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Couto le grand musicien, le guitariste du célèbre groupe Bissau-Guinéen des années 70, Super Mama Djombo, est aujourd'hui un homme triste, Dulce, son grand amour, est morte. Elle ne chantera plus, il ne pourra plus la serrer dans ses bras, même s'il ne le fait plus depuis qu'elle a épousé l'homme fort du régime, celui que Couto a connu pendant la guerre d'indépendance contre les Portugais.

Couto marche dans les rues, il promène sa nostalgie et ses souvenirs. Ses amis le saluent, ensemble ils évoquent le bon temps et Dulce. L'idée d'un concert qui serait un hommage à la chanteuse nait dans leurs esprits. Ce soir, Ils vont chanter pour elle, ce soir où Couto le sait, le pays va encore connaître un coup d'état fomenté par l'armée, par le mari de Dulce.

Sylvain Prudhomme signe ici un magnifique roman africain dont la sensuelle musique de son écriture traduit toute la beauté et la violence d'un pays.
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J'ai eu l'honneur de rencontrer l'auteur, et par la même occasion, de lui poser quelques questions sur l'article que j'ai rédigé sur lui dans la foulée pour le journal pour lequel j'écris. N'ayant jusqu'à présent jamais rien lu de lui, je voulais tout de même savoir de qui et de quoi exactement j'avais parlé dans mon article, même si j'en avais eu un bref aperçu lors de cette soirée-rencontre. J'ai donc acheté son dernier livre le soir-même (à savoir avant-hier), autant vous dire qu'il ne m'aura pas fallu longtemps pour me faire une première opinion sur cet auteur et vous en rendre compte ici...opinion et premier avis qui sont plus que positifs d'ailleurs !

Avec "Les Grands", Sylvain Prudhomme rend hommage à un pays dans lequel il a vécu pendant deux ans, la Guinée- Bissau et surtout à un groupe de musique en particulier qu'il a beaucoup écouté lorsqu'il était là-bas (et qu'il continue d'ailleurs d'écouter, je n'en doute pas) : Super Mama Djombo. C'est en apprenant la mort de Dulce, la chanteuse du groupe et celle qui fut son premier amour que Couto, le guitariste, se souvient. Même si cet ouvrage n'est pas raconté à la première personne, Couto n'en demeure pas moins le protagoniste et surtout, le fil conducteur de ce roman. Bien entendu, tous les membres du groupe (qu'il s'agisse des anciens membres dont certains sont parti du pays pour tenter de se reconstruire une vie en Europe ou des nouveaux qui se sont joint après la reconstruction du groupe) gravitent autour de ce personnage phare qu'est Couto. Bien que le groupe n'ait plus la renommée qu'ils avaient fut un temps, étant même devenus des figures légendaires de la Guinée-Bissau, Super Mama Djombo a le mérite de continuer à se produire sur scène et d'exposer ses idées.
L'histoire se déroule en 2012, à la veille du second tour des élections présidentielles et autant dire que le contexte historique n'est pas des plus sereins, dans un pays où l'armée est omniprésente. Même si le lecteur ressent cette ambiance lourde et pesante, son regard est cependant constamment tourné vers la douleur que ressent Couto après la nouvelle de décès de Dulce. Même s'il est vrai qu'ils avaient tous deux refait leur vie, rien ne peut effacer la perte d'un premier, voire même, pourrait-on dire ici, d'un unique, puissant et véritable amour !

Un roman extrêmement riche, autant sur l'histoire de la musique et son importance dans le pays, que sur L Histoire (avec un grand H) de la Guinée-Bissau que sur les sentiments, autant amoureux qu'amicaux ou encore ceux que l'on ressent envers son pays natal et ses terres d'origine. A découvrir !

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A-t-il un coup de cafard, le vieux Conto, quand on lui annonce la mort de Dulce, son amour de jeunesse?
Il n'en sait trop rien...mais beaucoup de choses lui reviennent en mémoire avec nostalgie.
Cela fait si longtemps que son groupe de musique a eu ses heures de gloire, quand la jolie chanteuse faisait chavirer son coeur de guitariste et un public déchaîné, en 1977.
Trois années euphoriques où se concentrent tous les souvenirs de succès de jeunes musiciens subversifs.

Depuis, Conto traine sa vie de vieux marginal, de petits bars en concerts nostalgiques, dans la généreuse société africaine faite de liens amicaux forts, et de fatalité face aux menaces larvées de coups d'Etat. La Guinée Bissau, ancienne colonie portugaise, a gagné son indépendance en 1974, après des années de guérilla où le jeune Conto a servi sous les ordres d'un chef de guerre charismatique et violent, devenu depuis le chef d'état-major d'un pays plus dictature que république.
Des élections à haut risque se préparent. Un concert en hommage aussi, qui réunit les anciens...

