AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,03

sur 79 notes
5
15 avis
4
14 avis
3
0 avis
2
0 avis
1
1 avis
Très riche en événements, l'année 1791 est une nouvelle fois au coeur de la série des enquêtes de Victor Dauterive avec ce troisième tome qui se déroule plus précisément entre la fin du mois de novembre et la fin du mois de décembre.
Depuis l'arrestation de Louis XVI à Varennes le 21 juin 1791, la situation politique est tendue alors que, dans le même temps, le pays s'enfonce de plus en plus dans la crise économique. Les différents groupes politiques siégeant à l'Assemblée législative tentent de s'imposer par tous les moyens possibles... complots, coups bas, trahisons, tout est bon pour s'emparer du pouvoir ! Aux frontières, l'inquiétude est également grande : depuis quelque temps, nombre d'émigrés, avec parmi eux des officiers nobles, intriguent pour obtenir une intervention militaire et se rassemblent pour former une armée d'appoint. le pays se trouve ainsi au bord du chaos, menacé en son sein-même et à ses frontières.
C'est dans ce contexte explosif que notre jeune héros, l'officier de gendarmerie Victor Dauterive, est chargé d'enquêter sur la disparition d'Anne-Louise Ferrières, une jeune aristocrate résidant avec sa famille à Saint-Maur. Fugue, enlèvement, meurtre, suicide... aucune piste n'est écartée et l'enquête se révèle d'autant plus difficile que Victor se heurte immédiatement à l'hostilité des proches qui souhaitent étouffer l'affaire. Réaction pour le moins étrange... Et comme si cela ne suffisait pas, le marquis De La Fayette, qui s'était retiré en Auvergne, refait son apparition ; ayant décidé de se présenter aux élections municipales de Paris, il demande à Victor, toutes affaires cessantes, d'espionner Pétion, son principal adversaire dans la course à l'investiture, pour identifier ses points faibles afin de le décrédibiliser et de gagner l'élection.

DEUX ENQUÊTES BIEN DISTINCTES
Dans le tome précédent, nous avions affaire à deux enquêtes menées en parallèle, qui finissaient par se rejoindre à un moment donné. Ici, nous avons de nouveau deux enquêtes menées de front, mais l'originalité vient du fait qu'elles ne sont pas dirigées par le même personnage, sauf au début du roman, et qu'elles sont totalement distinctes l'une de l'autre.
D'un côté, un fait divers, à savoir l'affaire de la jeune femme disparue de Saint-Maur et, de l'autre, une enquête politique autour du rôle de Pétion et de celui de l'Angleterre dans la Révolution française. Autant vous dire que j'ai cherché jusqu'au bout du roman à savoir si ces deux intrigues pouvaient être reliées entre elles, imaginant des passerelles plus improbables les unes que les autres, tant j'étais persuadée que l'auteur allait suivre le même schéma que dans le tome précédent. Eh non ! Mais cette recherche incertaine m'a tenue en haleine pratiquement jusqu'au bout du roman !
Ce schéma – deux enquêtes menées en parallèle mais n'ayant aucun rapport l'une avec l'autre – me semble assez inhabituel et plutôt risqué en ce sens où l'auteur doit conduire et maîtriser deux intrigues en même temps et veiller au bon équilibre et aux bonnes transitions entre les deux, sous peine de voir le lecteur décrocher à tout moment. Mais ces deux enquêtes, menées de main de maître et au même rythme, m'ont vraiment passionnée du fait qu'elles étaient vraiment différentes l'une de l'autre : la première, liée à un drame familial, relève de l'humain, de l'individu, de la société tandis que la seconde relève du politique et de l'Histoire. Mais ne croyez pas que l'intrigue à caractère politique soit dépourvue d'émotions et de sentiments !

