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Critique de isabellelemest


Étrange roman que ce livre écrit par Pirandello en 1904 à un moment difficile de son existence. C'est l'histoire d'un homme qui connait trois vies distinctes sous deux noms différents et dont la mort fictive par suicide est proclamée par deux fois. Pourtant, si bizarre que paraisse l'intrigue, cela se lit aisément et avec plaisir.
Mattia Pascal, héritier peu à peu dépossédé de ses biens par un régisseur malhonnête, à l'art de se mettre dans des situations impossibles. Après avois mises enceintes deux jeunes femmes, il se retrouve marié sans amour, pourvu d'une belle-mère vipérine, criblé de dettes, et contraint de gagner sa vie comme "bibliothécaire", c-à-d de chasser les rats nichés parmi les volumes poussiéreux (légués à la commune par un ecclésiastique) à l'aide de chats étiques.
Excédé, il décidé de fuir sur la Côte d'Azur et le hasard lui fait gagner une forte somme à la roulette de Monte-Carlo. Fortune faite, il décidé de rentrer chez lui lorsqu'il apprend par une petite annonce nécrologique que son cadavre décomposé a été retrouvé dans le bief d'un moulin de son village et qu'il est officiellement considéré comme mort. Avec ivresse, il se sent désormais libre de vivre une nouvelle vie sous le nom d'Adriano Meis. Après avoir beaucoup voyagé, il se fixe à Rome où il prend une chambre en location chez un aimable vieillard adepte de théosophie et de spiritisme... Bien qu'il entretienne le mystère sur sa véritable identité, il noue une idylle avec la fille de son propriétaire, et les ennuis vont recommencer... Nouvelle situation inextricable. Nouveau suicide, simulé cette fois, sur un pont du Tibre.
Mattia Pascal se résout à ressusciter, mais il trouve sa femme remariée avec son meilleur ami et jeune mère. Il abandonne la partie pour retrouver ses vieux livres dépareillés et son collègue désabusé. Quand on lui demande son nom, il répond juste " Je suis feu Mattia Pascal".

Bien que l'intrigue paraisse invraisemblable, le plus important aux yeux de Pitandello est la question de l'identité. Qui sommes-nous réellement ? Uniquement ce que dit notre état-civil ? Ou une suite de masques s'agitant dans l'obscurité et l'ennui et découvrant que sous le masque, il n'y a personne ? Une conscience limitée, comme un faible cercle de lumière, incapable d'éclairer l'univers qui nous entoure et qui nous demeure inaccessible ?

Quoi qu'il en soit, la lecture est plaisante et vivante, tant Pirandello est un maître de la langue, et sait décrire à merveille les affres de son personnage aux multiples facettes, dans des situations souvent hautes en couleur.
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