L'écriture est joyeusement brouillonne comme la vie d'un village africain ( ou du moins l'image que je m'en fais). Elle mélange les époques et maitrise néanmoins fort bien le récit sans jamais perdre le lecteur en route. Les dialogues chaleureux sont intégrés au tout, comme des bulles décoratives. Peu de chapitre, peu de paragraphe, beaucoup de descriptions, on s'immerge, on nage, on coule avec bonheur dans le décor, la touffeur, les odeurs, la sensualité des femmes. La gaité, l'optimisme, la spontanéité des échanges sont de mise, accompagnant la nostalgie des hommes et la tristesse de l'expatriation.

C'est aussi une vision contemporaine bien pessimiste d'un pays africain, qui, comme tant d'autres, malgré des espoirs de démocratie, retombe toujours dans des travers de combines et d'autoritarisme (coup d'Etat militaire en 2012)

Un livre attachant, dont la jaquette me laisse dubitative... Quel rapport avec le contenu?
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Avant d'attaquer "Les Grands", le nouveau roman de Sylvain Prudhomme, agrégé de lettres modernes qui a grandi en Afrique, je n'avais jamais entendu parler du groupe Super Mama Djombo, un vrai groupe de Guinée Bissau, très connu en Afrique, energique et virevoltant qui fait danser des stades entiers.

Dans "Les grands", Sylvain Prudhomme nous raconte la très belle histoire de ce groupe mythique en Afrique de L'Ouest, et reinvente l'histoire personnelle du groupe, autour d'une romance entre Couto, le personnage principal du livre, un des musiciens du groupe et la chanteuse.Mais au-delà de la petite histoire, on voit à quel point l'auteur connait bien "son" Afrique, que ce soit la nature et les paysages qu'il décrit avec grande habileté, ou bien sa vie politique qu'il regarde d'un oeil souvent critique, avec les effets de la colonisation portugaise, le rôle de l'armée, la corruption des politiques et leur instabilité au pouvoir.

Roman touchant et mélancolique (le roman commence à la mort de la chanteuse lorsque Couto se remémore toutes les années de succès du groupe et de tournée), il en ressort parfaitement l'amour de Prudhomme pour la Guinée Bissau et pour l'Afrique en général, ainsi, qu'évidemment qu'un goût manifeste pour la langue française qu'il maitrise à merveille.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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L'histoire réelle mais romancée de musiciens célèbres des années 70, un livre plein de sensualité, de nostalgie, une histoire d'amour mélancolique. Un récit à plusieurs tiroirs entre présent et passé, où l'histoire de ce groupe mythique recoupe l'histoire de la Guinée-Bissau, la guerre contre les portugais, l'indépendance, la corruption et le pouvoir de l'armée, la vie difficile des émigrés. L'auteur nous raconte d'un ton juste l'Afrique et les africains et le lecteur s'immerge complètement dans leur musique. Laissez vous entraîner, par ce roman qui est une véritable pépite.
Lien : http://notreavis.canalblog.c..
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Couto, guitariste guinéen, apprend la mort de Dulce, ex-chanteuse de son groupe Super Mama Djombo et surtout amour de sa jeunesse. Touché par la disparition de la femme de sa vie, Couto se remémore toutes les années de succès du groupe et de tournée à travers les pays lusophones. Des souvenirs douloureux de son passage dans l'armée guinéenne. Il garde cependant un regard distant et naïf sur le sujet, conscient qu'il était alors jeune et immature. La mélancolie due au départ de beaucoup de ses amis pour des pays européens cherchant espoir de réussite. La tendresse et la sensualité de ses rapports avec la belle et ensorcelante Dulce.

Prudhomme nous fait connaître l'histoire mouvementée de ce pays profondément marqué par le mélange des peuples et des cultures, la corruption des politiques et leur instabilité au pouvoir, l'armée omniprésente et bien sûr le fantôme de la colonisation portugaise. de ce livre filtre merveilleusement l'amour de Prudhomme pour la Guinée Bissau et pour l'Afrique. Il y mêle français, créole et portugais dans une danse des langues.

De l'émotion, de la poésie et de la musique. Les mots sont chants, l'écriture est musique. Voilà un livre magnifique pour l'illustrer.

Un conseil en passant : le groupe existe toujours. Dulce est vivante et continue de chanter. Alors profitez-en ! Ecoutez leurs titres pendant votre lecture et laissez-vous emporter, loin, très loin.
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Je n'avais jamais entendu parler de cet auteur jusqu'au jour où je l'ai découvert sur le plateau de la grande librairie. le thème de son livre ne m'attirait pas outre mesure mais la passion avec laquelle il en parlait m'a plutôt séduit.

