menaçants, pourtant.
Présence obligatoire d'Emilie, c'est avec elle que Gus veut fuir au Venezuela. Sa propre fille au milieu d'une prise d'otages ? Une ado rebelle ? Gus est au courant, mais le moyen de faire autrement ?
Un imbécile armé jusqu'aux dents, hémoglobine garantie ! Benoît Philippon réussit néanmoins à nous faire rire et à nous toucher.
Seul bémol : le premier chapitre ne sert à rien. Je l'ai oublié dès le deuxième, parce que je n'y ai pas compris grand-chose. Pas grave, il n'y a pas de livres parfaits.

Lien : https://dequoilire.com/petio..
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Dommage, la quatrième de couverture en révèle un peu trop à mon goût.
Gus, l'anti-héros principal est un « aimant à emmerdes ». On peut dire qu'il les accumule, même sans le savoir ou le vouloir.
D'une drôlerie à toute épreuve ce récit, alors que la situation n'est pas drôle du tout.
A savoir : un père qui se voit retirer le droit de voir sa fille, sa petiote qu'il adore ; une prise d'otages tous plus foutraques les uns que les autres.
Pas de quoi rire... et pourtant...
Benoît Philippon a déclenché chez moi un fou-rire tel que je n'en avais pas connu depuis des années avec une scène d'anthologie mettant en scène Tofu, un simple chat. Rien que d'y repenser, j'en ai encore le rire qui me chatouille.
Alors, si la sinistrose vous guette et, hélas, l'actualité s'y prête, n'hésitez pas, foncez et lisez ce polar burlesque mais pas que car l'émotion est présente aussi.
J'espère que vous rirez autant que moi. Et peut-être une petite larmichette, à la fin, qui sait ?
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Joyeux bordel !!!  (Attention, chronique à lire avec sa bande son, voir plus bas !!)

Comme Lapeyre, y en a pas deux comme Philippon pour donner le las en quelques paragraphes !

Il connaît sa gamme pour croquer illico ces mecs à la gomme à qui colle aux crampons comme d'autres un bubble-gum une mouise épaisse comme une crème normande entière Elle & Vire répandue sur un linoléum Leroy Merlin.

Ça patauge dans le cambouis en moins de deux.

Ça poisse parce que justement ils la portent, la poisse !

Qui a lu ‘cabossé' se souvient de Roy.

Ici le gugusse s'appelle Gus et a pris le bus de la mouise pour parcourir sa chienne de vie comme une puce feignasse un clebs galeux pour entreprendre le chemin semé d'embuches (pas de Noël) de sa destinée.

« Inutile de fuir ou de lutter
C'est écrit dans notre destinée
Tu ne pourras pas y échapper
C'est gravé. (1) »

Il a pas l'anus bordé de nouilles Barilla le Gus, plutôt les panards dans la super-glue Loctite, le ciment Lafarge fangeux de ceux qu'ont la pire carte truquée tirée au tarot taré de la diseuse de mauvaise aventure !
Niqué par madame Irma, le Gus.

Il a pas de bol Henriot, il a bu la tasse Ikea gladelig, ébréché qu'il est !
Va être question de se rafistoler, fiston !

« Venez avec nous risquer vos vies
Sur les autoroutes de la folie
Alors vous comprendrez
Jusqu'où on peut aller
Quand on n'a plus rien à perdre
Plus rien à perdre (2) »

Et en effet, comme il n'a plus rien à perdre notre lascar, il peut se laisser gagner par la tentation ultime de finir sur un gros coup, jouer sa finitude à file ou passe, son va-tout, entonner son chant du cygne, son appeau Théose (c'est la marque).

C'est ce qu'il tente, notre Gus parce qu'il a tout perdu le pauvre, son boulot (chiant), son peu de fric (très peu), son couple (rongé par la routine) et surtout, surtout, l'estime de sa fille en même temps que sa garde pas partagée.

Alors il veut la reconquérir sa petiote, lui montrer que son père n'est pas qu'une loque sans avenir même si les apparences sont trompeuses puisqu'il végète, minable, dans un hôtel miteux de quatrième zone, autant dire une cour des miracles.

