AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,72

sur 40 notes
5
5 avis
4
10 avis
3
3 avis
2
0 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un enfant pas comme les autres, un deuil terrible et un ours sur une île écossaise.

Un enfant triste parce que son père a disparu alors qu'il lui a promis d'aller voir le cirque avec lui, un cirque qui présente un ours apprivoisé qui l'intéresse particulièrement.

On ne dit pas vraiment à l'enfant que son père est mort, car on craint que ce père diplomate ne se soit suicidé à Berlin, après avoir trahi son pays. Autour de l'enfant, une recherche de la vérité, à travers les tiraillements de la famille où chacun vit son chagrin à sa façon.

En parallèle, la narration de l'ours réfugié dans une caverne, qui observe l'agitation de l'île.

Un roman de paysages poétiques, mais aussi sur la tragédie du deuil, avec un brin d'intrigue d'espionnage.
Commenter  J’apprécie          280
Il est vrai que je ne lis pas ce genre de récit habituellement. Je suis plutôt lectrice de littérature de jeunesse ou jeunes adultes, je ne vais quasiment jamais dans les rayonnages où Bella Pollen et ses confrères pourraient m'attendre. Donc une lecture qui sort de ma zone de confort, mais je suis très contente d'avoir sauté le pas.

L'été de l'ours est l'histoire d'une famille touchée par le deuil comme beaucoup d'autres malheureusement. Une perte brutale et incomprise. Mais chaque membre de la famille ne vit pas ce drame de la même manière, et si Letty, la mère, s'engouffre dans le chagrin, son fils Jaimie, lui, continue de chercher ce père qu'il a perdu. Ses soeurs Alba et Georgie se débattent entre leurs sentiments d'enfants et ceux de jeunes adultes.

Il n'est pas difficile d'entrer dans le vie de cette famille. Il a même été assez déconcertant de voir avec quelle facilité Bella Pollen arrive à nous plonger dans l'univers de ces parfaits inconnus. Les chapitres se suivent, très courts et chaque, à tour de rôle, nous révélant les penser de Letty, Jaimie, Georgie, Alba et de l'ours. J'ai beaucoup aimé cette dynamique. C'était un pari osé car il est difficile de s'attacher à des personnages en si peu de temps. Mais en même temps, les histoires et les pensées s'entrecroisent. Même Nicky, le père, est très présent dans cette histoire. Il l'est d'ailleurs peut-être trop, ce qui empêche le reste de la famille de réellement faire le deuil. Car le roman traite avant tout de cela. Comment gérer la perte tragique et soudaine d'un être cher ?

Letty se perd entre trouver la raison de ce suicide et comment gérer cette perte. Elle, la mère de cette fratrie de trois enfants, qui perd petit à petit son rôle et laisse le chagrin l'engloutir, laissant ses enfants livraient à eux-même. Elle ne réussira à sortir de cette torpeur que grâce à la colère sourde qu'elle laissait enfouie en elle. Sa fille cadette, Alba, est d'ailleurs celle qui représente le plus cette colère. Chacun d'eux représente en fin de compte des étapes du deuil : le dénie de Jaimie, l'acceptation de Georgie, la colère d'Alba, la tristesse de Letty... Mais cette avant tout à leur propre rythme et à travers d'autres épreuves comme la découverte de la vérité que chacun d'eux finira par arriver à la dernière étape : la reconstruction.

Et cela se fait avec douceur et justesse. Chaque membre de la famille progresse à son rythme et rencontre d'autres soucis lié à son âge. Jaimie se débat entre les propres des adultes souvent trop obscurs pour lui. Alba entre dans l'adolescence trop brutalement et n'arrive à s'exprimer que par la colère et la rébellion. Georgie devient adulte, se débattant entre les secrets qu'elle garde et son envie de vivre une vie normale. Et enfin Letty, de retour chez elle, dans celle île perdue à la recherche de la vérité... de sa propre vérité.

Les choses évoluent avec douceur et petit à petit tout s'enchaîne avec clairvoyance et fluidité. le fond de guerre froide et d'ambassadeurs donne une petite touche de curiosité à l'ensemble. Ils donnent cette petite part de mystère qui entoure la mort de Nicky beaucoup plus crédible, sans pour autant alourdir cette histoire de famille... Et puis, enfin l'Ours. Personnage si important durant toute ce roman. Un emblème, une lueur d'espoir qui donne au récit de Bella Pollen une dimension un peu magique qui m'a charmée sans aucun doute.

