Lolita Pille veut se la jouer
Bret Easton Ellis : critique des générations dorées qui ont tout ce qu'ils veulent mais ne sont pas heureuses, qui nagent dans le luxe, les drogues et l'apparence. Cette petite jeunesse branchée à la
Beigbeder est très sympathique sur le papier, mais concrètement, la critique ne prend pas.
L'écriture peut être très propre, comme très détestable. Comprenez-moi : ce n'est pas le cynisme qui me gêne, j'aime plutôt ça. C'est juste que contrairement à ses idoles,
Lolita Pille n'arrive pas à faire de
Hell un personnage attachant, un anti-héros que l'on aime pour ses défauts. Quand
Beigbeder le fait dans '
L'Amour dure trois ans' ou Ellis dans '
Moins que zéro' c'est la grande classe ; on aime ces destins perdus et désillusionnés. Dans "
Hell", on les déteste.
Je pense que
Lolita Pille a du talent. Certaines phrases, certains paragraphes m'ont plu, j'y ai reconnu un vrai style littéraire. Ce qui me gêne, c'est le côté peu naturel de ce roman, la volonté initiative de "faire comme si" : un peu wannabe, en somme. En voulant imiter ses idoles, elle perd un peu de son écriture naturelle. le name dropping incessant devient poussif et la critique incisive qu'elle veut faire passer se dénature. On oublie donc finalement très vite cette escapade luxueuse et nauséabonde.
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