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Citations sur L'enfer numérique (167)

Un courriel génèrerait au minimum 0,5 grammes, voire 20 grammes de carbone si une pièce jointe lui est attachée. C'est l'équivalent d'une ampoule allumée pendant une heure. Or 319 milliards d'E-mails sont envoyés chaque jour dans le monde.
L'impact carbone des courriels est portant dérisoire par rapport à la vidéo, qui représente 60% des flux de données. Un hébergeur de données a voulu transposer ces chiffres à l’échelle individuelle. Pour cela, il s'est penché sur le clip de Gangnam Style, le tube planétaire du chanteur sud-coréen Psy, visionné environ 1,7 milliard de fois par an : cela équivaut à 297 GWh de consommation électrique, soit la consommation annuelle d'une ville comme Issy- les- Moulineaux, Quimper ou Troyes!
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Google ne recueille pas seulement nos données à des fins commerciales; la firme fournit nos historiques de recherches à la NSA. L'agence américaine de renseignement collecte également le contenu de nos courriels, appels téléphoniques, reçus de parking, itinéraires de voyages, achats de livres... Quelle la proportion de la mémoire électronique du monde ce data
de surveillance représentent-elles ? Nul ne le sait, mais voici peut-être un indice; lorsque la NSA a mis en service, en 2013,son data center amiral sur un site d'entraînement de la garde nationale, au abord de la ville de Bluffdale, dans le nord de l'Utah, il s'agissait alors du troisième plus grand entrepôt de données du monde.
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Imaginez combien le monde serait bouleversé, la géographie des câbles, des fermes de données, des centrales électriques et des hubs digitaux sens dessus dessous si les internautes étaient capables de patienter ne serait-ce qu’une seconde supplémentaire ! Il existe assurément une géographie de l’urgence, de notre impatience, tandis que nous condamnons l’industrie du numérique à une quête, perpétuelle (voire absurde), de performance et d’immédiateté.
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Bref, il n’est peut-être pas exagéré d’affirmer que vous et moi sommes encore plus vulnérables aux camaïeux que le sont les Français de Patrick Süskind à la fragrance de l’amour, et qu’une nouvelle génération de Jean-Baptiste Grenouille a désormais pris le commandement de nos émotions : les ordinateurs
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À nous engager tête baissée dans un monde prétendument éthéré et libre de tout carcan physique, nous fuyons cette évidence qui, inéluctablement, nous rattrape : un monde dématérialisé sera un monde toujours plus matérialiste.
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Puisque les données sont la nouvelle pierre philosophale qui peut transmuer une affaire déficitaire en machine à sous, les entreprises stockent tout et n’importe quoi. Les data non immédiatement utiles pourront l’être, demain, pour un objectif encore indéterminé.
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En se connectant par exemple à Babyplus, une société offrant un service d’éducation prénatale, avec un téléphone n’ayant pourtant jamais été connecté à Facebook, celui-ci « a constaté que des informations sur le nom de l’enfant, son genre, la façon dont il s’allaite, partaient tout de même chez Facebook». Cet enfant avait déjà une existence pour le réseau social car un tracker était à l’évidence passé par là…
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Mais il y a lieu de nous méfier, car « les données de notre mobilité sont beaucoup plus révélatrices de notre vie que n’importe quelle autre data, explique Mohammad Tasjar. Elles sont même parmi les informations les plus sensibles qui soient ». Une analyse de données brutes permet en effet, sans grande difficulté, de déduire notre adresse personnelle (d’où nous partons tous les matins à la même heure), notre confession (l’église où nous nous rendons chaque dimanche à 11 heures), nos orientations politiques (une manifestation à laquelle nous avons participé) et pourquoi pas nos pathologies (une clinique spécialisée où nous avons rendez-vous).
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au lieu de s’intéresser aux dégradations environnementales générées par les matières émanant d’un objet (les émissions de CO2), il allait au contraire se focaliser sur l’impact de celles impliquées dans sa fabrication. Regarder ce qui entre dans un objet plutôt que ce qui en sort, voilà un renversement complet de perspective.
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Une fois n’est pas coutume, domptons la furieuse cavalcade du temps. Inversons le cours des horloges. Et figurons-nous le rythme auquel s’est écoulé le quotidien de nos semblables jusqu’au XIXe siècle. Qu’il s’agisse de cultiver le millet, de lever des armées ou d’édifier des pyramides, la moindre de nos actions était assujettie au pas des esclaves, au débit des fleuves et aux vicissitudes des brises océanes. De ce monde subsistent des réseaux de communication toujours visibles : voies romaines, comptoirs coloniaux ou anciennes écuries édifiées, dans l’Ouest américain, par les postiers du Pony Express.

Ces routines millénaires furent bouleversées le 6 octobre 1829. Ce jour-là, « la fusée », une locomotive à vapeur conçue par l’ingénieur britannique George Stephenson, s’élança à 40 kilomètres à l’heure sur la ligne de chemin de fer reliant Manchester à Liverpool, condamnant diligences et caravelles à l’oubli. Associé au télégraphe et aux aéronefs, le train a transformé notre rapport au temps. Les hommes, les marchandises et les idées purent sillonner le monde à une vitesse inédite, servis à présent par un réseau de transports planétaire mêlant ports, aérogares et tours relais.

Nouvelle étape le 2 octobre 1971, lorsque l’ingénieur américain Ray Tomlinson envoya le premier e-mail sur Arpanet, un réseau informatique prisé des scientifiques et des militaires américains. L’humanité fut soudainement projetée dans l’ère de l’immédiateté. Tout change et s’échange aujourd’hui à la vitesse de la lumière ou presque. Après les routes pavées de l’Antiquité et les chemins ferrés de l’ère industrielle, vous vous demandez peut-être quelles infrastructures rendent nos actions numériques quotidiennes désormais possibles.

(INCIPIT)
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