En clair, un roman a découvrir. Une auteur à découvrir. Si jamais Bella Pollen est de nouveau publiée en français, je dois dire que je me laisserai tenter sans trop d'hésitation car cela fait du bien de lire ce roman à l'ambiance douce-amère, et qu'il est toujours bien de lire d'autres univers que ceux qu'on affectionne habituellement.
Commenter  J’apprécie          240
Pas facile d'écrire une chronique sur ce roman alors que les émotions me bouleversent encore et que l'air océanique retient mon âme et mes pensées sur les Hébrides Extérieures. (Ces îles écossaises figurent d'ores et déjà sur la liste de mes prochaines destinations de vacances.)

Ce roman est un hymne à la Famille (avec un grand F), lorsque celle-ci est blessée, qu'elle tente de se relever, qu'elle affronte les doutes, les incompréhensions, les violences intérieures et extérieures, qu'elle avance, envers et contre tout, vers cet avenir meilleur auquel elle croit.

Ce roman est un hymne à la Vie alors que la violence de la mort vient frapper de plein fouet un écrin familial confortable et enlever un père et un mari tant aimé.

Il est un hymne à la Mer sur ces îles du bout du monde qui se font réceptacle des envies du vent, de la pluie, des marées, de la terre qu'il faut apprivoiser, comprendre, accepter et parfois dompter.

C'est un hymne au Passé et à L Histoire qui mêlent ses fils troubles au quotidien déstructuré de cette famille qui tente de se reconstruire à travers les événements des dernières années et de retrouver sens et équilibre.

Les personnages sont plus bouleversants les uns que les autres :
Letty, la maman, tout à son désespoir ne sachant pas comment rejoindre ses enfants dans leur souffrances respectives.
Georgie, l'aînée, qui rêve de liberté, d'autonomie, d'amour et de fuite.
Alba qui, sous ses airs de rebelle et d'hérisson piquant, cache des blessures si profondes qu'elle rejette tout amour.
Jamie, le petit dernier, ultra sensible, sans filtre, qui accepte tout parce qu'il croit que c'est ça la vie, surprotégé et pourtant le meilleur capteur de sensations, d'étonnements, de vie. Un tourbillon de pensées qui ne s'arrête jamais.
Et puis, il y a l'ours... Ce sauvage aux comportements parfois si humains, si compatissant, si attentif à la détresse des autres qu'il nous fait oublier la peur et le danger.
Il y a tous les autres encore qui, chacun à leur façon, m'ont touchée profondément.