Et il est vrai que dès les premières pages, on ressent la passion. Sylvain Prudhomme est un amoureux de l'Afrique et de sa musique et ça transpire dans son texte. L'ambiance, le paysage et les personnages sont bien représentés avec une écriture de très bonne qualité. On déambule en compagnie de Couto dans les ruelles du village, au contact de la population. On découvre le quotidien et les traditions de ce pays, qui délivrent des valeurs aux antipodes des nôtres. C'est donc un véritable dépaysement auquel j'ai assisté et j'ai compris pourquoi on peut être fasciné par ces endroits, où la vie est tellement différente.
Mais en plus d'être un récit sur une culture, « Les grands » est aussi un petit ouvrage sur la nostalgie. La mort de Dulce (je ne dévoile rien, c'est la première page !) est le point de départ de la fin d'un cycle. Après cet événement, en se remémorant le passé, Couto réalise que le monde n'est plus le même et qu'avec lui les codes ont changé. Il constate alors que lui et ces acolytes de l'époque ne sont plus à leur place et qu'ils n'existent plus que dans les souvenirs. C'est un passage de témoins entre les générations mélancolique, à la limite de la tristesse. Heureusement que les tous les protagonistes rencontrés dégagent une humanité débordante et embellissent cette fable exotique.

Mon pressentiment initial rejoint donc ma conclusion. La passion et le style de Sylvain Prudhomme donnent une musique avenante et une dimension humaine à une histoire dont le sujet ne fait pas partie de mes préférés.
Lien : https://leslivresdek79.wordp..
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Cette année, pour la deuxième fois, j'ai été jury du prix du roman Fnac et j'en suis enchantée car cela m'a permis de lire avant l'heure cinq romans de la rentrée de septembre 2014 et surtout de découvrir des auteurs français ou étrangers. C'est le cas ici avec la lecture de « Les grands » de Sylvain prudhomme.
Extraordinaire histoire d'un groupe mythique de Guinée Bissau et d'une romance entre un musicien et une chanteuse ; mais cet excellent roman va bien au-delà de l'histoire de Couto, le personnage principal, c'est l'histoire de l'Afrique de l'Ouest avec la colonisation, le besoin d'indépendance, le rôle de l'armée, le coup d'Etat ! J'ai couru acheter le CD de « Mama Djombo » !


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Sylvain PRUDHOMME. Les Grands.

Nous sommes en Guinée-Bissau, à la veille du second tour des élections présidentielles, en 2012. Couto, un des membres du groupe musical, Mama Djombo, apprend le décès de Dulce, la chanteuse de ce groupe, Plus de trente années ont passé depuis la célébrité, les nombreuses représentations dans le pays, en Europe, dans les pays francophones et même aux États-Unis. Couto vit misérablement dans un bidonville et flâne dans la ville, recevant d'un restaurateur un repas, une boisson d'un autre…. Au fil de sa promenade, il égrène sa vie passée. Il revit la gloire qu'a connu ce groupe. Nous suivons notre héros dans le dédale des ruelles, dans ce bidonville aux maisons en tôle, délabrées, faites de bric et de broc. Il revit les instants heureux, les répétitions, les tournées hors du pays, en particulier, au Portugal, l'accueil réservé aux musiciens dans les hôtels, les fans qui attendent impatiemment l'arrivée des vedettes, la reprise par le public des refrains de leurs hits. Mais qui sont donc ces Grands ? S'agit-il des musiciens ou des dirigeants politiques émanant de la l'armée et prenant le pouvoir par la force ?

Mais ce roman, plus ou moins autobiographique, retrace également une page d'histoire de ce pays, la Guinée-Bissau, gangrené par la guérilla, les narcotrafiquants, l'armée, la lutte intestine pour la prise du pouvoir. Les effets néfastes de la colonisation, l'économie en chute libre, la désorganisation générale du pays dû à l'insécurité qui y règne, sans cesse en guerre civile. Sylvain Prudhomme connaît bien ce pays, ses habitants, ses coutumes, sa culture et il nous communique son amour du pays, avec sa diversité, sa population. Une plongée musicale pleine de sensibilité, d'humanité, d'humilité, et de vérité. de l'exotisme. Une page d'histoire de la Guinée-Bissau pour faire connaissance avec cette partie de l'Afrique. A lire pour comprendre le mélange des cultures des populations, des langues, voir l'empreinte laissée par les occupants. Un roman à lire avec en fond sonore les percussions et des riffs faits par les guitaristes. Un air de saudade, empreinte laissée par la culture portugaise.
Lien : https://lucette.dutour@orang..
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Je ne connaissais pas cet auteur, j'ai entendu parler du roman à la "Grande librairie" de la semaine dernière.
Je dois avouer que j'ai été un peu déconcertée.
Nous sommes en Guinée Bissau et Couto, le narrateur, vient d'apprendre le décès de Dulce, celle-ci était la chanteuse du groupe "Super Mama Djombo", groupe qui a réellement existé. Dulce était aussi sa fiancée avant qu'elle n'épouse le général, qui sera président de Guinée -Bissau.
A l'occasion de ce décès, Couto se souvient : des débuts du groupe, des problèmes politiques, de ses amis...
Pour moi, c'est pénible à lire car on oscille sans cesse entre le présent et le passé, sans que cela soit indiqué par la ponctuation. C'est assez mélancolique mais il y a une certaine mise à distance, qui fait que l'on ne se sent pas touché.
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