UN HÉROS SOUMIS À RUDE ÉPREUVE ET UNE ENQUÊTRICE DE CHOC !
Autant j'avais trouvé Victor un peu falot et insipide dans le tome précédent, se tirant un peu trop facilement d'affaire, autant notre héros se trouve confronté ici à des périls bien réels, voire à une avalanche impressionnante de dangers. Car il a beau tenter de mener ses deux enquêtes de front, désobéissant ainsi au marquis De La Fayette, il est rapidement obligé de céder devant l'intransigeance de ce dernier et de se consacrer exclusivement à l'enquête qu'il lui a confiée. Ce qu'il ignore, c'est que son amie et écrivaine Olympe de Gouges a pris le relais à son insu et elle non plus ne se ménage pas pour faire éclater la vérité, et son statut de femme joue même un rôle important dans la résolution de l'affaire. Deux enquêtes distinctes, deux enquêteurs, un homme et une femme... mais une amitié trouble, des affinités évidentes même si elles restent inavouées ! Cela promet pour la suite de la série !
En découvrant ce beau portrait de femme en couverture ("Portrait de la Baronne de Crussol", Élisabeth-Louise Vigée-Lebrun, Musée des Augustins, Toulouse), je me suis dit que ce tome allait mettre davantage à l'honneur les femmes – dans le précédent tome, Olympe de Gouges était restée trop en retrait à mon goût. Mais je pensais surtout à la disparue, Anne-Louise Ferrières, supposant dans un premier temps qu'elle serait un personnage central du roman... elle le fut un certain temps mais surtout en raison de son absence ! Son personnage permet surtout de mettre en avant le difficile statut de la femme au XVIIIe siècle, qui se doit d'être soumise, obéissant à son père puis à son mari... Mais la belle surprise est venue d'Olympe de Gouges, quel beau personnage ! Une femme déterminée, en avance sur son temps, avec du caractère, intelligente, une enquêtrice idéale qui nous permet de bien mesurer la place de la femme dans la société d'alors, son statut, ses droits, le regard qu'on portait sur elle, ses peurs, etc. Car, oui, elle aussi m'a procuré de belles frayeurs à s'aventurer comme ça en dehors de Paris, dans des quartiers malfamés, à des heures tardives, par un temps exécrable, mais notre Olympe est tenace, têtue, elle ne lâche rien ! Et j'ai adoré le fait qu'elle n'en fasse qu'à sa tête et mette un peu le bazar dans l'enquête initialement menée par Victor !
Ceci étant, même si je me suis naturellement davantage identifiée à Olympe, le personnage de Victor ne m'a pas laissée indifférente dans ce tome. En effet, l'auteur lui a réservé une série d'épreuves bien carabinées qui, tel un parcours de vie rempli d'obstacles, vont lui permettre en un temps très court de s'affirmer, de s'endurcir et de devenir, au terme de ce roman, un adulte prêt à affronter de nouveaux défis. Il va ainsi passer par toutes sortes d'émotions parfois contradictoires, nous le rendant d'autant plus attachant car réaliste, bien loin du personnage naïf et idéaliste du tome précédent : il va souffrir, il va espérer, il va se tromper, il va avoir peur, il va s'inquiéter... Un personnage qui doute aussi, qui se sent parfois manipulé comme une marionnette par La Fayette et dont il aimerait bien se défaire comme il s'est défait de la tutelle paternelle.
Mais j'ai bien cru qu'on allait perdre notre petit Victor ou qu'il allait nous revenir mais pas entier… ceci dit, pour un peu, il aurait pu perdre un doigt, voire plus ! En effet, après l'hostilité de la famille Ferrières, le voici confronté au retour du marquis De La Fayette, son mentor, dont il pensait s'être libéré et qui lui impose une mission qu'il doit mener avec son grand ennemi Charpier ! de là, il se retrouve en Angleterre, en situation plus que précaire puisqu'il ne maîtrise pas la langue anglaise, pour finir très vite dans un cachot, soumis à la torture. Son retour en France est rocambolesque. D'un sombre cachot à des courses-poursuites sur les toits ou dans la campagne, Victor est partout ! On pourrait croire que la coupe est pleine et que plus rien ne peut arriver… Eh bien non, que reste-t-il ? Les problèmes familiaux... je ne vous en dirai pas plus, mais ils seront loin d'être résolus à la fin de ce roman, bien au contraire, et cela crée un sacré suspense pour la suite de la série !