Ce roman est une pépite, une perle, un trésor émouvant. Ce n'est certes pas de la grande littérature mais les mots touchent au coeur et embarquent dans une aventure émotionnelle et sensorielle tous ceux qui sont d'accord de monter à bord. N'hésitez pas ! Le voyage en vaut vraiment la peine !
Commenter  J’apprécie          160
Merci à Babélio et aux éditions Belfond pour ce partenariat.
Je commencerai par une petite déception : bien que ce roman s'appelle l'été de l'ours (traduction littérale de son titre anglais), celui-ci n'est pas le personnage principal du roman. Il aura une place importante (certains chapitres sont racontés de son point de vue) avant d'acquérir une dimension symbolique à travers les yeux du petit Jamie, qui ne parvient pas à faire le deuil de son père mais il n'est pas le sujet central du livre.
Le deuil. le mot est jeté. L'un des sujets principaux du livre est là. Letty et ses enfants ne peuvent faire le deuil de Nicholas parce que l'oppobre a été jeté sur son nom. Letty est dans un dilemme. D'un côté, elle ne parvient pas à communiquer avec ses enfants, parce que rien n'est plus difficile que de trouver les mots quand la souffrance vous submerge, de l'autre, ceux-ci sentent bien, à travers les non-dits de leur mère et de leurs amis de Bonn que quelque chose ne va pas, quelque chose qui les arrache à cette ville où ils ont vécu sept ans, où ils avaient leurs amis, leurs écoles.
1980 : nous sommes en pleine guerre froide. Si nous lisons un roman sur la seconde guerre mondiale, nous saisissons immédiatement l'arrière-plan historique mais là, combien de lecteurs ont oublié ce qu'était la guerre froide ? D'ailleurs, combien de romanciers consacrent un roman sur cette période pendant laquelle les relations Est-Ouest étaient plus que tendues ? Je pense certes à La taupe de John le Carré, je pense aussi à Berlin 73 qui présente une vision plutôt riante de la vie à l'Est (sans commentaires). Ici, Bella Pollen montre l'envers du décor, les obligations des femmes de diplomates, et la hiérarchie qui règne entre elles, la manière dont elles doivent se comporter pour que leur mari puisse faire carrière. Elle montre aussi combien il est difficile pour un diplomate de faire son devoir parce qu'il lui a fallu avant toute chose définir en quoi il consistait. Si le mot "espion" peut subjuguer les enfants (et nous faire irrésistiblement penser à James Bond), il est surtout lourd de conséquence pour Letty qui doit non seulement surmonter la mort de son mari mais tenter de comprendre ce qui s'est passé, avec trois enfants à sa charge.
Et là, je reviens, presque logiquement, à ce thème du deuil que chacun vivra véritablement à sa manière. La mère, bien qu'elle agisse, est emmurée dans son chagrin, et comme elle ne communiquait plus avec son mari - pour ne pas le déranger, lui avait-on conseillé, en une réminiscence d'un manuel de la bonne épouse des années 60 - elle ne parvient plus non plus à parler avec Alba, sa seconde fille. Alba commence une crise d'adolescende cabarinée, manipulant sa soeur aînée, houspillant son frère, submergée qu'elle est par son mal-être. de nos jours, on dirait qu'elle teste les limites, et qu'une fois qu'elles sont posées, elle trouve un nouveau moyen de les franchir. Georgiana tente de concilier son rôle (ingrat) d'aînée modèle, de confidente de son père et de toute jeune fille. Quant à Jamie, ce doux rêveur, il est celui à qui on en a dit le moins, parce qu'on ne peut pas tout dire à un enfant aussi sensible (encore un préjugé toujours valable). du coup, Jamie vit une vie quasiment parallèle à celle de sa famille, il voit ce que les autres ne voient pas, les mots et les gestes prennent d'autres sens pour lui. Il est à la fois terriblement attachant et terriblement égoïste. Terriblement résistant aussi.
L'été de l'ours est un roman psychologique (pour l'analyse des sentiments), historique (pour la guerre froid) qui tend parfois vers le conte. Dis ainsi, cela paraît peu crédible, pourtant Bella Pollen réussit à concilier les trois. J'espère maintenant que ses précédents livres seront traduits en français.
Lien : http://le.blog.de.sharon.ove..
Commenter  J’apprécie          90
•Mlle Alice, pouvez-vous nous raconter votre rencontre avec L'été de l'Ours?
"C'est une fois encore grâce à la gentillesse de Babelio, qui a pensé à moi, que j'ai pu découvrir ce livre."

•Dites-nous en un peu plus sur son histoire...
"Letty avait une vie confortables à Bonn, avec son mari diplomate et ses trois enfants. Mais lorsque son mari meurt, dans des conditions curieuses, toute sa vie bascule. Elle emmène alors toute sa petite famille sur une minuscule île d'Ecosse où elle laisse libre court à son chagrin pendant que ses enfants partent à la dérive..."

•Mais que s'est-il exactement passé entre vous?
"C'est un livre qu'il m'a fallut plus d'une semaine pour lire, ce qui est très rare pour moi, et sur lequel je ne me jetais pas chaque soir. On pourrait penser en toute logique que c'est un livre que je n'ai pas aimé mais ce n'est pas le cas! En fait, c'est un livre un peu hors du temps, que se lit lentement, délicatement. Il faut pouvoir digérer tout ces sentiments, la colère, la tristesse, le désoeuvrement. C'est un livre qui raconte tout ça sans devenir mièvre et qui amène ses réponses en son temps avec une fin touchante."

•Et comment cela s'est-il fini?
"Ce n'est pas un coup de coeur, mais une jolie rencontre que ce livre. On ne s'amuse pas follement, on verse même peut-être quelques larmes, mais on s'est très certainement enrichi."
Lien : http://booksaremywonderland...
Commenter  J’apprécie          60
J'ai un peu tardé à commencer ce livre arrivé en même temps que d'autres partenariats. Je ne regrette pas d'avoir pris le temps de m'y plonger car j'ai pu en savourer la langue exprimant finement les sentiments et ressentis de chaque membre de la famille ou décrivant avec subtilité les lieux et les atmosphères. C'est un livre hors du temps qu'il faut pouvoir déguster lentement.

