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Critique de Erik_


Erik_
21 février 2024
Je vais vous avouer que c'est une lecture qui forcément nous met mal à l'aise. En effet, le postulat de base de cette oeuvre pose une question à savoir « à qui profite l'exil ? Eh ben, la réponse, c'est nous qui sommes responsable car on pille les côtes de l'Afrique et qu'on devrait ouvrir sans broncher grand les portes de nos frontières pour accueillir toute la misère du monde que l'on pourrait d'ailleurs qualifier idéologiquement de « chances » pour notre pays.

Soit on est d'accord avec cette vision des choses et alors, on est du bon côté de l'humanité, soit on ne l'est pas et on peut très vite être taxé de tous les maux possibles. Pour moi, le constat est pourtant clair et simple que la population européenne ne veut plus, dans son immense majorité, entendre parler d'immigration et que si cela continue, on pourrait même aller droit vers une guerre civile avec des gouvernements extrémistes au pouvoir.

Maintenant, c'est vrai que l'auteure Taina Tervonen qui a été récompensé par un prix journalistique européen a mené une enquête assez intéressante pour mettre en lumière ces profiteurs que sont tout d'abord les passeurs, mais également les industriels de la défense chargé de protéger nos frontières ainsi que les patrons et autres industriels qui emploient au noir dans nos commerces et nos bâtiments des clandestins.

L'auteure joue tout d'abord sur l'émotion avec ces drames en mer Méditerranée de gens qui meurent noyer pour avoir simplement voulu gagner un pied en Europe afin d'y travailler et d'envoyer de l'argent dans leur famille restée au pays. Je ne suis plus vraiment certain que les européens soient touchés dans leurs âmes par ces drames qui se multiplient. Je crois savoir qu'ils sont un peu plus sensibles quand il y a des drames de violence qui touchent nos enfants dans des fêtes de village.

Un exil, pour moi, c'est un habitant qui quitte son pays soit parce qu'il y a la guerre, les pénuries et la famine. Quand il va dans un pays riche, cela lui profite tout d'abord car il est alors généralement sorti d'affaire sauf exception. Non, l'auteur ne voit pas cela ainsi mais nous désigne comme responsable car nous aimons la consommation.

Oui, l'exil serait une manne financière dont nous profitons par ricochet à travers les services et les biens de consommation. Quand on achète notre baguette, c'est peut-être un malien payé au noir qui la fabrique durant la nuit. C'est bien nous qui consommons la baguette grâce à ce malien. C'est, en tous les cas, la démonstration de l'auteure.

Je sais que l'immigration entraîne des débats passionnés et je n'ai guère envie d'engager le moindre débat sur ce sujet brûlant. J'ai lu cette BD. Elle dicte des vérités et un constat assez alarmant. Cependant, il y a des réflexions qui m'interrogent réellement. Les solutions ne sont pas aussi simples que cela.
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