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Critique de daniel_dz


Une jeune femme se fait violer par un prix Nobel de la paix. On la voit lutter pour s'en relever, se laisser séduire par un autre homme et construire tant bien que mal une relation de couple. Sa soeur la soutient, mais pas ses parents qui, personnalités bien connues, la poussent à étouffer l'affaire. Je vous recommande chaudement ce roman de Mazarine Pingeot, qui se montre une de fois de plus magistrale lorsque qu'elle aborde les thèmes du secret et du poids du milieu familial.

Après avoir été marqué par la force émotionnelle de "Magda", j'ai gardé à Mazarinne Pingeot une place de choix sur ma pile, place que "Se taire" à confirmée.

Mathilde est une jeune photographe. Son père est un chanteur vedette, son grand-père est un poète renommé. Cette belle carte de visite familiale la fait remarquer par un magazine, qui l'envoie tirer le portrait d'un prince, récemment honoré d'un prix Nobel de la paix. Viol mondain, dirais-je: Mathilde ne se fait pas brutaliser dans un terrain vague mais elle se laisse maîtriser par l'autorité dégagée par le prince, seul dans son beau bureau.

Et puis elle prend la photo commandée par le magazine…

Comme la plupart des femmes qui subissent cette offense, Mathilde peine à la raconter. Et quand elle parvient à s'en ouvrir à sa famille, on lui conseille poliment d'étouffer l'affaire, pour ne pas se faire détruire par le scandale médiatique qui allait en résulter. le style vif de cette première partie fait particulièrement bien ressentir toute la colère et la haine de Mathilde.

Heureusement, pour supporter tout le poids du milieu familial imposé par ses parents, Mathilde peut s'appuyer sur la sagesse réconfortante de sa grand-mère et sur l'infatigable dynamisme de sa soeur (elle pratique le roller derby, renseignez-vous et vous comprendrez).

Ensuite, le rythme du texte s'apaise lorsque Mathilde rencontre Fouad avec qui, petit-à-petit et avec la méfiance qu'on imagine, elle entame une relation de couple. Fouad fait preuve de beaucoup de bienveillance. Mais tout de même... Je trouvais qu'il avait tendance à faire preuve d'une certaine autorité qui, malgré toute son affection, rappelait un peu l'autorité du prince. Je vous laisse découvrir la suite…

Reste enfin à Mathilde à exorciser son viol, à poser un acte qui la fera prendre le dessus, une fois pour toutes, sur ce qu'elle a subi. J'aime beaucoup la solution proposée par Mazarine Pingeot; je n'en dirai pas plus…

Enfin, si vous avez lu ce livre, je suis curieux de comprendre comment vous avez compris le tout dernier paragraphe. Je me suis demandé s'il signifiait le bout de récit qui le précède était un film que Mathilde s'était joué dans sa tête avant de frapper à la porte (répondez-moi en message privé pour ne pas en dire trop à ceux qui n'ont pas lu). Et j'ai bien apprécié que le récit se termine sur ce petit mystère: cela laisse un beau sillage d'ambiance en terminant la lecture.

Un excellent moment de lecture, même si la force du texte était moins intense que celle de « Magda ». Quoi qu'il en soit, je laisse Mazarine Pingeot sur ma pile, assurément !
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