J'ai aimé la construction du roman alternant les points de vue et racontant en parallèle l'histoire de la famille Fleming et les aventures d'un ours de cirque ayant échappé à son dompteur. Chacun va peu à peu livrer l'histoire au complet, racontant ses propres souvenirs et perceptions des faits.
Jamie, le benjamin de la famille, un enfant renfermé, un peu attardé, comme se plait à lui marteler méchamment sa soeur Alba, va s'accrocher à cette histoire d'ours à la dérive, comme sa famille, persuadé qu'un lien existe entre l'animal et la disparition de son père.

Ayant du quitter Bonn dans la précipitation, la famille arrive en Ecosse, dans les Hébrides, une région austère à la météo maussade. Tout concourt à créer un climat tendu, une atmosphère oppressante. En arrière plan, se découpe les tensions politiques dues à la Guerre froide, les secrets professionnels du père décédé et des questions sans réponse auxquelles se heurte jour après jour la mère de famille, Letty. Chacun survit, replié sur lui-même, cherchant à sa façon à lutter contre la peine et à se reconstruire une vie après le deuil. La famille a volé en éclats et Letty ne semble pas le remarquer. Seul Jamie, par sa vision différente des choses, apportera poésie et fantaisie dans le quotidien.
Un très beau roman, une histoire contée avec une grande tendresse, tout en émotion.

Commenter  J’apprécie          50
Letty appelle son mari Nicky. Nicky travaille à l'ambassade d'Angleterre. Nicky et Letty sont parents de trois enfants. Nicky se suicide. Nicky était-il un traitre ?

L'été de l'ours est le genre de roman qui s'enroule autour de vous comme une couverture. Les pages, douces-amères, racontent la vie d'une famille dont le monde s'écroule. Plus de repères, terminé les certitudes, ceux sur qui l'on croyait compter, la vie avant et après.

J'ai aimé cette personnalisation du deuil, la façon dont chacun l'interprète, le vit, l'imagine pour pouvoir survivre. Les fantasmes d'un petit garçon, d'une adolescente et d'une adulte à partir de ce que l'on sait ou croit savoir.

La quête de la pièce manquante, la recherche de sens à tout prix. L'enfermement dans sa propre souffrance, ne plus pouvoir voir le monde autrement qu'avec ses propres filtres. Et cette belle métaphore de l'ours, poétique, onirique et pourtant tellement logique.

Un roman à prendre dans ses valises.
Lien : http://www.audouchoc.com/art..
Commenter  J’apprécie          40
La mort de Nicky laisse la famille Fleming très désorientée : que pouvait bien faire ce diplomate anglais sur le toit de l'ambassade de Bonn ? Un décès brutal, qui ouvre la porte à toutes les suppositions en ces temps de guerre froide.




Sans véritable attache en Allemagne, Letty décide de rejoindre le Royaume Uni et plus précisément les Hébrides extérieures : elle a toujours vu la maison de Ballanish comme un sanctuaire et c'est là qu'elle souhaite se reconstruire, entourée de ses enfants.




Des trois enfants du couple, chacun vit les événements et s'acclimate à sa nouvelle vie à sa manière : Georgie, l'aînée, est très concernée par ses responsabilités. Elle a été très marquée par un voyage à Berlin Est, en compagnie de son père. Alba au caractère rebelle semble en vouloir au monde entier et tout spécialement à son jeune frère Jamie. Jamie est un enfant particulier, attachant : il évolue dans un univers bien à lui; tout y est possible... Même de retrouver son père dans l'ours qui, échappant à son dresseur, se terre dans l'île.




