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sur 1030 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Au début du roman, Sacha le narrateur, la quarantaine, écrivain, célibataire et sans enfants vient d'emménager dans une petite ville du Sud-Est de la France, pour entamer une nouvelle vie, aspirant au calme et à la solitude.
À peine installé, il retrouve, après l'avoir perdu de vue depuis plus de quinze ans, celui qu'il a toujours appelé l'autostoppeur et qui l'emmenait dans ses folles randonnées, lui disant qu'il fallait "vivre" avant "d'écrire". Sans qu'on sache pourquoi cependant, Sacha lui avait demandé de sortir de sa vie. Celui-ci a guère changé, il vit avec Marie, traductrice de livres de littérature italienne et ont un fils Agustin, 8 ou 9 ans, intelligent et très subtil qui devine assez bien le monde des adultes sans le laisser paraître.
S'ils forment un couple visiblement épanoui, cet homme a du mal à se fixer, c'est plus fort que lui, il lui est impossible de tenir 10 jours d'affilée en place, il lui faut partir en auto-stop pour faire de nouvelles rencontres avec des gens de toutes conditions et vivre de nouvelles aventures. Pour varier, Il va s'éloigner des autoroutes et passer de l'autre côté de la rambarde et s'égarer dans les réseaux secondaires.
La vie que mène l'autostoppeur est en quelque sorte un éloignement volontaire, une fuite de la vie.
L'arrivée de Sacha va quelque peu déséquilibrer ce couple original et Sacha lui-même va être amené à douter de son choix de sécurité.
Sylvain Prudhomme avec une écriture simple et sans fioriture, d'une grande douceur, des phrases courtes, nous offre un roman lumineux, à la fois léger et très profond, un peu mélancolique, qui nous parle du temps qui passe inexorablement, de l'ouverture aux autres, de l'hospitalité et nous pose la question de savoir comment combiner bonheur et liberté, . C'est aussi et surtout l'amitié, l'amour, le partage qui sont évoqués avec beaucoup de poésie dans ce magnifique ouvrage Par les routes, récompensé par le prix Femina et le prix Landerneau des lecteurs 2019.
J'ai apprécié l'originalité dont a fait preuve l'auteur pour traiter ces thèmes par le biais de l'autostop et admiré la beauté et la diversité des noms de ces villages français ! de quoi donner envie de prendre son sac et tenter l'aventure, pouce levé !
Un livre délicat, tout en finesse, une belle ode à la liberté !

Lien : http://notre-jardin-des-livr..
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Par les routes, ce sont des décors. Avec un point de ralliement choisi par le narrateur, dans une petite ville du sud qui sert de point fixe à une cascade de départs et de rencontres. Des petites bourgades qui constituent le maillage rural de notre sol, on se délectera de leur nom, qui est le motif avoué de leur visite, pour le squatter de véhicules, héros de ce roman. (L'auteur connait-il l'existence de ce rassemblement annuel dans une petite ville de Bretagne, destiné à célébrer ces communes au nom improbable?)

Ce sont aussi des personnages.

Le narrateur, artiste, écrivain, éternel ado qui a cependant pris conscience du temps qui passe, sans pour autant rechercher à se créer des attaches stables. Un coucou sympa, mais un coucou quand même.

L'auto-stoppeur, objet de toutes les questions, un type auréolé de mystère, cultivant le doute, et incapable de résister à l'appel du chemin. Il m'a tout de suite fait penser à Augustin Meaulnes, celui-là, éternel fugitif, créant le manque et semant le doute autour de lui. Un vrai romantique contemporain.

Et puis les femmes, Jeanne, Marie, de belles personnes, qui donnent sans contrepartie, jusqu'au point de non retour.

Il en naît une curieuse histoire, portée par la magie d'une écriture fluide, nimbée de poésie et de tendresse, qui m'a emportée presque malgré moi sur les traces laissées par le voyageur impénitent .

Une belle découverte , qui vient d'être récompensée par l'attribution du Prix Fémina
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Le monde se divise en deux catégories. Ceux qui partent. Et ceux qui restent.