Va-t-y y en avoir un de miracle justement, nous braille Céline ?
« Le miracle est partout mon amour
Sauras-tu le voir
Au coeur de nos coeurs, au-delà des contours
Le miracle est partout mon amour
C'est à toi de le voir »(3)

Kalachnikov en main et, de l'autre l'aide d'une jeune prostituée aux cheveux mauves du nom de Cerise (c'est Groupama qui doit tirer la gueule), il décide de prendre en otages les pitoyables clients de son garni pourri, à savoir une triste ramassée de rebuts de la société (pas Roquefort) qui ont trouvé refuge dans cette arche de Noé échouée là où plus personne ni ne dérive ni ne s'aventure.

« Mais d'aventure en aventure
De train en train, de port en port
Je n'ai pu fermer ma blessure
Parce que je t'aime
Je t'aime encore
Je t'aime encore » (4)

Drôle de coup d'éclat pour exprimer son amour à sa descendance (Okay!)

Surtout quand le tournage du vidéo message de revendication vire au sketch mâtiné par Audiard et fait le tour du Net et la risée générale. Vaudeville ou plutôt vaudefaubourg étant donné le chic du quartier.

D'une verve qui n'a d'égale que son imagination encore plus agitée qu'un Orangina dans sa publicité, l'auteur nous plante au milieu de ce triste tableau Velléda dont il sait tirer profit pour nous livrer au marqueur Bic marking un récit à la fois drôle et pathétique où les personnages surnagent, dépassés par une situation qui échappe à tout le monde, surtout quand déboulent une commissaire/négociatrice sortie trop brutalement de son repos heb'dromadaire (elle bosse trop) et un journaliste peu regardant sur la déontologie de sa profession comme sur son hygiène corporelle (quand ça pue, ça pue), au pied de cet hôtel décati ou cathos et catins pouvaient cohabiter en toute quiétude révolue.

« You'll be so lonely, you could die
Although it's always crowded
But you still can find some room
For broken hearted lovlovers
To cry there in their gloom » (5)

Ça devient carrément gothique !!

Dans une unique unité d'espace et de temps à la façon d'une pièce de théâtre (j'en visualise bien l'adaptation), nous suivons cet hétérogène microcosme improbable qui, côté sentiments, oscille entre compassion et détestation, compréhension et rejet sauf quand ça défouraille du canon car alors, le moment n'est plus au brainstorming tant y  faut que ça bouge.

Puis, tout à coup, une seconde scène s'ouvre, là-bas,  « Tout au bout de la ville vers le sud, on voit passer les lumières
Ce soir, des tas d'étoiles se trainent par terre
La brume et les rêves, les ombres et le soleil t'enchainent
Dehors, la centrale crache la déveine
Tu dis qu't'aimerais partir mais c'est plus la peine » (6)

L'effet domino domine mine de rien et si, sur la première scène on se farcit un dindon au cervelet mouxx du genouxx qui pète un plomb, sur la deuxième se présente le grand méchant pouxx qui va sévèrement nous hérisser le poil (pour qui n'a pas encore reçu son braun silk-épil lumière pulsée vendu en promo chez Amazon jusqu'à demain) et mettre à mal nos glandes sudoripares non traitées aux sels d'aluminium (Axe bodyspray en solde chez Lidl !).

- Comment se terminera cette pitoyable prise d'otage ?
- Le courant passera-t-il de nouveau entre les coeurs dénudés du père et de sa fille ?
- La guigne quittera-t-elle enfin notre Gus acculé à une extrême action ?
- Quittera-t-il le plancher des vaches maigres sans une extrême onction ?

Benoit Philippon vous le dira. Promis, juré, craché par terre (déconnez pas, c'est moi qui nettoie avec mon Viléda !)

Avec son rythme sur-dynamisé à rendre jalouses les 24h du Mans moto toutes entières,
- son langage encore plus fleuri qu'une vitrine Interflora flanquée de flasques tulipes hollandaises,
- sa mécanique plus huilée qu'Arnold Schwarzenegger en micro moule-boules sur le podium de Mister Univers,
- ses situations plus colorées qu'un petit top Desigual vraiment trop mignon,
- et ses personnages plus distordus qu'un tonitruant larsen d'ouverture de Metallica au Hellfest 2024 (du 27 au 30 juin à Clisson),
ce ‘Petiote' nous entraîne à fond le caisson aussi urgemment que dans le sillage d'un body bordeur poursuivi par une meute affamée de pitbulls lancés sur une piste gelée de bobsleigh creusée dans les hauteurs immaculées de l'Everest, le tout avec un sourire permanent et jouissif à se faire de facto une zygomatiquite aigüe! (Bonjour les moucherons sur les ratiches (Email diamant effacera ça !!!))