VICTOR-JOSEPH TURPIN, UN PERSONNAGE QUI PREND DE L'AMPLEUR MALGRÉ SON ABSENCE
L'autre personnage qui commence à s'imposer dans cette série est celui du jeune orphelin boiteux recueilli par Victor, Victor-Joseph Turpin, et pourtant il est absent durant la majeure partie du roman, et pour cause : dès le début du récit, les relations entre lui et Victor sont tendues, ce dernier souhaite lui donner une instruction et une éducation tandis que Victor-Joseph ne rêve que de liberté et d'être aimé.
Face à l'impatience, à l'irritation et à l'exigence de Victor, le jeune garçon est déstabilisé, il ne se sent plus à sa place et son mal-être va grandissant jusqu'au jour où il décide de fuguer. Pour Victor, cette fuite va agir comme un révélateur : il comprend qu'il a été bien trop dur avec cet enfant qui a tout perdu et qui a besoin avant tout d'amour, et qu'il est en train de reproduire le comportement que son père a eu à son égard !
C'est ainsi à travers les yeux de Victor, alors qu'il part à la recherche de Victor-Joseph pour réparer ses erreurs, que l'on découvre la vie quotidienne de ces enfants orphelins, démunis et livrés à eux-mêmes, qui se regroupent sous la coupe d'un chef pour commettre des vols et des menus larcins. Là encore, je pense que ce personnage est promis à un bel avenir dans la série.

UNE DESCRIPTION PRÉCISE ET VIVANTE DE PARIS ET DE LONDRES
En suivant Victor et Olympe de Gouges dans leurs enquêtes respectives, on découvre une nouvelle fois un portrait époustouflant de véracité de Paris sous la Révolution française, le tout dans un style fluide mais précis, sans descriptions interminables. Paris mais aussi sa banlieue, et la carte reproduite en début d'ouvrage est là pour nous le rappeler : la capitale à la fin du XVIIIe siècle n'était pas aussi étendue qu'aujourd'hui, et les faubourgs n'étaient pas toujours faciles d'accès et rassurants.
Ceci étant, Victor se promène également dans certains quartiers parisiens peu sûrs, comme le quartier Saint-Marcel qui, aujourd'hui, n'est plus du tout une zone dangereuse !
Mais l'on découvre également la topographie, la géographie et la vie quotidienne à Londres à la fin du XVIIIe siècle, la comparaison entre les deux capitales est d'ailleurs fort intéressante.
C'est une chose que d'enquêter dans des quartiers parisiens ou dans des villes de banlieue peu sûres, c'en est une autre de le faire au XVIIIe siècle quand le temps est exécrable ! Certes, on est fin novembre, mais la lumière est particulièrement faible, le ciel est plombé, les températures sont glaciales, le vent souffle par rafales, la pluie glacée ne cesse de tomber...
Ces conditions climatiques particulières contribuent à créer une atmosphère vraiment inquiétante, pesante et très sombre, très "fin du monde", à l'image de certains personnages...

DES PERSONNAGES GLAUQUES...
Au cours de leurs pérégrinations dans cette atmosphère lourde et glaciale, Victor et Olympe vont croiser différents personnages, soit réels (La Fayette, Jérôme Pétion, marquis de Travanet, Edward FitzGerald...), soit fictionnels, qui coexistent sans aucun problème. Bien qu'il n'y ait pas pléthore de personnages, l'auteur a eu tout de même la bonne idée d'en dresser la liste au début du roman. Qu'ils soient réels ou inventés, il n'y a pas un protagoniste qui échappe à la plume acérée de l'auteur, et ce pour notre plus grand plaisir ! Entre l'irascible et l'hostile baronne Ferrières, l'indifférence et le mutisme du baron Ferrières, Victor et Olympe se trouvent confrontés à des personnages vraiment étranges, tant sur le plan psychologique que physique – je vous laisse découvrir les quelques descriptions ci-après :
- Marguerite Perret de Bauchamps, mère abbesse du couvent des Pénitentes : "C'était une petite personne en cape noire et robe de nonne, la figure enserrée dans une coiffe blanche. Même à demi dissimulé, son visage était dépourvu de toute grâce, avec ses yeux noirs sans éclat, son teint couperosé, et son petit nez quelconque. Sa silhouette évoquait irrésistiblement celle d'un tonneau."
- le marquis de Travanet : "Une grosse tête à la bouche large et gourmande comme celle d'un batracien, les yeux mobiles, le menton fort et les cheveux en crinière."
- le juge de paix Gruchet : "Pierre-Antoine Gruchet, vieux grison haut comme trois pommes, était à demi bossu, la tête grosse et la barbe blanche très fournie, ses cheveux épais maigrement poudrés, la cravate crasseuse sous son habit à la française en gros drap."
- La baronne Ferrière : "C'était le genre de femme à n'avoir jamais été belle. Il devinait une enfant sans grâce, aux traits quelconques. Même les yeux en mande, assez grands, ne reflétaient rien d'autre que l'inquiétude. Par avance, ils repoussaient tout sentiment, toute tendresse et toute ironie. Les autres étaient des ennemis, la vie un champ de bataille."
- Beauvisage : "Son nom lui convenait assez mal : la quarantaine, il avait les traits rustiques et la maigreur solide d'un paysan."
- Charpier : "Âgé d'une cinquantaine d'années, le visage ascétique marqué de deux longs plis d'amertume aux joues, il portait comme toujours un habite sombre de belle facture, une cravate blanche et des bas de soie. [...] Son regard bleu, entouré de longs cils noirs qui lui donnaient l'air d'être maquillé, était toujours le même. Dur, scrutateur, calme et cynique."