Sacha le narrateur, un écrivain de 40 ans, a quitté Paris pour entamer une nouvelle vie. Il rêve de repos, d'une existence plus vraie. Il s'installe dans un village où il retrouve l'autostoppeur qu'il a connu il y a vingt ans. Marié à Marie, papa d'Augustin, il bricole à droite et à gauche, ni trop souvent ni trop peu, juste ce qu'il faut pour maintenir le juste équilibre, rapporter à la maison sa part de revenus. L'autostoppeur a toujours ce besoin de partir, c'est nécessaire à son équilibre, s'il reste trop souvent sans s'en aller, il étouffe. le goût des rencontres, l'envie de connaître des gens, de voir du pays, d'aller traîner ses guêtres ailleurs.
Il prend des photos des personnes rencontrées pour garder un souvenir et il les envoie à ses proches pour simplement dire qu'il va bien.

Des phrases de quatre ou cinq mots, pas plus, qui donnent de la souplesse et du rythme au récit. Une écriture tranquille comme le cheminement du héros. Une ode aux chemins, aux routes, aux paysages et aux rencontres. Une histoire originale dont on ne connaît pas le nom du personnage principal simplement son surnom « L'autostoppeur ». Un homme qui voyage sans but si ce n'est d'être par les routes, un appel irrésistible.
Un beau récit sur l'éloignement. La quête sans fin d'un homme qui va s'effacer peu à peu. Un roman rempli d'amour, plein de délicatesse et de poésie qui vous donnera envie de prendre votre sac à dos et de partir sur les chemins. Les dernières pages sont magnifiques, un hymne au partage, au rassemblement.
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Pépite !!!....
Les autoroutes de France et les autostoppeurs... et vive la Nationale 7! Ah la belle époque où les gens avaient encore quelques libertés! sans avoir à passer par le satané Net...une histoire originale : ces deux hommes, deux personnages liés par une vieille amitié "de jeunesse routarde"....

Lors d'un déménagement en Province, Sacha célibataire la quarantaine, s'est "rangé" il retombe sur son "poteau de jeunesse" ... mais son acolyte non! malgré sa vie de famille, un port d'attache douillet : sa compagne Marie, traductrice et son fils..il les délaisse toujours pour partir sur les routes et de plus en plus souvent..
Toujours prendre la tangente, le large, le pouce tendu et pancartes de destination souhaitées en évidence ,.. irrépressible élan pour partir à l'aventure, voir du pays et provoquer des rencontres..the road trip où il se perd dans le plus petits villages de France, avec drôlerie le chapelet de villages énumérés correspondra à ses humeurs..et des portraits de personnages croustillants,...il sillonne et distille son parcours par ses cartes postales envoyées à sa famille sédentaire. ...
Cette étrange escapade est prenante...cet homme que l'on ne peut blâmer, tiraillé par ses sentiments, se reconnaît comme un courant d'air...que l'on ne peut saisir..quels sont ses réelles motivations ? Quel est son but?...un questionnement qui ne quitte pas le lecteur...resté un ado libre..? un père de famille responsable..?.A quoi sert d'aimer finalement?...c'est la toute la complexité du personnage..et c'est en cela réside le charme de cette histoire laissant au lecteur une porte ouverte à son propre imaginaire...
"On ne peut jamais attraper le vent.. "
Je n'ai pas pu m'empêcher de penser au sketch culte de Coluche..
Impossible de lâcher ce roman délicat, original, qui vous embarque malgré vous..!
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En recherche d'inspiration, Sacha, écrivain, s'installe dans une ville du sud de la France. Il y retrouve, par hasard, un ami de jeunesse, surnommé l'autostoppeur, qui vit avec Marie, traductrice de romans, et leur fils Agustin. Malgré sa famille, entre deux jobs, l'autostoppeur continue à partir à l'aventure sur les routes et à revenir quelques jours plus tard.
L'apparition de Sacha semble rompre un équilibre : l'autostoppeur s'absente de plus en plus, tandis que la littérature rapproche Marie et l'écrivain...

