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Il fallait unir la délicatesse de l'écriture d'Andrée Poulin aux merveilleuses illustrations de Sonali Zohra pour parvenir à sensibiliser les jeunes lecteurs au manque d'installations sanitaires en Inde. Écrit en vers libres et aussi ambitieux qu'audacieux, ce superbe roman soulève une question douloureuse : les problèmes inhérents au manque de toilettes, à la déscolarisation des jeunes filles à la puberté et aux nombreuses maladies qui s'invitent auprès des populations les plus vulnérables qui n'ont pas accès à l'eau potable. Tout cela nous paraît si loin et si proche à la fois. Latika est le visage de tous ceux qui ne disposent pas d'un minimum d'hygiène pour prendre soin d'eux et de leurs proches. Vivre dans une petite bourgade indienne ne doit pas être une fatalité. Elle devient la voix de tous ceux qui subissent la pauvreté en silence. Elle incarne à elle seule la détermination et le courage de tout un village lorsqu'elle décide de partager ses besoins avec un représentant du gouvernement. Cet ouvrage sonne juste et il est très touchant. Il faut absolument mettre ce livre entre les mains pour prendre conscience des changements à apporter. Une vraie réussite !
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Latika déteste la lune. Elle déteste le fait qu'elle l'éclaire pendant qu'elle fait ses besoins et qui l'empêche de cacher sa « Honte » comme elle l'appelle. Sa vie nous est racontée sous forme de vers, conférant une certaine musicalité à cette lecture rapide habillée de magnifiques illustrations. Mais la beauté de ce petit livre ne nous fait pas oublier son thème principal : le manque d'accès aux sanitaires, les soucis d'hygiène qui en découlent et ses conséquences sur les petites filles. Surtout quand, comme Latika, on veut continuer d'aller à l'école.
Sélectionné pour le prix Bernard Versele dans la catégorie « 5 chouettes », ce livre est destiné aux enfants de 10 à 12 ans.
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Un livre hors norme sur un sujet inattendu. Une histoire du quotidien qui ébranle de nombreuses valeurs humaines. Une écriture incroyable. Un message fort.

En première de couverture une fillette, de dos, une main sur une hanche, l'autre tenant une pioche. Elle semble devoir affronter une tâche importante. On ne voit pas son regard mais sans aucun doute il est tourné vers la lune énorme qui illumine le ciel. Des volutes colorées animent le ciel. Elles font état de l'air, du vent, des émanations de la terre. Dans l'astre est inscrit le titre , un intitulé étrange. En y regardant de plus près on perçoit une masse noirâtre placée juste devant la fillette. Qu'est-ce ? Sur la quatrième de couverture, des silhouettes glissent dans l'espace comme des fantômes. Pourquoi ? Une espèce de noirceur règne dans cette ambiance féérique de clair de lune. Cette première illustration donne le ton du récit : de la gravité, quelque chose d'obscur mais aussi un rayonnement, une brillance, jeune illustratrice indienne, a su s'approprier le texte d'Andrée Poulin pour dégager cette ambiance si singulière, entre parts d'ombre et de lumière, parts de merveilles et de souillure, parts de traditions et de volonté personnelle. Tout au long du roman ces éclairages sur les personnages, les ambiances, les situations, font un bel écho au récit. Ils apportent une certaine douceur, une certaine légèreté mais ils pointent également des émotions fortes telles que les peines, les tristesses, les colères.
Car le sujet traité n'est pas facile. Parler du problème de manque de sanitaires pour les femmes dans de nombreux pays n'est pas simple. C'est un sujet tabou qui touche à l'intime féminin et qui dérange.

[...] la suite sur notre site
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Histoire magnifique et émouvante, thème encore trop méconnu et donc très intéressant, illus superbes. le seul souci pour moi c'est qu'Il y a dans cette histoire un mystère qui m'a tenu moi en haleine jusqu'au bout, qui est résolu à la fin mais qui est aussi sauvagement spoilé... dans la quatrième de couverture, c'est bête. Donc si vous voulez le lire, je conseille vivement de ne pas lire le résumé avant, vous en aurez bcp plus de plaisir et d'intérêt.
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Latika déteste la Lune, celle qui éclaire la nuit et empêche les femmes d'être tranquille quand elles se rendent dans le « champ de la honte ». Dans ce petit village indien, il n'y a pas de toilettes. Et cela a bien plus d'impact que l'on pourrait penser : de nombreux enfants meurent d'infection, les filles doivent arrêter d'aller à l'école quand elles ont leurs règles, etc.
C'est un joli livre sur un problème auquel on ne pense pas souvient, bien tranquille dans notre confort occidental et qui pourtant est un souci majeur dans de nombreux pays.
C'est joliment écrit, en vers libres et superbement illustré.
A mettre entre toutes les mains, à partir de 8 ans (et bien plus tard)
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Lauréat du Prix Espiègle 2020 des bibliothèques scolaires du primaire


"Enterrer la lune" est le genre de petit roman dont on voit qu'il a de l'impact sur les gens, car il reçoit beaucoup d'attention en librairie jeunesse comme à l'extérieur de celle-ci. Si ce n'est pas via les professeurs, c'est via son éditeur ( Au Québec, c,est la maison La Courte Échelle) et récemment, il a été le sujet d'un Pod Cast pour la littérature jeunesse. C'est également le Lauréats du Prix jeunesse des libraires du Québec 2021 pour la catégorie 6-11 ans. Bref, c'est un roman qu'on ne présente plus!