De par leurs caractères atypiques voire inquiétants, ces personnages sont difficiles à cerner : sont-ils des "gentils" ou bien des "méchants" ? Pour certains d'entre eux, le doute est permis jusqu'au bout du roman. Certains nous étonnent, comme Charpier que je n'ai pas réussi à détester et que j'ai fini par apprécier tout en continuant à me méfier de lui, d'autres nous déçoivent, voire nous énervent, comme La Fayette...

UNE CHRONOLOGIE PAS TOUJOURS RESPECTÉE
Le contexte historique est certes abordé en début de roman, permettant au lecteur de bien situer l'action du roman dans un champ plus vaste et d'avoir les clés pour bien comprendre l'enquête à venir, mais je le trouve trop rapidement brossé. C'est plutôt à travers l'histoire de certains de ces personnages qu'on prend connaissance de certains faits historiques, par l'exemple l'application de la Constitution civile du clergé avec le personnage de la mère abbesse.
La présence d'une note au lecteur en fin de roman dévoilant les éléments fictionnels et la réalité est très intéressante et judicieuse car c'est là que l'auteur peut justifier certains de ses choix. Et c'est là que j'aurais aimé qu'il parle de la chronologie des événements qu'il n'a pas toujours respecté pour des motifs liés notamment à l'intrigue.
En effet, Pétion a été élu maire de Paris en novembre et non en décembre. Cela n'a aucune conséquence sur le déroulement de l'intrigue, mais j'avoue que cela m'a un peu perturbée car je lis des romans historiques certes pour m'évader, mais également parce que j'aime L Histoire et apprendre par le biais de ce type de lecture. Et le respect de la chronologie des faits est pour moi essentielle. Or du fait que l'élection de Pétion nous est présentée en décembre dans le roman sans qu'il soit précisé dans la note au lecteur qu'il s'agit d'une interprétation, le doute a commencé à me tarauder, au point de questionner directement l'auteur qui m'a gentiment répondu pour me rassurer. Oui, il ne faut pas oublier que nous sommes dans le cadre d'un roman et l'auteur a le droit de laisser libre cours à son imagination. Cependant, autant cela ne me gêne pas quand le récit se situe dans les zones d'ombre de l'Histoire – quand une période ou un personnage sont mal documentés –, autant cela me perturbe quand les faits et les dates sont avérés, quand les actions des personnages sont vérifiées. Dans tous les cas, il me semble qu'il est important d'aborder cette question dans la note au lecteur car c'est bien là que l'auteur peut expliquer ses choix.
Lien : http://romans-historiques.bl..
Commenter  J’apprécie          213
Titre : La disparue de Saint-Maur
Auteur : Jean-christophe Portes
Editeur : City éditions
Année : 2017
Résumé : Hiver 1791, Victor Dauterive officier de la gendarmerie nationale est appelé à enquêter sur la disparition d'une jeune aristocrate dans la commune de Saint-Maur. le comportement étrange de la famille de la victime trouble le jeune enquêteur qui se voit contraint d'abandonner l'affaire lorsque son mentor, le fameux marquis De La Fayette, l'envoie en Angleterre pour déjouer un complot. Courant deux lièvres à la fois Victor n'aura de cesse de faire éclater la vérité et préserver son honneur dans cette période post révolutionnaire empreinte d'injustices, de violences et de complots de toutes sortes.
Mon humble avis : Avant d'avoir été contacté par l'auteur j'avais déjà entendu parler des romans de Jean-Christophe Portes. En effet le fameux libraire Gérard Collard n'a eu de cesse d'encenser ces romans et même si nos avis sont souvent discordants je ne peux ici que m'incliner devant cette réalité : oui cette disparue de Saint-Maur est une réussite totale. Réussite dans la forme : une écriture fine, fluide, sans fioritures ni prétention, une érudition rare mais toujours au service du texte évitant l'écueil de la démonstration permanente. Et puis sur la forme avec deux enquêtes menées de front par notre jeune héros épaulé par Olympe de Gouges, illustre femme de lettres, féministe avant l'heure qui finira sur l'échafauds quelques années plus tard. Mêlant les personnages de fiction et les personnages historiques avec maestria l'auteur tisse une toile précise, passionnante et fatale pour son lecteur dont le seul souhait est de pouvoir s'isoler au plus vite pour replonger dans ce chaotique Paris du XVIII ème. Vous l'aurez compris j'ai beaucoup aimé ce roman et son jeune héros Victor dont la naïveté et l'idéalisme (surtout au début du bouquin) forcent l'empathie et la bienveillance. Personnage attachant, marquant, Dauterive est campé de manière réaliste par Portes et l'évolution de son caractère notamment la perte de ses illusions au cours de ses aventures sont aussi l'une des grandes qualités de ce roman historique bien ficelé, addictif et passionnant. Sur une toile de fond post-révolutionnaire l'auteur parvient à traiter de thèmes actuels (Inégalités sociales, tensions familiales, place de la femme dans la société, culpabilité) avec acuité et sans jamais paraître ennuyeux, c'est superbement réalisé et moderne mais c'est surtout un tour de force. Décidément je n'ai que des louanges à adresser à Jean-Christophe Portes !
J'achète ? : Bien sur. Que tu sois adeptes de romans d'enquêtes ou féru d'histoire ce roman t'es destiné. Passé l'académisme un peu désuet de sa couverture (mais ce n'est que mon humble avis) ce bouquin est une jolie réussite.
Lien : https://francksbooks.wordpre..
Commenter  J’apprécie          210
En cet hiver 1791, Victor Dauterive sera envoyé par son mentor, Lafayette en Angleterre afin d'espionner et résoudra l'énigme de la disparue de Saint-Maur grâce à l'aide de son amie fidèle Olympe de Gouges.

