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Citations sur A la recherche du temps perdu, tome 4 : Sodome et Gom.. (182)

Il faut avoir vu le redressement de Cottard (que ses nouveaux malades prenaient pour une barre de fer), et savoir de quels dépits amoureux, de quels échecs de snobisme étaient faits l'apparente hauteur, l’antisnobisme universellement admis de la princesse Sherbatoff, pour comprendre que dans l'humanité la règle est que les durs sont des faibles dont on n'a pas voulu, et que les forts, se souciant peu qu'on veuille ou non d'eux, ont seuls cette douceur que le vulgaire prend pour de la faiblesse. (p504)
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Elle était comme presque toutes les femmes, lesquelles s'imaginent qu'un compliment qu'on leur fait est la stricte expression de la vérité, et que c'est un jugement qu'on porte impartialement, comme s'il s'agissait d'un objet d'art ne se rattachant pas à une personne. Aussi fut-ce avec un sérieux qui me fit rougir de mon hypocrisie que Mme Verdurin me posa cette orgueilleuse et naïve question, habituelle en pareilles circonstances : "Cela vous plait?" (p394)
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Jusque là, parce que je n'avais pas compris, je n'avais pas vu. Le vice (on parle ainsi pour la commodité du langage), le vice de chacun l'accompagne à la façon de ce génie qui était invisible pour les hommes tant qu'ils ignoraient sa présence. La bonté, les fourberies, le nom, les relations mondaines ne se laissent pas découvrir, et on les porte cachés. Ulysse lui-même ne reconnaissait pas Athénée. (p21)
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Un homme de grand talent prêtera d’habitude moins d’attention à la sottise d’autrui que ne ferait un sot.
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Enfin, vous ferez comme vous voudrez, comme cela vous arrangera le mieux », conclut-elle sans insister, pour ne pas avoir l'air de chercher à connaître « de la noblesse » et parce que sa prétention était que le régime sous lequel elle faisait vivre les fidèles, la tyrannie, fût appelé liberté.

P. 420-421
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(...) dans l'humanité la règle - qui comporte des exceptions naturellement - est que les durs sont des faibles dont on n'a pas voulu, et que les forts, se souciant peu qu'on veuille d'eux ou non, ont seuls cette douceur que le vulgaire prend pour de la faiblesse.
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On chercha en vain le philosophe norvégien. Une colique l'avait-elle saisi ? Avait-il eu peur de manquer le train ? Un aéroplane était-il venu le chercher ? Avait-il été emporté dans une assomption ? Toujours est-il qu'il avait disparu sans qu'on eût eu le temps de s'en apercevoir, comme un dieu.
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Je n'étais plus que cet être qui cherchait à se réfugier dans les bras de sa grand-mère, à effacer les traces de ses peines en lui donnant des baisers (...). Et maintenant que ce même besoin renaissait, je savais que je pouvais attendre des heures après des heures, qu'elle ne serait plus jamais auprès de moi, je ne faisais que de le découvrir parce que je venais, en la sentant pour la première fois, vivante, véritable, gonflant mon cœur à le briser, en la retrouvant enfin, d'apprendre que je l'avais perdue pour toujours.
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Sans doute, bien que chacun parle mensongèrement de la douceur, toujours refusée par le destin, d'être aimé, c'est une loi générale et dont l'empire est bien loin de s'étendre sur les seuls Charlus, que l'être que nous n'aimons pas et qui nous aime nous paraisse insupportable. A cet être, à telle femme dont nous ne dirons pas qu'elle nous aime mais qu'elle nous cramponne, nous préférons la société de n'importe quelle autre qui n'aura ni son charme, ni son agrément, ni son esprit. Elle ne les recouvrera pour nous que quand elle aura cessé de nous aimer.

Sodome et Gomorrhe, II-2, Pléiade III p. 310.
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C'est ainsi que, théoriquement, on trouve qu'on devrait toujours s'expliquer franchement, éviter les malentendus. Mais bien souvent la vie les combine de telle manière que pour les dissiper, dans les rares circonstances où ce serait possible, il faudrait révéler ou bien - ce qui n'est pas le cas ici - quelque chose qui froisserait encore plus notre ami que le tort imaginaire qu'il nous impute, ou un secret dont la divulgation - et c'était ce qui venait de m'arriver - nous paraît pire encore que le malentendu. [...] Il suffit, de la sorte, qu'accidentellement, absurdement, un incident (ici la mise en présence d'Albertine et de Saint-Loup) s'interpose entre deux destinées dont les lignes convergeaient l'une vers l'autre pour qu'elles soient déviées, s'écartent de plus en plus et ne se rapprochent jamais. Et il y a des amitiés plus belles que celle de Bloch pour moi, qui se sont trouvées détruites, sans que l'auteur involontaire de la brouille ait jamais pu expliquer au brouillé ce qui sans doute eût guéri son amour-propre et ramené sa sympathie fuyante.
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