Dans le village de Latika, quelque part dans la campagne indienne, parler de "toilettes" et tout ce qui s'y réfère est tabou. Pour éviter d'avoir à faire ses besoins, on préfère ne pas boire, même à l'école par temps chaud. L'école ne possède pas de toilettes. Les femmes et les filles vont "au toilettes" sous le couvert de la nuit, soit tôt le matin ou tard le soir, et ce qui leur fait office de toilettes...et bien, c'est plutôt un champs, à dire vrai. Un champs en retrait du village où les scorpions sont tapis. Quand aux filles menstruées, elles sont tout simplement retirées des écoles, puisqu'elles ont pas de toilettes où changer leurs serviettes sanitaires ( ça c'est si elles en ont). Avec ses mots simples, Latika nous parle de tout cela. du tabou autours des besoins naturels. de sa soeur intelligente retirée de l'école dès l'apparition de ses règles. de sa grand-mère affaiblie, piquée par un scorpion, dans ce même champs où elles vont faire leurs besoins. Ce champs qui s'appelle "le champs de la Honte". Car, oui, en Inde, déféquer et uriner semble honteux. Quand un ingénieur arrive un jour à Paradam, son village, Latika observe les demandes des habitants à ce dernier, pour améliorer leur vie. On réclame un puits, on demande l'électricité, les garçons demande des balles. Les filles ne demandent rien. Personne ne parle de toilettes, pourtant. Comme Latika aimerait pouvoir montrer ce champs à cet ingénieur, à ce "bâtisseur de choses pratiques". À moins...à moins d'en devenir une?


Ce roman a une structure singulière, avec des courtes phrases montées en vers, sans en être réellement. On croirait lire des haïkus. On a donc rapidement terminer le tout, vu le peu de mots par pages. Et certaines sont occupées par des illustrations, très jolies par ailleurs. Elles sont colorés sans traits noirs, brossées par endroit ( on voit le coup de pinceau) et dans une palette essentiellement violette, rose et noire. Elles sont douces, un brin naïves, avec beaucoup de rondeurs. On a donc une sorte d'hybride entre l'album et le recueil de poésie.


Côté histoire, certes, il y a moins de mots qu'un roman standard, mais il y a beaucoup à dire. Déjà, l'Inde est un pays pauvre qui ne possède pratiquement aucun système d'égouts et donc très peu de toilettes. Ce n'est pas le seul pays a en subir les conséquences, qui sont de l'ordre de la santé publique. L'exposition aux matières fécales augmente considérablement le risque de maladies, ça on s'en doute. Ce qui est peut-être moins intuitif pour nous autres, occidentaux ayant la fine pointe des salles de bain, habitués des rouleaux triple épaisseurs, c'est que sans toilettes, c'est aussi la sécurité des femmes qui est compromise. de la même manière que les menstruations , les besoins naturels des femmes les obligent à sortir des villages. Ainsi, elles s'exposent aux dangers du aux animaux et insectes, en plus des maladies.

L'aspect sanitaire n'est pas le seul heurt en ce qui concerne les femmes de L'Inde. On le verra de manière assez évidente, mais naître fille dans ce pays relève pratiquement de la malédiction. Les filles ont moins de valeur que les garçons. Leurs besoins sont donc d'autant moins importants. Ce qui est cependant quelque peu flou dans le roman est le fait que tout mâle soient les hommes, ça ne les épargne pas des besoins naturels. On aura évoqué la "Honte" comme un problème de femmes, mais au final, où vont les hommes pour leurs #2? Pourquoi empêcher les filles d'aller à l'école pour une simple histoire de toilettes puisque c'est aussi un problème pour les garçons? Cette partie là est un peu restée dans l'ombre et j'aurais souhaité qu'on l'aborde, précisément pour comprendre pourquoi les femmes sont désavantagés par rapport aux hommes.


La Lune, il faut l'aborder, c'est le sujet du roman après tout. La lune est mal perçue par notre héroïne, parce qu'elle éclaire la nuit, et comme leurs "besoins naturels" sont "honteux", vaut mieux être à l'abri dans l'obscurité. Ce n'est pas "la lune" a proprement parler que veut enterrer la jeune fille. En réalité, devant l'inertie des habitants face au problème et à l'arriver de matériaux de construction pour faire le puits, Latika entend prendre les choses en mains en bâtissant une toilette. Pour ce faire, il faut creuser...pour enterrer la honte.


