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EAN : 9782754822732
104 pages
Futuropolis (17/05/2018)
3.91/5   87 notes
Résumé :
En septembre 1914, l’asile de Prémontré, dans l’Aisne, près de Soissons, abrite quelque 1300 malades. Des aliénés, des fous, des "zinzins", comme les appelle le gardien-chef Loisel. L’armée prussienne, avec à sa tête le colonel Von Stauffenberg, qui se dirige à marche forcée vers Paris, est en vue. Le directeur se fait la malle, promptement suivi du médecin-chef adjoint et de quelques autres, abandonnant les malades à l’envahisseur. André Letombe, l’économe en fin d... >Voir plus
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Août 1914, asile de Prémontré, près de Soissons. Dans les allées de l'hôpital, Loisel, le gardien en chef, fait visiter les lieux au jeune Clément, venu pour un poste de soignant. Ici, l'on accueille pas moins de 1300 malades, âgés de 4 à 95 ans, toutes professions confondues. Loisel le rassure en lui disant qu'il commencera chez les plus calmes. Or, le chauffeur attitré étant mobilisé, c'est à pieds que devront se faire les tournées. Par chance, Clément sait conduire. Loisel n'hésite donc pas une seconde pour embaucher le jeune homme. Un homme seulement d'apparence sous lequel se cache Clémence, venue ici pour une toute autre raison que le poste de soignant... Dans les jours qui suivent, elle fait la connaissance de la Mère Supérieure mais aussi d'André Letombe, l'économe de l'asile. Alors que les autorités refusent d'évacuer les malades, que les affaires sanitaires s'installent à Chateau-Thierry, que le médecin-chef déserte lâchement, une garnison française occupe les lieux. Malheureusement bientôt remplacée par des soldats allemands...

C'est en 1867 que l'asile de Prémontré ouvre ses portes, prospère jusqu'à la guerre. Mais, les Allemands, qui imposèrent restrictions et réquisitions, mirent à mal aussi bien les patients que les soignants. C'est surtout grâce à l'économe et le maire du village, Édouard Letombe, épaulé par son fils, que l'asile survit tant bien que mal. 30 % des femmes et 48 % des hommes y moururent, en un peu plus d'un an, de faim. C'est cette sombre histoire que Stéphane Piatzszek nous livre au coeur de cet album, l'agrémentant d'une partie fictionnelle en la personne de Clémence, venue y trouver des réponses. Ce pan de l'histoire, fidèlement rapporté, se révèle tout aussi passionnant, instructif que révoltant. L'on s'attache aussitôt à tous ces protagonistes, généreux et profondément humains, qui vont tout faire pour résister, s'organisant pour se ravitailler, protégeant au mieux tous les malades. Jean-Denis Pendanx nous offre de très belles planches au trait semi-réaliste et à la colorisation aux lavis dans les tons ocre et gris. Il restitue parfaitement les décors, donne vie à tous ces personnages et traduit les émotions.
Un album remarquable...

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Vous connaissez Prémontré ?
Non ?
Alors il est grand temps de pallier à cela en feuilletant cette page tragique de l'histoire que connut cet hôpital psychiatrique lors de la Grande Guerre alors perçue comme la der des Ders.
Humour, humour, quand tu me tiens.

Point de départ, l'embauche, en août 1914, du discret Clément aux motivations énigmatiques.
Un fil rouge intrigant, prétexte à un récit particulièrement instructif à défaut d'être placé sous le signe d'une marrade exacerbée.
Car en effet, comment glousser de plaisir à l'évocation de cet asile abandonné par les plus hautes instances aux envahisseurs prussiens. Des teutons rarement classés dans les premiers à l'ATP (l'Association des Tragi-comiques Professionnels) pour la déconne.

Le propos est aussi édifiant qu'instructif.
Porté par un joli dessin expressif aux couleurs ocres contrastant avec la sombritude, Ségolène, tu sors, d'une époque pas si lointaine, ces oubliés de Prémontré prouvent qu'en terme de double peine, ils se posaient effroyablement là.
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Prémontré. Ce nom est loin d'être inconnu pour moi. Lorsque j'étais petite, j'habitais dans le département de l'Aisne et dans la cour de récréation, ce nom de Prémontré était assez coutumier.
Comme on disait parfois à quelqu'un qui fait des choses insensées : " Tu es bon pour l'asile." , chez nous, on disait : "On va t'envoyer à Prémontré. "

C'est donc ce souvenir que m'évoque ce nom de Prémontré et c'est sans doute pour cela que le titre de cette BD m'a interpelée.