On plonge avec beaucoup de bonheur dans ce nouveau tome des aventures de Victor Dauterive, où les descriptions des lieux et des personnages sont splendides, notamment l'atelier de Louis David.
Les enquêtes sont très bien menées.
J'ai regretté la présence trop prenante d'Olympe de Gouges, qui ressemble si peu à la vraie, moins aventurière…

Une "Note au lecteur" très appréciée par les amoureux de la période, où l'auteur décrit les lectures inspirantes pour ce nouvel opus.

A lire sans modération, avant la sortie du 4e tome ces jours-ci.
Commenter  J’apprécie          180
Que du plaisir de retrouver pour la 3e fois le héros récurent de ces polars historiques qui ont su me faire aimé cette période trouble et incroyable de notre histoire de France.
Mais alors que nous raconte "La disparue de Saint-Maur "
Pendant l'hiver 1791, l'enquête de Victor Dauterive, jeune officier de la Gendarmerie nationale, sur la disparition d'une jeune aristocrate, semble déranger sa famille. Il découvre leur secret en poursuivant ses recherches sur Pétion, jacobin candidat à la mairie de Paris.
Nouvelle aventure du gendarme Victor Dauterive dans le contexte explosif de la Révolution française et des guerres incessantes avec l'Autriche. Des intrigues et rebondissements, servis par une écriture agréable qui raviront les amateurs de polars historiques. Attention les fans de Jean François Parrot vont adorer. La relève est assurément trouvée. Bravo monsieur Portes, vos romans policiers sont passionnants !
Lien : https://collectifpolar.com/
Commenter  J’apprécie          130
LES TRIBULATIONS D'UN GENDARME PARISIEN EN 1791.
Un polar historique comme on les aime : sur la toile de fond de l'enquête sur la disparition d'une jeune femme de la petite noblesse de Saint-Maur, l'auteur nous décrit avec talent la France de 1791 : le Paris de l'époque, les rivalités des clubs Jacobins et Feuillants, les intrigues de Lafayette, le danger des armées royalistes européennes massées aux frontières, le rôle pernicieux des espions anglais. Et celui de figures marquantes de l'époque comme Olympe de Gouges, une des premières féministes. le gendarme Victor Dauterive, un gamin de 19 ans réussira à mener brillamment son enquête illustrant la phrase « pour les âmes bien nées la valeur n'attend pas le nombre des années ». Bref, un bon rappel historique de l'année frémissante qui va accoucher de la première république, agrémenté d'une intrigue policière bien ficelée. Cinq cents pages inspirées et aspirantes.

