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Critique de de


Contrairement à ce qu'avancent les auteur-e-s, mettre les relations, les faits, les actions sur la place publique ne les rendent pas instantanément visibles ni même tout simplement lisibles. Pour briser l'opacité construite, il convient non seulement de les mettre en perspective mais aussi de tracer des pistes, d'ouvrir des fenêtres sur un futur plus émancipateur qui puisse rendre immédiatement tangible les ruptures avec la grisaille du présent.

Quoiqu'il en soit, les descriptions et analyses de Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot permettent d'illustrer concrètement les fonctionnements d'une partie du pouvoir institutionnel. Les libéraux jugent l'État trop interventionniste, frein pour la concurrence « non faussée » et le « libre » marché, mais exigent en permanence des politiques d'interventions, un usage très privé de la puissance dite publique. Effets de bande, copinages, passe-droits, voire criminalité en col très blanc, la bourgeoisie a une haute considération d'elle même. Ses membres se reconnaissent et exigent des privilèges pour leur classe, très minoritaire. Ils revendiquent une non-égalité, une différentiation permanente, quelque fois discrète, quelque fois plus affirmée publiquement, d'avec l'égalité des salarié-e-s, des non-nantis, de celles et ceux qui forment les légions des incompétent-e-s, pour utiliser la belle formule de Jacques Rancière .

Entrez donc dans ce voyage au Fouquet's, chez les amis du CAC 40. Les étapes pourraient se nommer : bouclier et niches fiscales, réseaux au travail, président attentionné, lotissements oligarchiques, Neuilly-sur-Seine, révolution de l'audiovisuel, droit comme propédeutique à la politique, clientélisme, vie conjugale à la une, grand Paris dont La Défense serait la capitale ou « des mots pour ne pas le dire ».

Un pan du monde réel non derrière l'illusion d'une « République », mais la république réellement existante.
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