Citations sur Chimère (10)
Mais la véritable indolence, ascétique, n’avait besoin de rien et, bannissant l’inutile, ils avaient pratiqué trois jours dans l’eau chaude une totale inaction. Le résultat était impressionnant. Quand les panélistes sont sortis de l’eau pour s’habiller, leurs visages étaient si détendus qu’ils avaient perdu dix ans.
Elle avait confiance en lui et suivait à la lettre le conseil que la guilde des psys du monde nous serine dans les oreilles, de ne pas paniquer dans notre vie de couple, de laisser tranquille notre partenaire qui d’après eux ne nous appartient pas et a droit comme tout un chacun à sa vie privée. Si bien qu’on ne devrait jamais l’enfermer, ni l’attacher, ni l’espionner avec une puce GPS scotchée sous sa voiture, ou le petit logiciel Hellopsy pourtant pratique pour contrôler son ordinateur à distance.
Wendy commença à éprouver les bourdonnements d’oreilles bien connus de tous ces gens, ces enfants, ces Thérèse, ces Bernadette, ces Francisco, touchés par la grâce et qui voient un beau matin une Vierge blanche et lumineuse posée sur un petit nuage, un chêne vert ou le toit de la maison d’en face.
Ainsi en est-il pour nous tous, la fidélité, en amitié comme en amour, a de tout temps incarné aux yeux de l’humanité vertu suprême et dignité. L’humanité souhaite déposer en l’autre une absolue confiance. Le seul ennui, c’est que les gens trouvèrent souvent trop dur de se soumettre eux-mêmes à la règle qu’ils appelaient pour autrui.
Dès que l’on ajoute l’adjectif citoyen derrière un mot, je ne sais pas pourquoi, je suis prise d’une irrépressible envie de dormir.
J'ai démêlé la question des lois qui s'empilent et se contredisent au niveau national ou européen, et des traités de commerce internationaux, piétinant tous les autres décrets avec des cris d'insensés, tandis que Laure dans ses e-mails me demandait gentiment : "Ca va toujours, Emmanuelle ?"
Dieu n’est pas un poète. On ne négocie pas en lui envoyant des fleurs. Si on veut se faire respecter, il fait changer de ton.
Obsédée depuis le berceau par le tracé d'une frontière séparant l'irrationnel du rationnel, je suis philosophie des lumières et anti-superstition. C'est un fait reconnu que je ne jardine ni ne me coupe les cheveux avec la lune. Je programme mes rendez-vous chez le coiffeur à des dates scrupuleusement aléatoires. La raison avant tout.
Sachant que tu as généralement en Auvergne un voisin qui est druide, un ami exorciste qui surgit chez toit tout excité pour te faire écouter le terrifiant enregistrement d'une séance d'exorcisme pleine de hurlements où le diable renâcle à sortir d'un Robert ou d'une Vanessa, considérant aussi qu'il est dur de garder sa crédibilité professionnelle quand un grand-oncle mort vient s'asseoir sur tes genoux pendant tes rendez-vous clients, j'ai pour ma part opéré un virage à cent quatre-vingts degrés,rompu avec la tradition et tout misé sur la science, le savoir, la raison.
À vrai dire, a-t-elle avoué, elle ressentait même un léger abandon, comme tous ces protons de l’accélérateur de particules du CERN à Genève qui continuèrent de faire les malins et d’accélérer comme des fous devant la communauté scientifique, alors que plus personne ne les regardait, car tout le monde s’était mis à scruter le moindre signe d’apparition du boson de Higgs.