Rock-en-bollesque et Tony-truand comme il sait si bien les trousser de sa plume Mont-blanc légère et trépidante, Benoît Philippon attrape le pompon et nous pond (dit chérie) un polar poilant d'un excellent cru gouleyant qui nous laisse pan toi et tous rôtis sur notre plateau de service ‘Guy prends en de la graine" et surtout sur le Qroupion (parce que mon Q c'est du poulet ?) par un final flamboyant digne d'un blockbuster hollywoodien où les jeunes filles pleurent sur le mot FIN !!!

De le lire, nous, on a de la chance, bien plus que n'en n'a notre pauvre Gus en pleine (morne) déshérence et lamentation!

Ode à Gus, vas-y JJ :
« Il faudra que tu apprennes
À perdre, à encaisser
Tout ce que le sort ne t'a pas donné
Tu le prendras toi-même
Oh, rien ne sera jamais facile
Il y aura des moments maudits
Oui, mais chaque victoire ne sera que la tienne
Et toi seul en sauras le prix » (7)
 
(1)   Guy Marchand, Destinée,
(2)   France Gall et Daniel Ballavoine,  Starmania,
(3)   Céline Dion, le miracle,
(4)   Serge Lama, D'aventure en aventure,
(5)   Elvis Presley,  Heartbrake hôtel,
(6)   JP Capdevielle, Tout au bout de la ville,
(7)   JJ Goldman, C'est ta chance.
 
PS: Combien de marques avez-vous trouvé ?
 
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J'ai ri, mais j'ai ri, comme cela faisait longtemps que je ne l'avais plus fait. Et j'ai pleuré aussi… Benoît PHILIPPON m'avait déjà conquise par ses précédents romans, dont « Mamie Luger ». A chaque fois, je suis surprise. Je me dis que celui-là me plairait peut-être moins. Mais c'est sans compter sur Benoît PHILIPON qui a l'art de mêler les actions burlesques à des situations dramatiques. Bravo à lui !

J'ai tout aimé dans ce livre, l'histoire, l'écriture, les personnages plus attachants les uns que les autres, (sauf un), aussi bien le père qui prend en otage un hôtel, que la capitaine de police Mia Balcerzak, chargée de déminer ce drame. Surtout ne vous amusez pas à traiter son mari de « lopette », vous le regretteriez amèrement. le seul petit bémol, c'est la 1ère de couverture… Ca c'est juste une affaire de goût !

C'est aussi un pastiche de tout ce qui est déglingué dans notre vie contemporaine. A travers, cette histoire, Benoît PHILLIPON met le doigt sur les dérèglements de notre société, sur les manquements de celle-ci et surtout sur ceux qui ont dû mal à se faire une place dans notre société.

Si vous voulez que vos zygomatiques se détendent, alors ce livre est fait pour vous. Vous pleurerez aussi.
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Le boulanger-pâtissier de la Salvetat-sur-Agoût se soucie comme de Colin-Tampon du Nutri-score. Savourant l'une de ses préparations, plaisir amplifié en raison d'un appétit aiguisé par une splendide randonnée dans le Somail, je me réjouissais qu'il existe encore des artisans qui s'obstinent à résister aux injonctions de la bien-pensance culinaire. Allongé sur un transat en bois, judicieusement installé par l'ONF, je me replongeais, autre délice, dans ce « Petiote » commencé la veille au soir près de Vésoles le plus conémaresque des lacs héraultais.
Benoît Philippon ne connaît pas non plus le nutri-code narratif. Son roman offre une roborative galerie de portraits de personnages qu'il croque avec appétence tant les gentils que les méchants. Féministe à sa façon, c'est aux protagonistes, bien plus qu'aux protagonists, que l'auteur réserve la part belle, à part bien sûr Mme Thatcher. Même la JAF qui a fait son nid du malheur de Gus, échappe, in extremis, à la vindicte de Philippon, petit patapon…
Les dialogues sont eux aussi riches et nappent l'ensemble de cette pièce montée sans vergogne. Philippon prétend qu'une de ses héroïnes a bingé la Casa de Papel, mais c'est celui qui dit qui l'est tant les clins d'oeil à la série semblent nombreux… Les deux scènes des sulfateurs sulfatés valent à elles seules le détour.
Les adeptes du véganisme en littérature, qui honnissent l'hémoglobine et les conversations lipidiques, risquent de trouver indigeste « Petiote ». Ils seront peut-être incommodés par l'insistance anarchisante, dont Boudu semble le porte-parole, qui égratigne la presse, dénonce nos institutions et prend partie pour les migrants. Hubert-Uber les contenteront moins que Humbert-Humbert. Comme je suis du genre à manger le gras du pâté, je me suis pourléché les babines grâce (ou grasse) à ce livre gourmand d'autant que l'auteur a le mérite d'imaginer une chute réussie… La cerise sur le gâteau ?
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En bref :
Coup de coeur pour ce roman explosif et détonant !