Commenter  J’apprécie          91
La Feuille Volante n° 1191
La disparue de Saint-MaurJean-Christophe Portes – City éditions.

Nous sommes en novembre 1791 et la Révolution redouble, surtout après la fuite manquée du roi à Varennes et la menace que fait peser l'armée des émigrés massée à la frontière allemande.. Plus que jamais la Nation est en danger. Cela n'empêche pas la vie de continuer et à Saint-Maur une jeune aristocrate, Anne-Louise, fille du baron Ferrières, un noble désargenté, a disparu. Fugue, meurtre, ou suicide… le jeune lieutenant de gendarmerie, Victor Dauterive est chargé par sa hiérarchie d'enquêter mais ses investigations se révèlent difficiles malgré des aides parfois inattendues dont certaines ne manquent ni de courage ni d'imagination. Ce qu'il découvrira sera bien éloigné de ce qu'on peut légitimement attendre de gens qui se consacrent en principe à la prière. La société est secouée par des luttes de pouvoir et La Fayette, à qui Victor doit tout, revient à Paris dans l'espoir de conquérir la Mairie et charge l'officier d'enquêter discrètement sur un des candidats à ce poste. Telle est l'intrigue de ce roman historique où l'auteur, une nouvelle fois, mêle fiction, réalité, rencontres de personnages historiques et ambiance d'époque (les notes de bas de pages avec leurs références sont un repère intéressant pour qui souhaite s'immerger dans l'action).

Le paradoxe de ces deux affaires, qui apparemment n'ont rien à voir l'une avec l'autre, est que l'officier mène alternativement ses investigations d'une manière officielle et officieuse, La Fayette, dont le rôle dans le déroulement de la Révolution est controversé, n'est en effet plus au pouvoir, ce qui complique sa tâche surtout dans le contexte politique agité de la capitale, l'ombre de Robespierre, de la guerre qui menace et celle de la Terreur qui s'annonce. Les temps changent et avec eux les hommes qui donnent libre court à leurs ambitions entre louvoiements, palinodies, trahisons, violences. Au milieu de tout cela notre gendarme doute et vacille quelque peu, torturé par des difficultés familiales, se demandant qui il sert en réalité et s'il n'est pas simplement manipulé comme un vulgaire pion, dans une ambiance de complots où chacun espionne l'autre. Malgré son jeune âge, on le transforme en espion sans l'y avoir préparé. Dans cette mission périlleuse, il croise des agents doubles parfois improbables, des nostalgiques de l'Ancien régime désireux de détruire la République qu'il a décidé de servir, des arrivistes sans scrupules, ce qui se transforme en une traque de conspirateurs, sur fond d'agents anglais, de rumeurs de guerre, de ventes de biens nationaux, d'opportunistes, d'omniprésence policière...Il connaît la torture, la mort qui rode, les rebondissements inattendus, les luttes d'influence de factions politiques opposées où chacun avance masqué de peur du lendemain, les hommes politiques corrompus, la délation, la jalousie, les secrets de famille inavouables, tout un panel d'humiliés qui profitent de cette pagaille pour se venger des vexations subies sous les aristocrates, bref tout un tableau peu reluisant de l'espèce humaine qui ne se révèle jamais autant qu'en des temps troublés et ce d'autant plus qu'on s'éloigne de l'esprit des Lumières et des idéaux humanistes de la Révolution.

