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Citations sur En mémoire de la forêt (25)

Ton père savait tout ça. Il a vu les cadavres de la famille du gamin traînés par les pieds derrière une charrette, ils sont passés devant les maisons, autour de l'enclos où les Juifs regardaient à travers les barbelés. La charrette et le cheval appartenait au père de Powierza. Les Allemands l'ont obligé à faire ça. Ils se sont bien assurés que tout le monde voie que c'étaient cet homme, sa femme et leurs filles, des gens que tout le monde connaissait parce qu'ils tenaient une boutique. On venait lui acheter des denrées pendant qu'elle faisait la monnaie et ficelait les paquets. Ton père a vu toutes ces choses-là. Plus tard, il m'a raconté qu'il m'avait désobéi. Il les avait accompagnés jusqu'à l'orée des bois, en bordure du village, et il s'était caché. Il avait entendu les coups de feu. Mais je ne lui ai jamais dit ce qui s'était passé. Leszek. Je ne lui ai jamais rien dit d'autre là-dessus. Ce qu'il avait vu de ses yeux était déjà assez horrible comme ça.
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Mon grand-père me racontait souvent cette blague : si tu te retrouves dans une souricière et que tu es attaqué d'un côté par les Allemands, de l'autre côté par les Russes, sur qui est-ce que tu tires en premier ? " Les Allemands, répondait-il. D'abord l'effort, ensuite le réconfort."
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Il voulait parler de la propagande officielle contre les Juifs, qui dans le passé avait ressurgi plusieurs fois, par vagues.
"Ils ont transformé les Juifs en monstres uniquement pour servir leurs intérêts. Les Polonais aiment croire aux monstres et aux contes de fées. Les monstres, c'est encore mieux : ça les soulage, ça leur donne de bonnes excuses."
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"Il est comme la Pologne en guerre, disait-il. Courageux et fou."
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Dans les salles de réunion, certains hommes se levaient pour parler (car on était censé, plus ou moins, contribuer aux débats) et disaient n’importe quoi. D’abord, on s’exprimait toujours dans un jargon particulier. Certains savaient le manier à bon escient, les autres se contentaient de répéter les phrases à la mode. « Opportunisme droitier », « luxembourgisme », « aventurisme », « pensée utopique », « provocations matérialistes »… Chaque terme était une sorte d’abréviation : alignés ensemble, ils formaient une langue absurde, une terminologie à moitié intelligible, sortie tout droit de la revue théorique du parti, qui n’y comprenait sans doute rien non plus.
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Une horreur n'est pas un malheur . Comprenez vous la différence? La trace de l'horreur ne remontait pas jusqu'à nous. Nous n'étions pas coupables, et donc, d'une certaine manière, nous pouvions l'accepter. En revanche, il nous reviendrait, à nous , d'accepter lemalheur. Et pourtant nous le rejetons, car nous avons nos propres problèmes, nos propres croix à porter.
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Ici, il sera question d'un village polonais, de péripéties locales, de corruptions mineures en vue de profits douteux, de châtiments et de pardon, d'un passé que l'on respecte ou que l'on redoute. Un jour mon père m'a expliqué que notre histoire est comme une force derrière nous, qui nous pousse, invisible, voire inconnue de nous, mais dicte notre manière de vivre. A l'image de tant d'autres choses qu'il me disait quand j'étais jeune, j'y voyais là une idée simple , incontestable, une question d'adulte, comme la manière dont il prédisait le temps d'après la brume autour de la lune. Ce n'est que plus tard que je fus troublé , comme un avertissement que je n'avais pas su entendre.
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Quand j'essaie d'y voir un peu plus clair, il se peut que notre conception de la normalité fût extrêmement vague.
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Est-ce que vous les entendez raconter qu'il y avait autrefois un homme dans le village qui savait réparer les souliers ? Ou raccommoder les manteaux ? Vous avez vu des plaques pour ces gens-là ? Un pierre posée à l'endroit où reposent leurs morts?
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Je n'ai pas de nouvelle de Jola mais je sais qu'un jour j'en aurai, qu'une carte ou une lettre me parviendra du Danemark ou de Suède, d'Afrique du Sud ou d'Australie. Elle arrivera avec quelques nouvelles, mai sans adresse d'expéditeur. Et ça me va tout aussi bien. Jola était, et reste, un cadeau précieux, et je lui souhaite le meilleur.
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