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Citations sur La police des fleurs, des arbres et des forêts (86)

J’enfile les gants en caoutchouc (saviez-vous que ces gants ont été inventés par amour ? En 1890, le docteur William Halsted demanda à fabriquer des gants à la compagnie de pneumatiques Goodyear afin de les offrir à sa fiancée, l’infirmière Caroline Hampton, qui souffrait d’eczéma dû à l’usage de chlorure de mercure pendant les asepsies), j’enfile les gants, donc (…)
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Passé ces banalités – pour une première conversation entre deux inconnus, un peu de philosophie, Hitler, un coup de sang avec l’enterrement prématuré, une autopsie illégale, des fantômes, c’est tout de même d’un autre niveau que la météo, vous ne trouvez pas, madame la procureur ? Il fait une chaleur étouffante, il n’y a rien d’autre à ajouter –, nous nous asseyons à son bureau et entrons dans le vif du sujet.
À ce moment-là, comme chaque fois que je débute une enquête, et comme s’il s’agissait d’un mantra, je ne peux éviter d’avoir une pensée pour Albert de Morcerf dans Le Comte de Monte-Cristo : « À l’instant même, sans retard, commençons nos investigations. »
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Nous descendons de voiture et entrons dans le bâtiment principal.

– Avant, y avait une brigade entière qui travaillait et vivait dans ces locaux, la Brigade verte qu’on disait, mais depuis trois ans, je sais pas si vous êtes au courant, les gardes champêtres sont plus obligatoires dans les communes rurales, alors…

– À vrai dire, je ne suis pas très au fait de ce qui se passe en banlieue.

– C’est la gendarmerie et la police municipale qui ont pris le relais. Je serai bientôt un dinosaure. Regardez, ça a déjà des airs de caserne fantôme. Autant vous dire que je passe pas beaucoup de temps ici. Ça me fait froid dans le dos.

– Vous avez peur des fantômes, chef ? Il y a plus à redouter des vivants, croyez-moi…
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Dans le langage des jardiniers, on dit: « Les plantes crèvent, mais les roses meurent… »
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J'aurais aimé identifier le meurtrier moi-même. Des aveux sur un bout de papier de 7 centimètres sur deux ont un amer goût de tricherie, de facilité, qui sont autant de flèches que l'on plante dans mon amour-propre. C'est comme si j'avais lu la réponse d'une énigme avant de l'avoir résolue. Toute la magie s'effondre. L'orgueil aussi. Mais il me faudra l'accepter.
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(...) je pense que les relations entre les êtres humains sont étranges, cette distance que l'on met entre nous et les gens, et soudain, ce rapprochement qui rompt le respect, l'intimité de l'autre, en quelques secondes. Cette seconde après laquelle une inconnue nous semble familière, cette seconde après laquelle on n'a plus honte d'être nu devant elle, de lui dévoiler notre corps, ce corps que l'on cachait quelques instants avant.
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– Sachez simplement que si j’estime que les résultats de l’autopsie ne me satisfont pas, je demanderai à faire exhumer le corps sur-le-champ.
– Ça, je vous le conseille pas.
– Pourquoi ?
– Parce que ça se fait pas de déranger les morts…
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– Vous êtes jeune, vous verrez dans votre longue carrière que les choses ne sont pas aussi faciles qu’à l’école de police ou que ce qu’il y a dans les livres ou le code de procédure pénale.
– Je ferai comme si je n’avais pas entendu cela, mais puisque nous en sommes à parler d’expérience de vie, votre docteur Bonnin a-t-il déjà réalisé une autopsie criminelle au moins ? Je veux dire, avant celle-ci ?
– C’est le vétérinaire.
– De mieux en mieux ! je lance dans un éclat de rire.
De rire jaune.
– C’est lui qui a fait naître tout le monde au village, hommes et bêtes. Enfin, depuis vingt ans. Avant, c’était son père, Merlin qu’on l’appelait, parce que…
– S’il vous plaît, je préfère ne pas en savoir davantage.
– Comme vous voudrez, inspecteur.
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– Je comprends votre déception, inspecteur. Mais monsieur l’maire était catastrophé, il voulait en finir au plus vite avec cette horreur, pour que Joël repose en paix. Ça arrive peut-être tous les jours à la ville, ces choses-là, mais pour P., c’est une tragédie ! Une véritable tragédie.
– Eh bien, raison de plus pour faire les choses correctement ! La décision d’autopsie est de la compétence exclusive d’un juge d’instruction ou d’un procureur, pas d’un maire, et à ce que je sais, madame la procureur ne l’a pas ordonnée.
– Bienvenue à la campagne, inspecteur !
– C’est tout ce que vous avez à me dire ? « Bienvenue à la campagne » ?
Il hausse les épaules à nouveau. La police des fleurs, des arbres et des forêts… je commence à comprendre.
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– Vous l’avez enterré ce matin, alors que vous saviez qu’un officier de police de M. était dépêché sur les lieux pour enquêter et arrivait par le train de 11 h 17 ? Est-ce une blague ?
– Instructions de monsieur l’maire.
– Et « monsieur l’maire » n’a pas pensé que je voudrais peut-être jeter un coup d’œil au corps, enfin aux corps, puisqu’il est maintenant en huit morceaux ? Et l’autopsie, alors ?
Le garde champêtre hausse les épaules, ce qui fait sautiller l’épi et la fleur en fil d’argent.
– Le docteur Bonnin a vu le cadavre, si ça peut vous rassurer.
– Oh, alors si le docteur Bonnin a vu le cadavre !
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