Le répertoire wagnérien avait conquis ainsi, en vingt-trois ans, nos grandes scènes nationales. Il ne lui manquait pour être complet, que les Fées et Rienzi, dont la représentation ne s'est jamais imposée.
Il semblerait que l'œuvre de Wagner étant joué couramment sur nos théâtres, les concerts, qui l'avaient fait connaître, pouvaient l'abandonner. Or, c'est le contraire qui s'est produit : plus l'œuvre wagnérien a été vulgarisé par la représentation, plus le public des concerts s'est montré friand d'en entendre et d'en réentendre à satiété des fragments symphoniques ou dramatiques.
Néanmoins, l'oeuvre de Bayreuth commençait à faire sentir son influence. La Belgique, ce pays de langue française où Wagner fut d'abord exécuté en traduction, ouvrit la marche; et les journalistes ou dilettantes qui revenaient de Bayreuth et de Bruxelles, avivaient par leurs récits la curiosité de voir ou de revoir une oeuvre de Wagner au théâtre.
Les nouveautés les plus importantes qui ont été entendues dans les concerts de souscription sont : ... et une symphonie par M. Richard Wagner, dans laquelle on a trouvé un mérite remarquable, quoique l'auteur soit à peine âgé de vingt ans.