Soyez le changement que vous désirez voir en ce monde
Mahatma Gandhi.
A nous engager tête baissée dans un monde prétendument éthéré et libre de tout carcan physique, nous fuyons cette évidence qui, inéluctablement, nous rattrape : un monde dématérialisé sera un monde toujours plus matérialiste.
Bien qu'il stimule l'éclosion de formidables initiatives destinée à protéger le climat et la biodiversité, le réseau n'a pas été pensé pour “sauver“ la planète, et tout discours liant la résilience de la vie sur Terre à la performance des outils digitaux relève selon nous de la mystification, de la fable.
Plus la voiture sera “autonome“, plus elle sera dépendante des infrastructures qui entourent.
La pollution digitale met la transition écologique en péril et sera l’un des grands défis des trente prochaines années.
Sapiens est logiquement devenu un Homo detritus qui produit, chaque année, l’équivalent de cinq mille tours Eiffel de déchets électroniques.
La transition numérique telle qu’elle est actuellement mise en œuvre participe au dérèglement climatique plus qu'elle n’aide à la prévenir.
Notre société surconnectée accouche en effet d’un bouleversement radical de paradigme : les défis d’un monde dopé à l’abondance sont dorénavant encore plus colossaux que ceux d’un monde asservi à la rareté. L’accumulation est en train de devenir plus létale que le manque.
Si le numérique était un pays, il se classerait au troisième rang des consommateurs d’électricité, derrière la Chine et les États-Unis. Or, les électrons sont aujourd’hui produits à près de 35 % à partir du charbon… Dès lors, le numérique représenterait un peu moins de 4 % des émissions globales de gaz à effet de serre.
Notre avenir est une course entre la puissance croissante de notre technologie et la sagesse avec laquelle nous l’utiliserons.
Stephen Hawking.