Tous ces rebondissements ont pour cadre ce Paris du XVIII° siècle dont une carte permet au lecteur de s'y retrouver. Décidément l'année 1791 passionne Jean-Christophe Portes puisque ses deux précédents ouvrages [ « L'affaire du corps sans tête » - « L'affaire de l'homme à l'escarpin » La Feuille Volante n° 1004 et 1090] se déroulaient déjà au cours de cette année. Ici, il en choisit le dernier mois, décidément très froid, pour plonger son lecteur dans une France au bord du chaos mais toujours dans les pas de Victor Dauterive. Cela donne un roman policier historique bien écrit et bien documenté, plein de suspense, dépaysant et passionnant jusqu'à la fin.

Commenter  J’apprécie          90
3e tome des enquêtes de Victor Dauterive et pour l'instant mon tome préféré de la série.

Je n'y ai pas retrouvé les défauts relevés dans les précédents opus. le récit a gagné en fluidité, point trop de descriptions qui ralentissent la narration.

Bref, on suit la petite histoire qui se mêle à la grande Histoire sans que cela ralentisse la progression de l'enquête. Cette dernière est d'ailleurs plus suivie que dans les précédents tomes, elle n'est pas un prétexte à l'histoire mais est au centre du roman.

Et toujours ce contexte historique détaillé et rendu vivant par la plume de l'auteur. La période révolutionnaire n'est pas ma période historique préféré mais j'avoue que les romans de M. Portes me l'ont rendue plus attrayante.

Je suis contente d'avoir perséveré avec cette série et lirai la suite avec grand plaisir.
Commenter  J’apprécie          80
Troisième épisode des enquêtes de Victor Dauterive, sous-lieutenant de Gendarmerie et protégé De La Fayette, qui se déroule cette fois dans les derniers jours de l'hiver 1791 …

Une jeune femme a disparu depuis une semaine alors que règne un froid de gueux et, curieusement, Victor Dauterive ne rencontre aucune coopération de la part de sa famille d'aristocrates désargentés pour tenter de la retrouver, ni du juge de paix local qui voit d'un très mauvais oeil l'ingérence de ce jeune parisien dans sa juridiction …

Mais bientôt, le marquis De La Fayette va demander à Victor de partir pour Londres à la recherche d'informations sur Pétion, dit « le Vertueux » comme Robespierre était qualifié d' « Incorruptible », homme politique qui comme lui brigue l'élection à la municipalité de Paris.

Deux intrigues entremêlées, sans rapport l'une avec l'autre, pleines de dangers à la fois pour Victor mais aussi pour son amie féministe, Olympe de Gouges, qui se pique de recueillir des informations sur l'infortunée disparue.

Au-delà des dangers que rencontre le héros dans le cadre de sa mission, la description du Paris de cette période trouble de la Révolution où se combattent les tenants d'une république égalitariste et ceux qui souhaitent instaurer une royauté constitutionnelle à la manière anglaise est passionnante. En filigrane, les manoeuvres de déstabilisation des princes européens – sans parler de l'Angleterre qui n'a pas digéré Yorktown – et les bruits de guerre aux frontières, les spéculations autour de la vente des biens nationaux, la morgue toujours présente du marquis De La Fayette. Et aussi, la description de la misère des petites gens, les difficultés de communication, le comportement pour le moins douteux de la police – ou plus exactement des polices, au milieu d'une administration en pleine déliquescence.

Et en prime, un chapitre rarement abordé en littérature : la rivalité, jalousie et parfois cruauté surgissant entre frères et soeurs, plus particulièrement entre aîné et benjamin plus doué. L'analyse des sentiments contradictoires animant le jeune Victor, ses remords concernant son manque d'égards envers son jeune valet soudain disparu lui aussi, parce qu'il se rend compte que son attitude brusque résulte de la façon dont lui-même a été maltraité par son père, qui nous le rendent encore plus attachant.

En attendant la suite, à paraître en novembre prochain …
Commenter  J’apprécie          60
En décembre 2015, Jean-Christophe Portes, (m'ayant sans doute repérée sur le site babélio pour le choix de certaines de mes lectures) m'a proposé de m'adresser son premier ouvrage "l'affaire des corps sans tête". J'ai bien sûr accepté.
J'ai apprécié la lecture de cet ouvrage pour lequel j'ai rédigé une petite critique. Depuis j'ai lu les deux tomes suivants.