Ce qui est remarquable dans cette histoire est la ténacité et la lucidité de la jeune fille, qui a moins de 12 ans. Plutôt que de se laisser convaincre par les autres, elle prend le pari de croire en sa propre vision des choses, qui est, je le signale, bien plus logique. Pour Latika, il faut "en parler", pour que les filles de 12 ans ne soient pas condamnée à vivre recluse sous prétexte qu'il n'y a pas de toilettes à l'école. Pour Latika, il est impensable que des femmes prennent le risque de se faire piquer par des scorpions ou pire, agressées par des hommes ou blessées par des attaques animalières. Et j'ajoute qu'il est malsain de ne vivre que de jalousie féroce, du genre que développe Latika pour les garçons, libres et sans honte. Bref, ce n'est pas parce que des croyances existent qu'elles font foi de tout et ne nécessitent pas parfois d'être revues. La croyance que les besoins naturels sont tabous peut ( et doit) passer par plus d'éducation. Malgré les invectives et les insultes, Latika s'est tenue debout et a cru en son projet. Une jeune fille tenace et débrouillarde.


En résumé, "Enterrer la lune" est un roman sur l'iniquité sanitaire mondial et de son impact particulièrement sévère sur les femmes et les filles. Mais le fatalisme ne menant nul part, c'est à coup d'idées et de dialogue que la situation pourra évoluer positivement. Il est également important pour nos jeunes vivant dans les pays industrialisés de prendre conscience de leur privilège de ne même pas avoir à se soucier de choses aussi basique que les "toilettes". Pourtant, la moitié des humains sur Terre n'en dispose pas. Un roman qui fait réfléchir et qui est porteur d'espoir, soutenu par de belles illustrations et facile d'accès d'un point de vue de lecture.


Si vous souhaitez lire une autre oeuvre sur la précarité sanitaire féminine, je vous suggère le documentaire illustré "Naître Fille", d'Alice Dussutour, qui aborde, entre autre, la stigmatisation des femmes et filles menstruées, obligées d'aller s'isoler dans des cabines, exposées aux dangers, durant tout le temps de leur durée. Les menstruations sont aussi un sujet tabous qui isole les femmes et les empêche d'aller se scolariser.


Pour un lectorat du troisième cycle primaire, 10-12 ans en montant.


*Retrouvez gratuitement le balado documentaire Les inégalités entre les hommes et les femmes, imaginé en lien avec cet album et issu de la série audio À l'écoute!, produite par La puce à l'oreille au www.lpalo.com.
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Dans un petit village en Inde, Latika déteste la Lune. Car elle est la raison pour laquelle elle et toutes les autres filles et femmes de son village sont obligées d'aller dans le champ de la Honte. Elle est la raison pour laquelle sa grand-mère est alitée, pour laquelle sa tante pleure tout le temps et pour laquelle les filles ne peuvent plus aller à l'école une fois qu'elles sont devenues femmes… Alors lorsqu'un représentant du gouvernement, M. Samir, se présente dans son village, Latika est prête à briser les tabous pour concrétiser une idée qui changera sa vie.

Ce champ de la Honte, c'est celui dans lequel Latika et les autres femmes du village sont contraintes de faire leurs besoins. Car il n'existe pas de d'installations sanitaires, comme pour 4 milliards d'autres personne dans le monde (un chiffre ahurissant !). En plus du manque d'hygiène, d'intimité, les risques sont grands pour ces filles qui doivent attendre la nuit pour se soulager en secret. Comme pour sa grand-mère qui est alitée à cause d'une piqûre de scorpion dérangé pendant la nuit, ou sa tante qui a perdu son bébé à cause de la fièvre et du manque d'hygiène. Alors Latika déteste la nuit, cette Lune qui l'éclaire si faiblement pendant qu'elle doit se cacher pour accomplir un besoin qui semble si simple et évident et lui enlève sa dignité, ce champ qui est le symbole de cette honte que les femmes doivent cacher et accepter sans rien dire, cette inégalité qui la sépare des garçons, qui l'empêchera de poursuivre ses études à l'école lorsqu'elle atteindra la puberté. Pour raconter cette injustice, Andrée Poulin a choisi le vers libre, une succession de textes courts et poétiques qui disent la honte, la colère, la pudeur et la détermination de cette jeune fille courageuse et idéaliste qui profitera de la venue de M. Samir pour oser prendre la parole et demander des toilettes pour toutes les femmes de son village.

Un texte subtil et délicat merveilleusement illustré par l'illustratrice indienne Sonali Zohra. Des couleurs chatoyantes et vibrantes, avec une dominante du violet, qui illuminent complètement ce récit plein d'espoir. Un roman qui permettra également de prendre conscience de ces privilèges qui nous semblent acquis, mais ne le sont pas pour toutes et tous.
Lien : https://bobetjeanmichel.com/..
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