Découverte avec ce premier récit en français, Bella Pollen nous livre ici un joli roman, tout en finesse et en poésie, en accord avec le monde que se construit Jamie. A tour de rôle, elle laisse la parole aux différents membres de la famille Fleming et à l'ours. L'ensemble nous permet de découvrir les secrets de Nicky et d'élucider les circonstances de sa mort. le décor est superbe, un peu tourmenté, à l'image des pensées de Letty et de ses enfants. Un texte empreint d'émotions qui m'a beaucoup plu et que je vous invite à découvrir à votre tour.
Lien : http://nahe-lit.blogspot.be/..
Commenter  J’apprécie          30

Letty vient de perdre son mari. Nicky Fleming diplomate anglais est mort en sautant du toit de l'Ambassade à Bonn où ils vivaient. Letty quitte l'Allemagne avec ses trois enfants et rejoint sa terre natale une petite île au nord de l'Ecosse.

Nous sommes dans les années 1980, l'espionnage et la surveillance faisaient partie des missions de Nicky. Letty part pour fuir les rumeurs auxquelles elle ne veut pas croire. Son mari était loyal et non pas un traître, elle nie également la thèse du suicide. Rongée par la mort de son mari, Letty agit en automate, en mode de survie. Pour elle-même et pour protéger ses enfants. Georgie l'ainée, dix-sept ans, s'efforce de comprendre l'attitude de sa mère contrairement à Alba. Agée de quatorze ans, Alba est un véritable volcan, révoltée en permanence contre tout et tout le monde. Et il y a Jamie. Un garçon de onze ans, émotif, attendant le retour de son père.

La suite sur :
http://fibromaman.blogspot.com/2012/02/bella-pollen-lete-de-lours.html
Lien : http://fibromaman.blogspot.c..
Commenter  J’apprécie          30
Drame familial, espionnage, surréalisme... Sur le papier, si je peux permettre l'expression pour un livre, l'Eté de l'Ours a quelque chose d'un pari risqué, d'un roman trop dense, trop riche pour se lire aisément ou se digérer en douceur. Pourtant c'est bien en douceur qu'on l'aborde, et qu'on se laisse porter sans mal tout au long de ses 400 pages fort bien agencées.

Peut-être parce que le roman se caractérise plus en terme d'ambiance qu'autre chose, Bella Pollen recréant à merveille le caractère isolé et collectif, à la fois étouffant et ouvert de la vie insulaire, et l'atmosphère toute particulière de l'Écosse. Il faut dire que ses descriptions sont soignées, choisissant le détail qui fait mouche plutôt que de se faire lourdes pas trop de précisions.

Formellement, l'auteur ne joue presque jamais avec la grammaire ou la construction des phrases, mais use abondamment d'images et de métaphores, toujours très bien choisies selon le personnage qui les formule, et l'atmosphère de manière générale. de sorte que si le style reste 'sage', limpide, les figures et les images générées rendent la prose de l'auteur riche, colorée. Posée mais poétique, une description qui pourrait d'ailleurs résumer le roman en lui-même, qui de plusieurs strates et thématiques très denses en elles-mêmes (la famille, le deuil, mais aussi la guerre froide, l'imaginaire, l'enfance) parvient à raconter une histoire solide, et à dessiner une progression subtile de ses personnages comme de ses situations.

La construction est d'ailleurs le point fort du livre : évitant l'écueil de la linéarité tout en passant organiquement d'un chapitre à l'autre, elle alterne les points de vue mais aussi les 'époques', et permet un développement de chaque protagoniste, malgré quelques chapitres un peu courts.

A ce qu'on pourrait appeler l'intrigue principale (l'installation de la famille Fleming sur l'île) viennent se greffer habilement d'autres fils, notamment le semblant d'enquête menée par Letty (la mère de famille) sur les événements ayant menés à la mort de son époux, et... l'Ours. Un 'fil' dont je ne dirais pas plus ici mais qui donne plus que son titre, son caractère poétique au roman, et lui permet de se démarquer. Ni le fond historique (très bien utilisé) ni les sous-intrigues ne viennent alourdir l'ensemble, toujours porté par l'un ou l'autre membre de la petite famille...

La seule chose qui m'ait empêchée d'être pleinement enthousiaste tient plus à une question de goût personnel, puisque ce sont justement les personnages les moins exposés qui m'auront le plus plu tandis que je peinais un peu à m'attacher aux figures plus centrales... Ou peut-être parce qu'à trop exposer leurs pensées, l'auteur enlève un peu de leurs auras à certains...
Lien : http://letagere.online.fr/cr..
Commenter  J’apprécie          20

Lecteurs (69) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3189 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}