L'histoire commence en août 1914, à la veille de la première guerre mondiale, à l'asile de Prémontré entre Soissons et Laon. le jeune Clément vient tout juste de se faire embaucher comme gardien.
Mais la guerre est déjà là : l'armée prussienne en vue, la mobilisation déjà active et les premiers fuyards se font déjà la malle.

A Prémontré, le directeur et les médecins abandonnent les lieux. Mais les ordres sont clairs : hors de question d'évacuer les malades. C'est l'économe André Letombe qui prend alors en charge ceux que l'on va nommer "Les oubliés de Prémontré. " Et pour l'aider, le jeune et mystérieux Clément...
Mais bientôt les vivres viennent à manquer et les malades condamnés à mourir de faim.

Cette histoire s'est réellement passée ainsi.
Elle est le témoignage d'un bel élan de courage et de générosité et comme le dit la 4eme de couverture "un petit miracle de survie au milieu de la fureur de la guerre".

Comme souvent, les éditions Futuropolis ont gâté leurs lecteurs.

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Près de Laon, dans l'Aisne, Prémontré abrite depuis 1867 un établissement psychiatrique sur le site de l'ancienne abbaye. En 1914, ce lieu fut très rapidement réquisitionné par les autorités allemandes. Ce superbe album nous retrace cette histoire.
Si je connaissais, pour être passée à proximité, ce lieu, je ne connaissais pas son histoire. Stéphane Piatzszek et Jean-Denis Pendanx nous retrace avec brio cet épisode oublié, c'est le cas de le dire, ou, en tous les cas, méconnu. À cette époque, il n'était pas rare que l'on qualifie ces patients de toutes sortes d'adjectifs peu agréables. Imaginez un peu lorsque la guerre s'est déclarée : personne ne s'est préoccupé de savoir si tout allait bien à l'asile !
J'ai vraiment apprécié ce roman graphique qui s'appuie sur des événements réels et des sources historiques. Cela m'a permis de faire, de mon côté, quelques recherches, afin d'en savoir un peu plus sur cet épisode historique.
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Nous sommes en 1914, dans un hôpital psychiatrique du nord-est de la France.
Rien que ça nous permet de comprendre que les faits racontés ne vont pas être joyeux.
La guerre est déclarée, une partie du personnel abandonne les malades à leur sort, l'hôpital va être occupé, la famine et le froid achèveront de décimer ceux qui restent.
Mais une idée est alors lancée qui pourrait permettre d'en sauver quelques-uns.
Voilà une bande dessinée qui reprend un fait historique et le traite avec beaucoup de finesse, d'intelligence et de réalisme.
Les couleurs sont magnifiques et on ressent bien le respect avec lequel l'auteur considère les malades et leurs familles.


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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
- Les réquisitions sont calculées en fonction de la population de chaque commune. Prémontré, 1500 habitants... Les Français sont de grands travailleurs, vous aurez vite fait de compenser ça.
- Sur les 1500 habitants, 1300 sont des malades mentaux dont la plupart ne peuvent même pas attacher leurs chaussures tout seuls !
- Il n'est pas de mon ressort de modifier les chiffres.
- On va mourir de faim.
- Je transmettrai au haut commandement. Dans l'intervalle... Vos malades devront apprendre à être moins gourmands.
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-Votre sœur n'est pas si malheureuse que vous le croyez, Clémence.
- Vous essayez de me consoler ?
- Prenez-la telle qu'elle est... Et c'est vous qui guérirez de votre tristesse.
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- Dans six jours, c'est le 14 juillet. En France, c'est la fête, on danse. Les malades penseraient à autre chose si elles devaient préparer une robe... pour un bal.
- Emollit mores nec sinit feros. "La coutume adoucit les moeurs et civilise la férocité. " (Ovide)
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- Vous n'êtes pas heureux du départ des Allemands ?
- Maintenant nous sommes seuls, complètement seuls.
- Maintenant nous sommes libres, vous voulez dire.
- Oui, libres de crever à petit feu. Personne ne nous entendra. Pas même nos ennemis.
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L'oubli économise la mémoire.
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