Lectrice également depuis 2000 des aventures du commissaire Nicolas le Floch, j'attendais avec impatience le moment (ou plus exactement l'année) où l'histoire des deux personnages (Victor et Nicolas) se rejoindrais soit en 1791. Malheureusement le sort en a décidé autrement puisque l'auteur de Nicolas le Floch s'est éteint en 2018 alors que son héros n'en était qu'en 1787. Comme beaucoup de lecteurs je me sens frustrée car j'attendais de savoir comment Nicolas (qui au fil des livres s'était découvert un lien avec la famille royale...) aborderait la révolution.

Mais le Floch n'est pas notre sujet, revenons à Victor Dauterive (né Victor Brunel de Saulon, chevalier d'Hauteville !) et à ses aventures.
Dans ce dernier ouvrage nous sommes toujours en 1791, les aventures se déroulent en moins d'un mois, du 29 novembre au 27 décembre. Outre sa passion pour le dessin et son admiration pour David, son amitié-amoureuse pour Olympe de Gouges, Victor est confronté à un problème (la disparition de Joseph, son petit "va-t'en-dire") et à deux enquêtes l'une officielle sur la disparue de Saint-Maur et l'autre officieuse, confiée par le Marquis de Lafayette pour nuire à Pétiot, candidat à la mairie de Paris comme lui.

Difficile de résumer l'ouvrage et les difficultés rencontrées par notre héros (haine de la famille Ferrières, voyage à Londres, enlèvement, tortures, retour en France, indifférence de Lafayette vis à vis de lui, début d'une sympathie avec son ancien ennemi Charpier, problème de famille, résolution de la disparition, etc.).

Si on ne s'ennuie pas durant cette lecture, je ferai une remarque concernant le personnage de Victor : j'ai du mal à le cerner. Si à certains moments il est plutôt courageux, à d'autres il paraît fragile, naïf, prêt à trahir ses engagements pour sa famille, légèrement hautain ou méprisant pour les autres du fait de ses origines. Quant je commence à m'attacher à lui, il va avoir une réaction ou un geste qui vont me surprendre, parfois me décevoir. Il est vrai il n'a que 19 ans !
Je souhaite que d'ici le quatrième tome il aura un peu mûri.

L'avantage de ce style de roman historico-policier c'est en partie le côté historique, ce qui permet une révision de notre Histoire tout en se distrayant.


Commenter  J’apprécie          60
Depuis une semaine, la jeune Anne-Louise de Ferrières a disparu: aucun mot, aucune trace, aucune raison apparente de partir. Néanmoins, quelques détails sont intrigants: comme cela lui arrivait souvent, elle est partie le matin à cheval mais, à l'heure du dîner à 6h30, elle n'était toujours pas de retour alors que son cheval se trouvait à l'écurie soigneusement étrillé. Pourquoi personne dans le village où vit la famille Ferrières ne semble être au courant de la disparition de la jeune fille?]
Pourquoi la baronne de Ferrières congédie-t-elle Victor?  Pourquoi le baron semble-t-il indifférent à la disparition de sa fille? Quels secrets honteux cache la famille? Auraient-ils un rapport avec la mort de leur fils unique survenue trois ans plus tôt? Ou avec une affaire d'enlèvement quelques années auparavant? Fortement intrigué, Victor se lance sur la piste d'Anne-Louise, rencontrant sur sa route maints obstacles et dangers.
Mais La Fayette lui confie une mission: mener une enquête sur Petion, principal adversaire du marquis pour l'élection à la mairie de Paris, trouver ses points faibles, s'il est corruptible. Alors que Victor continue ses investigations, estimant que la mission confiée par son mentor pouvait attendre, il est subitement dessaisi de l'affaire. Comment parviendra-t-il à savoir le fin mot de cette histoire et à prouver que la jeune femme a été assassinée?

Pour les amateurs d'histoire et d'intrigues policières qui voudraient en savoir plus sur les personnages et le contexte, cliquez sur le lien ci-dessous
Lien : https://legereimaginarepereg..
Commenter  J’apprécie          50




Lecteurs (204) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3199 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..