Le roman est centré sur quatre personnages : Sacha, l'autostoppeur, Marie et le petit Agustin. Dès le début, l'issue de l'intrigue semble prévisible. Mais l'auteur s'ingénie à brouiller les cartes sur les sentiments de Marie et la capacité de l'autostoppeur à entrainer avec lui son vieil ami.
L'analyse de ces personnages est plutôt fine. On s'interroge avec eux sur ce que sont leurs objectifs et leurs choix de vie.
L'environnement est volontairement laissé dans le flou. On pourrait être au bord du Rhône, à Arles, Beaucaire ou Avignon, ou ailleurs.
L'écriture est belle, facile à lire. Bien qu'il n'y ait que très peu d'action, Sylvain Prudhomme a su donner du rythme à son texte.
Un roman déroutant, mais qu'il faut lire !
Lien : http://michelgiraud.fr/2022/..
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J'aime de plus en plus la plume et l'univers de Sylvain Prudhomme. Après la surprise Les grands, le plaisir de Légende, j'avoue que Par les routes m'enthousiasme à tous les niveaux. Ses thèmes, son ambition, la souplesse de son rythme qui rend si agréable de cheminer sous sa plume. Comme pour Légende, une histoire d'amitié, un brin de nostalgie, l'exploration de ce qui relie les hommes. Là s'arrêtent les points communs. Ici, il est question des routes que chacun emprunte, chemins de vie, sentiers intimes ou routes nationales. Les ici, les ailleurs et les possibles.

Avec deux sacs pour seuls bagages, Sacha a quitté Paris pour s'installer dans une ville du sud-est de la France que l'on ne connaitra que par son initiale, V. En quête du calme propice à l'inspiration de l'écrivain, persuadé que "on voit mieux dans le peu. On vit mieux. On se déplace mieux, on conçoit mieux, on décide mieux". A peine arrivé, il apprend que celui qu'il appelle "l'autostoppeur", un ami qu'il n'a pas vu depuis seize ou dix-sept ans habite également à V. avec Marie et leur fils Agustin. Il y a longtemps, Sacha et l'autostoppeur ont parcouru les routes, dans le monde entier, en stop. L'autostoppeur a désormais une entreprise de réparation en tous genres, une compagne et un fils, mais il continue à s'offrir des escapades de quelques jours, toujours en stop. Tandis que Sacha s'installe, l'autostoppeur multiplie les départs, sous l'oeil bienveillant, compréhensif, puis de plus en plus dubitatif de Marie. Pourtant, il n'est pas question de fuite, plutôt d'une quête, d'une envie de rencontres... Se forme ainsi une drôle de cohabitation entre ceux qui restent et celui qui part, revient de plus en plus tard sans pourtant jamais vraiment les quitter.

Comme c'est agréable de prendre le temps, d'avancer lentement, tranquillement, guidé par la poésie qui se glisse par surprise au détour des pages. On n'a qu'une envie : attraper une carte Michelin, repérer des villages et se tracer un chemin selon l'humeur du jour. On sourit des trouvailles de l'autostoppeur dont les noms des étapes sont autant de messages et de clins d'oeil adressés à ceux qui sont restés à V., petites bulles de poésie, petits brins de tendresse. L'espace et le temps prennent une autre dimension, comme apprivoisés. La notion de famille se trouve joliment remaniée. Il flotte un agréable sentiment de liberté, de bien-être. La sensation d'appartenir au monde.

L'univers de Sylvain Prudhomme s'affirme au fil des livres et je sais désormais que je le retrouverai avec envie. Une fois n'est pas coutume, j'ai bien envie d'installer Par les routes sur ma table de chevet, histoire d'en donner un petit morceau à picorer à mes rêves chaque soir. Et vous savez quoi ? Je ne regarderai plus jamais les noms des villes et villages de la même façon.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Le voyage commence à V. une petite ville du sud-est de la France, la France de la Provence, des petits villages où il fait bon vivre. Sacha, notre narrateur, vient d'y emménage pour mener à bien son projet de roman. Quelle n'est pas sa surprise d'y rencontrer l'autostoppeur, son inséparable ami de jeunesse, que la vie avait cependant réussi à éloigner, maintenant marié à Marie et papa d'un petit Agustin, attachant et fougueux, comme on peut l'être à 9 ans.
L'autostoppeur, dont on ne connaîtra pas le nom, a gardé l'habitude qu'il a souvent partagé avec Sacha, de partir muni d'un sac à dos et d'un panneau de carton sur lequel est indiqué une destination, pour le plaisir de découvrir un territoire, un village, un hameau inexploré.
Même si le plaisir de la route est son moteur, c'est surtout l'envie de partager quelques heures avec des inconnus qu'il prend soin de photographier avant de continuer sa quête de nouveauté.

