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Critique de MpiMlire


Ce sera un seul billet pour les cinquième et sixième tomes de la recherche. Ces deux tomes sont très centrés sur la relation entre Albertine et Marcel, le narrateur. Oui, oui, vous avez bien lu, Albertine l'a appelé par son prénom, un mystère est percé.

La lecture a été un peu plus compliquée autour d'une partition sans cesse renouvelée et disséquée d'un « Si tu ne m'aimes pas, je t'aime, si je t'aime, prends garde à toi ».

C'est le temps des déclinaisons de l'amour : amour-exclusivité, amour-jalousie, amour-possessivité, amour-amitié, amour-vanité, amour-indifférence, amour-secrets, amour-soupçons, amour-souffrance, amour-tourments, amour-perte.

Le narrateur, rongé par la jalousie, persuadé qu'Albertine est gomorrhéenne et lui ment, la fait surveiller, espionner, la dissuade de sortir, bref la maintient prisonnière de ses affres et des quatre murs de son appartement parisien où il vit seul à ce moment avec sa bonne, Françoise.
Mais toujours, elle lui restera insaisissable, ce qui maintiendra le narrateur dans sa jalousie fébrile. Et, quand à son bon vouloir elle se soumet, il s'en détache. Que ce jeu est cruel !

Alors, Albertine finit par disparaître, sortir de la vie du narrateur, s'enfuit un jour au petit matin, à l'heure où il se croit en désamour d'elle. Son départ va déclencher un retour de manivelle, il l'aime à nouveau, veut l'avoir en permanence à ses côtés. L'obsession d'elle, ses soupçons s'emparent totalement et à nouveau de lui.

Le cycle d'Albertine est beaucoup plus psychologique que les tomes précédents, c'est évidemment très fin, même trop pour moi. Heureusement, il y a des sublimes passages descriptifs, entre autres lorsque Proust décrit des moments sensuels et sensoriels dans les portraits qu'il fait d'Albertine, exposée aux différents regards, sens, du narrateur. Que dire des bruits et des lumières dont Proust possède le talent incomparable et grandiose de les rendre palpables. Enfin, lors d'un séjour à Venise, il rend cette ville encore plus somptueuse qu'elle l'est déjà sans l'hommage de l'auteur.

Vous l'aurez compris, ce ne sont pas les deux tomes dont je garderai le meilleur souvenir à première vue. J'insiste sur à première vue, car à nouveau, je me sens l'âme d'une future relectrice. Il n'y a rien à faire, je reste envoûtée par la prose proustienne. J'ai toujours l'impression d'une lecture préparatoire à une nouvelle lecture de la recherche.

C'est d'ailleurs pour cette raison que je m'abstiens de noter ces deux tomes.

J'ai maintenant hâte de terminer, d'avoir lu le temps retrouvé, et de pouvoir tourner autour de ce chef d'oeuvre avec des essais d'auteurs experts de Proust et de la recherche.
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