De quoi ça parle ?
De Gus qui perd la garde de sa fille. de là, il pète littéralement un plomb et prend en otage l'hôtel où il vit, avec la complicité de Cerise, une jeune prostituée qui vit dans cet hôtel. Mais les choses partent littéralement dans tous les sens, et Gus perd de plus en plus le contrôle...

Mon avis :
Encore un roman coup de coeur avec la plume de Benoît Philippon !
Cash, incisive, dénonciatrice, la plume de cet auteur est en plus totalement addictive !
Le roman, bien que "presque" léger, ne cède à aucun temps mort ni facilité.
Benoît Philippon a réussi à compartimenter son roman, entre dénonciations mais aussi la partie plus légère avec des personnages atypiques, drôles ou émouvants...
D'ailleurs, je reviens sur les dénonciations. Benoît Philippon ne s'est pas contenté de dénoncer la misogynie de notre pays (monde même...). Il a également dénoncé le rôle des pères dans notre société. Ca prend même une grande partie du roman (puisque Gus se bat pour son enfant), et j'ai trouvé ça vraiment fabuleux. Je n'avais encore jamais lu de polar qui dénonçait ce genre de sujet (important !!) avec autant d'humour, d'auto-dérision... Il dénonce aussi l'aveuglement de nos dirigeants face aux migrants. le "journalisme" qui n'en est plus lorsqu'un journaleux fait tout pour avoir LE scoop... Et puis, d'autres sujets tout aussi important que je vous laisse découvrir.
Malgré les sujets franchement pas sympa, on rigole, encore et encore... Et puis d'un coup nous sommes émus, presque à faire couler sa petite larme. Bref, vous l'aurez compris, la plume de l'auteur et tellement addictive qu'on prend part aux émotions des personnages qui sont aussi diverses que variés.
J'ai eu un coup de coeur pour les deux personnages Boudu et George. On aurait dit les 2 petits vieux du Muppets Show, ils m'ont fait énormément rire, mais aussi pleurer... Et j'ai aussi eu un coup de coeur pour Cerise, une warrior qui a vraiment morfler. Ah, et aussi Fatou, cette femme, migrante, qui a traversé l'enfer pour arriver dans cette hôtel.
Je ne vais pas tous vous les décrire, mais en faite j'ai eu un coup de coeur pour tous les personnages ! En plus de tout le roman, évidemment !
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Benoît Philippon a le don de prendre des personnages de "tous les jours" et d'en faire des héros d'un jour.

Il m'avait déjà séduite dans ses trois précédents livres, et là encore il a cueilli mon coeur.

Je me suis attachée à tous les intervenants de cette histoire, et toutes sortes d'émotions m'ont accompagnée au cours de cette lecture.

Énorme coup de chapeau pour cette nouvelle histoire qui ne laissera personne indifférent.

J'ai juste adoré, merci.

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Après avoir lu les précédents romans de Benoit Philippon, je savais à quoi m'attendre en terme de style. Une plume acerbe et piquante, une répartie à toute épreuve, ce nouveau livre ne fait pas exception.

Le personnage principale est cette fois ci un père de famille séparé et désemparé, qui vient de perdre la garde de sa fille devant le JAF.
Comme un acte de la dernière chance il décide de prendre en otage les locataires d'un hôtel de seconde zone.

S'amorce alors un bras de fer touchant et efficace entre la négociatrice et lui. Les différents personnages de l'hôtel, chacun avec son histoire, viennent compléter ce tableau empli de vérité et de justesse.

L'auteur part de nouveau d'une situation rocambolesque qu'on pourrait croire grossière pour nous livrer des émotions sur un plateau. C'était beau, c'était juste, c'était touchant. A la fois critique virulente et sarcastique de la société, mêlant une pointe d'amitié, d'amour (paternel) et de féminisme, ce nouveau Philippon est une réussite.
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