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Citations sur Ennéades, tome 1 (7)

PREMIÈRE ENNÉADE , LIVRE QUATRIÈME , DU BONHEUR

Si bien vivre (τὸ εὖ ζῇν) et être heureux (τὸ εὐδαιμονεῖν) nous semblent choses identiques, devons-nous pour cela accorder aux animaux le privilège d'arriver au bonheur? S'il leur est donné de suivre sans obstacle dans leur vie le cours de la nature, qu'est-ce qui empêche de dire qu'ils peuvent bien vivre? Car, si bien vivre consiste soit à posséder le bien-être, soit à accomplir sa fin propre . dans l'une et l'autre hypothèse les animaux sont capables d'y arriver : ils peuvent en effet posséder le bien-être et accomplir leur fin naturelle. Dans ce cas, les oiseaux chanteurs, par exemple, s'ils possèdent le bien-être et qu'ils chantent conformément à leur nature, mènent une vie désirable pour eux. Si nous supposons enfin que le bonheur est d'atteindre le but suprême auquel aspire la nature, nous devons encore dans ce cas admettre que les animaux ont part au bonheur quand ils atteignent ce but suprême : alors la nature n'excite plus en eux de désirs, parce que toute leur carrière est parcourue et que leur vie est remplie du commencement à la fin.
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TOUTES LES ÂMES FORMENT-ELLES UNE SEULE ÂME ?

De même que l’âme de chaque animal est une, parce qu’elle est présente tout entière dans tout le corps, et qu’elle est ainsi réellement une, parce qu’elle n’a pas une de ses parties dans un organe, une autre dans un autre organe ; de même que l’âme sensitive est également une dans les êtres qui sentent, et que l’âme végétative est partout tout entière dans chaque partie des végétaux ; de même, mon âme et la tienne n’en font-elles qu’une, toutes les âmes n’en font-elles qu’une, et l’Âme universelle, présente dans tous les êtres, est-elle une parce qu’elle n’est pas divisée à la manière d’un corps, mais qu’elle est partout la même ? — Pourquoi, en effet, l’âme qui est en moi serait-elle une, et l’Âme universelle ne serait-elle pas une également, puisqu’elle n’est pas plus que la mienne une étendue matérielle ni un corps ? Si mon âme et la tienne procèdent de l’Âme universelle et que cette Âme soit une, mon âme et la tienne ne doivent faire qu’une âme. Si l’on suppose que l’Âme universelle et la mienne procèdent d’une Âme une, toutes les âmes dans cette hypothèse ne font encore qu’une âme. Il faut donc examiner en quoi consiste cette Âme qui est une.
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Puis il faut voir l'âme de ceux qui accomplissent de belles œuvres. Comment peut-on voir cette beauté de l'âme bonne ? Reviens en toi-même et regarde : si tu ne vois pas encore la beauté en toi, fais comme le sculpteur d'une statue qui doit devenir belle ; il enlève une partie, il gratte, il polit, il essuie jusqu'à ce qu'il dégage de belles lignes dans le marbre ; comme lui, enlève le superflu, redresse ce qui est oblique, nettoie ce qui est sombre pour le rendre brillant, et ne cesse pas de sculpter ta propre statue, jusqu'à ce que l'éclat divin de la vertu se manifeste, jusqu'à ce que tu voies la tempérance siégeant sur un trône sacré. Es-tu devenu cela ? Est-ce que tu vois cela ? Est-ce que tu as avec toi-même un commerce pur, sans aucun obstacle à ton unification, sans que rien d'autre soit mélangé intérieurement avec toi-même ? Es-tu tout entier une lumière véritable, non pas une lumière de dimension ou de forme mesurables qui peut diminuer ou augmenter indéfiniment de grandeur, mais une lumière absolument sans mesure, parce qu'elle est supérieure à toute mesure et à toute quantité ? Te vois-tu dans cet état ? Tu es alors devenu une vision ; aie confiance en toi ; même en restant ici, tu as monté ; et tu n'as plus besoin de guide ; fixe ton regard et vois. Car c'est le seul œil qui voit la grande beauté.
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On peut donc dire que le bonheur est quelque chose de parfait et qui se suffit a soi- même (τελειόν τι καὶ αὔταρκες), qui est la fin de tous nos actes.
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2°°

(« Si l’âme est divisée en elle-même [par l’existence des âmes particulières], sa diversité ne détruit pas son identité. Si l’unité des corps, où la diversité l’emporte sur l’identité, n’est pas morcelée par leur union avec un principe incorporel ; si tous, au contraire, possédant l’unité de substance et ne sont divisés que par les qualités et les autres formes ; que dire et que penser de l’Espèce de la vie incorporelle, où l’identité l’emporte sur la diversité, où il n’y a pas un sujet étranger à la forme et d’où les corps reçoivent l’unité ? L’unité de l’Âme ne saurait être morcelée par son union avec un corps, quoique le corps entrave souvent ses opérations. Étant identique, l’Âme fait et découvre tout par elle-même, parce que ses actes sont des espèces, quelque loin que l’on pousse la division. Quand l’Âme est séparée des corps, chacune de ses parties possède tous les pouvoirs que possède l’Âme elle-même, comme une semence particulière a les mêmes propriétés que la semence universelle. De même qu’une semence particulière, étant unie à la matière, conserve les propriétés de la semence universelle, et que, d’un autre côté, la semence universelle possède toutes les propriétés des semences particulières dispersées dans la matière ; ainsi, les parties que l’on conçoit dans l’Âme séparée de la matière possèdent toutes les puissances de l’Âme totale. » (Porphyre, Principes de la théorie des intelligibles, XXXIX ; t. I, p. LXXX.)
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( « Il ne faut pas croire que la pluralité des âmes vienne de la pluralité des corps. Les âmes particulières subsistent aussi bien que l’Âme universelle indépendamment des corps, sans que l’unité de l’Âme universelle absorbe la multiplicité des âmes particulières, ni que la multiplicité de celles-ci morcelle l’unité de celle-là. Les âmes particulières sont distinctes sans être séparées les unes des autres et sans diviser l’Âme universelle en une foule de parties ; elles sont unies les unes aux autres sans se confondre et sans faire de l’Âme universelle un simple total : car elles ne sont pas séparées entre elles par des limites et elles ne se confondent pas les unes avec les autres ; elles sont distinctes les unes des autres comme les sciences diverses dans une seule âme. » (Porphyre, Principes de la théorie des intelligibles, § XXXIX ; t. I, p. LXXX.) Voy. encore ci-après le traité de Jamblique, p. 642.)
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Considérons d’abord si l’on a le droit d’affirmer que toutes les âmes n’en font qu’une dans le sens où l’on dit que l’âme de chaque individu est une. Il semble absurde de prétendre que mon âme et que la tienne n’en font qu’une en ce sens : car il faudrait alors que tu sentisses quand je sens, que tu fusses vertueux quand je le suis, que tu eusses les mêmes désirs que moi, que nos âmes éprouvassent non-seulement les mêmes sentiments l’une que l’autre, mais encore les mêmes sentiments que l’Âme universelle, en sorte que chaque sensation éprouvée par moi fût ressentie par l’univers entier. Si toutes les âmes n’en font qu’une de cette manière, pourquoi une âme est-elle raisonnable et l’autre irraisonnable, pourquoi celle-ci est-elle dans un animal et celle-là dans un végétal ? D’un autre côté, si nous n’admettons pas qu’il y ait une Âme une, nous ne pourrons expliquer l’unité de l’univers ni trouver pour les âmes un principe unique.
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