L'île des justes

De quoi parle donc cette BD au titre évocateur? Il s'agit de l'histoire de la famille Cohen qui fuit l'appartement familial en pleine nuit pour échapper à la rafle qui se prépare à Marseille, seul la mère Suzanne et son fils Sacha parviennent à s'échapper et à rejoindre la Corse grâce à Bastiani un pêcheur, espérant par la suite rejoindre la Palestine. Sauf qu'un bateau de police leur coupe la "route". Tout se complique lorsque que Suzanne est arrêté par la police, Sacha quant à lui est mis à l'abri par Bastiani qui le déclare comme étant son fils. Sur le point de se faire arrêter lui aussi, le pêcheur doit sa liberté au préfet Balandier qui intervient à temps, ce qui n'est pas du goût de l'inspecteur Rossi qui n'a pas dit son dernier mot.

Cet album reprend un évènement douloureux de l'Histoire de France, la Collaboration et les nombreuses rafles qui en sont la conséquence, mais surtout l'histoire de la famille de Stéphane Piatzszek, l'un des auteurs, puisqu'il s'agit de ses grands-parents.
On voit comment les corses ont tenus tête à l'administration de Vichy, il est question du rôle de juste joué par les corses en protégeant les juifs qui débarquaient. J'y ai surtout vu ce côté insulaire propre aux corses qui n'admettent pas toujours que des fonctionnaires de métropole leur explique comment agir sur LEUR île. C'est une histoire touchante qui démontre la solidarité existante entre les peuples en ces temps de guerre et le courage de ces héros ordinaires qui ont permis de sauver de nombreuses personnes à l'image de Suzanne et Sacha.

De belles couleurs également pour les paysages corses alliant le bleu et l'ocre pour rendre parfaitement le décor de cette île merveilleuse.
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Un album qui nous replonge dans cette sombre période de l'histoire et nous remue. L'histoire de cette famille est poignante. Dessins et textes permettent une totale immersion et nous transportent.

Très bel album qui en plus de mettre en images les paysages corses raconte une histoire terrible évidemment, celle des juifs qui ont tout quitté pour tenter de garder la vie sauve. Les Corses ont été parmi les plus solidaires des Français, il faut dire qu'ils ont une longue histoire commune avec les juifs puisqu'iceux ont débarqué sur l'île dès l'an 800 puis ensuite en plusieurs fois, d'Italie notamment.

La bande dessinée est un bel hommage qui résume assez bien les différentes opinions de l'époque, entre les collaborateurs zélés, les réfractaires aux lois anti-juives et à Vichy tout court, les gaullistes, les maquisards. C'est un peu tout blanc ou tout noir, mais sans doute l'époque se prêtait à des attitudes franches et opposées, surtout chez les Corses dont on connaît le caractère bien trempé -amis Corses, c'est plutôt un compliment sous mes doigts, je suis Breton, d'ailleurs, je brûle d'envie depuis plusieurs années de venir vous voir, visiter votre île. S'il y a parmi vous des hôtes intéressés à l'idée d'accueillir des Bretons bien sous tous rapports. Eh, on ne sait jamais, sur un malentendu, ça peut marcher, des vacances pas chères, je prends...

Bon, revenons à notre BD scénarisée par Stéphane Piatzszek et sans aucun doute piochée dans son histoire familiale puisqu'il dédicace cet album à Henri et Suzanne Cohen, ses grands-parents et dessinée par Espé. L'ensemble est très bon, très agréable à lire, le dessin est clair, propre, les couleurs ocre et bleu pour la majorité, la terre et la mer rendent bien l'ambiance estivale. Une BD à mettre en toutes les mains quitte à en parler ensuite avec les plus jeunes, c'est même un bon support pour parler de la guerre et des l'extermination des juifs, car plus on avance et moins il y a de survivants. Les témoignages sont là pour ne pas oublier, pour ne pas minimiser, pour comprendre toute l'horreur de cette période et ne pas laisser dire que cela n'a pas existé ou de manière nettement moindre.
Lien : http://www.lyvres.fr/

Après avoir découvert il y a quelques semaines le col de Py, j'ai été tellement charmée par les illustrations de Py que j'ai regardé ce qu'il avait fait d'autre. Et en un tour de main, j'ai commandé L'ile des justes, je ne pouvais pas passer à côté de cette BD qui aborde mon sujet de prédilection : la seconde guerre mondiale.

J'ai vécu quelque chose de fort avec cette lecture : je ne l'avais même pas finie que déjà je me disais, il faut que je la relise. Parce qu'ici les images ont une puissance monstre. Dès le prologue, une famille est séparée, cela se passe en quelques heures et j'ai été marquée par ces premières planches. Et cela a été ainsi tout du long de ma lecture à travers la force des regards, des émotions transmises par le visage des personnages. Alors oui, je suis ravie d'avoir cette BD dans ma bibliothèque et de savoir que je pourrai prendre le temps de reparcourir ces images si fortes, en m'arrêtant sur les scènes clés du roman, sur les détails du dessin.

L'histoire de L'ile des justes m'a également beaucoup appris sur le rôle de la Corse pendant la seconde guerre mondiale et j'aimerais bien en savoir plus à travers d'autres lectures mettant l'ile de beauté au centre du récit. Ici, c'est le préfet de l'île qui va faire en sorte de contrer les décisions allemandes concernant le recensement des juifs puis plus tard les rafles et déportations. Un rôle pas facile et un choix qui n'était pas partagé par tous les corses, le mettant alors en danger dans l'exercice de ses fonctions.

Vous l'aurez compris, j'ai adoré le sujet de cette BD autant que je suis tombée sous le charme des illustrations d'Espé. Alors, vite, vite une autre BD d'Espé dans ma PAL !
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