« Par les routes » est un livre étrange et fascinant qui raconte celui qui part mais aussi et surtout ceux qui restent. Sacha, Marie, Agustín restent et se rapprochent. Ils comprennent la nécessité de l'ailleurs, du toujours plus, du toujours plus loin, mais ils restent et attendent.

Ce livre plein de tendresse est à la fois une histoire d'amitié, une histoire d'amour, une histoire de partage, c'est magnifiquement écrit. J'ai apprécié chaque instant de ces ballades « Par les routes », avec cependant le regret d'avoir dû poser mon sac lorsqu'arriva le point final.

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🎶 J'étais sur la route toute la sainte journée,
Je n'ai pas vu le doute en toi s'immiscer.🎶

Ce roman est moitié road trip, moitié sur place ; je m'explique : alors que Sacha, écrivain, la quarantaine fringante mais un peu flemmarde, quitte Paris et s'installe à V., village en Provence, afin de trouver l'inspiration pour son xième roman, il retrouve un ami perdu de vue depuis quinze ans, ami surnommé l'auto-stoppeur. Dans leur vie de jeunes adultes, ils ont parcouru des milliers de kilomètres dans des voitures de passage à hauteur de leur pouce levé. Leurs chemins se sont séparés à la demande de Sacha. Pourquoi ?

Dès les retrouvailles, l'amitié renaît de ses cendres, et Sacha est rapidement intégré dans le cercle familial de son ami, marié à Marie, et heureux papa d'Agustín, leur garçon d'une dizaine d'années. Une vie confortable et plutôt sédentaire pour cet homme ayant la bougeotte.
L'arrivée de Sacha va servir de catalyseur à l'auto-stoppeur, sa passion nomade se ravive, le démange au point de laisser sa famille au bord du chemin et parcourir les routes de France sac au dos, cheveux au vent, au gré des itinéraires des conducteurs qui acceptent de parcourir un bout de chemin avec cet insolite passager dans leur habitacle.
C'est un roman particulier, qui m'a plu, sans que je puisse expliquer vraiment pourquoi : l'humanisme qui s'en dégage, le temps qui passe, la poésie d'un texte attendrissant, la musicalité des noms de villes, villages, hameaux français traversés par l'auto-stoppeur, le hasard de belles rencontres et la bienveillance transparaissant à chaque page; la mayonnaise a pris et je l'ai dégustée avec plaisir.
Un roman qui fait du bien à l'âme, sans prise de tête.

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Petit coup de coeur pour ce roman qui prône la liberté et l'amitié. Sacha vient s'installer en Provence, dans la ville où son compagnon de FAC y vit avec sa femme et leur fils. Étrange personnage qui ne peut pas s'empêcher de partir sillonner les routes de France en auto-stop à la rencontre de ses semblables. Besoin vital qu'il a du mal à expliquer. C'est comme ça, c'est tout ! Il va partir de plus en plus souvent et de plus en plus longtemps, les courriers qu'il envoie aux trois êtres les plus chers à son coeur vont s'espacer aussi.
L'auteur nous fait voyager en France en choisissant des noms rigolos. Et tout ça sans bouger de chez moi à moins que l'envie aussi nous prenne, qu'on attrape son sac à dos et... Belle coïncidence puisque je l'ai lu le week-end dernier alors que j'étais dans le Morvan où des photos étaient exposées à l'accueil du camping. Je m'interroge sur l'une d'elle et on me répond : C'est l'équipe d'un championnat d'auto-stop. 74 duos étaient au départ en Suisse. L'équipe féminine qui a gagné a fait 350 kms. Étonnant, non !
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La vie est un polaroïd aux couleurs fanées!

Sacha, le narrateur est écrivain.
Il a plusieurs romans à son actif.
Il fuit Paris, vers le sud.
Se ressourcer.
Se refaire une virginité.

Comme des mots sur une page blanche, il jette son dévolue sur la ville anonyme de V, où, hasard de la vie (vraiment?), réside  également un ami perdu de vue depuis dix-sept ans qu'il ne nomme que comme ‘l'auto-stoppeur'.

Ce dernier s'y est installé avec Marie et Augustin, leur fils.

Les liens se renouent,  instantanément, et on devine une ancienne et longue complicité entre eux mais également une fin de relation qui a laissé des traces et pas seulement de semelles dans la poussière polluée des bas-côtés de la route.

Si l'ami de longue date semble avoir posé le sac à dos que son surnom évoque, une courte discussion permet rapidement de comprendre que l'asphalte brulant coule toujours dans ses veines de routard et plus encore, les rencontres variées et parfois atypiques que son mode de transport permet au hasard d'un simple et banal pouce fièrement levé vers le ciel.

Il avoue se prêter encore régulièrement, presque sauvagement, à cette passion pour le bitume comme d'autres succombent à une addiction, de quelque sorte que ce soit.

La route comme un moteur,
Comme un combustible,
Comme un carburant.
Comme une drogue.

Étrange passion et étrange personnage qui surprennent sa compagne comme son fils affamé des histoires que ce père fantasque lui racontera dès son retour.

Si ces fulgurances routardes ont toujours animé l'auto-stoppeur qui délaissaient déjà son foyer pourtant en attente et en manque de lui, désormais Sacha est là qui anime le quotidien et fait diversion, mais jusqu'où ?

Et si cette passion se faisait poison ?

Quel rôle va tenir cet écrivain narrateur qui, dans un très joli style subtil et léger, nous relate cette quête singulière et au singulier, tout en nous divertissant, embarqués et désireux que nous sommes de savoir où ces pas, effectués en chaussures de marche, mèneront les protagonistes d'une aventure humaine voire humaniste dont le mot-clé est la rencontre, mais avec qui ces rencontres ?
Avec soi ?

Va-t-il vraiment vers des rencontres impromptues où fuit-il finalement cette vie figée, immobile, sédentaire qu'il s'est infligée, lui, le nomade personnifié, l'avaleur insatiable de bornes kilométriques  ?

Et sa famille, saura-t-elle supporter ces absences incessantes, ce besoin incongru de fermer la porte et de tourner le dos, le pouce en l'air.
Par bribes, par flashback, par appels téléphoniques aussi, nous suivons les errances des personnages, intrigués par des noms de patelins improbables, des choix de vie romanesques, des virages en épingle à cheveux qui nous tiennent en haleine et nous font, nous aussi, engloutir des distances bien que vissés à nos fauteuils de lecture.

Malgré ce que son titre suggère, laisse à penser, avec se livre nous ne sommes pas directement dans le ‘road movie' (rode movie ?), il y est question d'autostop, de déplacement de longue durée, certes, mais du point de vue de celui qui reste. Si bien des lieux traversés sont cités, c'est par le biais de messages, de cartes postales ou routières mais nous ne sommes pas directement dans la déambulation. Elle n'est vécue que par procuration, avec poésie, laissant voguer une imagination prompte à développer des images que les mots bien choisis suggèrent.

Plus qu'un road-récit, c'est une fable qui défile sous nos yeux, un conte illuminé par un illuminé qui fuit le bonheur de peur qu'il ne se sauve (Birkin-Gainsbourg).
L'amour universel comme point de fuite, l'embrassement de l'humanité comme but ultime.
Un trait d'union !
 
Merci à Quéqué72 de m'avoir incité à mettre mes pas dans ceux de ces arpenteurs de bitume, me permettant de parcourir des kilomètres infinis sans, pour autant, me faire d'ampoule aux pieds, révélant ainsi (ce que je subodorais déjà) que je ne suis pas une lumière !
 
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