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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Deux meurtres déjà, deux femmes abandonnées dans un lieu public, vêtues d'un qipao rouge déchiré, nues sous la robe traditionnelle. La presse se déchaîne contre la police, incapable d'arrêter celui qui pourrait bien être le premier tueur en série de l'histoire de Shanghai. Mais l'inspecteur principal Chen Cao n'en a cure. Il a repris ses études de littérature et planche sur une dissertation, laissant à son adjoint Yu la conduite de l'affaire du qipao rouge. Quand il est contacté par le Comité de réforme du système judiciaire pour enquêter officieusement sur l'avocat qui s'occupe d'un scandale immobilier, le policier craque. Un tueur en série, un procès à risques et une dissertation compliquée, c'en en trop ! Heureusement, Gu, le ''gros-sous'' dont il est l'ami, l'envoie se reposer dans un lieu de cure enchanteur où il est bien décidé à profiter de son séjour en oubliant la pression et tous ses dossiers. Mais à Shanghai, le tueur n'a pas dit son dernier mot. Une troisième femme est assassinée, et cette fois il s'agit d'une collègue, la jeune Hong qui voulait piéger l'assassin. Chen revient très vite à Shanghai et prend l'affaire en main.


Entre petite dépression, poésie, confucianisme et gastronomie chinoise, Chen Cao est fidèle à lui-même dans cette enquête où il rechigne à s'impliquer tant il est pris par une envie folle de changer de carrière. C'est donc tout naturellement que l'enquête piétine, même si son adjoint fait de son mieux pour être à la hauteur de son chef. Mais il faut dire que le tueur est particulièrement malin, se jouant de la surveillance policière mise en place, narguant même les autorités en abandonnant ses victimes dans des lieux très exposés et très fréquentés. Cet assassin énigmatique, aux motivations incompréhensibles, donne bien du fil à retordre à la police de Shanghai et il faudra toute la sensibilité intuitive de Chen pour trouver une piste. C'est du côté de la psychanalyse, spécialité qui, dans ces années 90, commence tout juste à être autorisée, qu'il va puiser certaines réponses. Comme souvent, le crime trouvera sa source dans le passé et la tragique Révolution culturelle dont la Chine ne finit pas de se remettre.
Si l'on regrette la lenteur de l'action et les égarements poétiques de Chen, c'est toujours un plaisir de se promener à Shanghai et d'être surpris par les spécialités culinaires de la ville, dont certaines sont particulièrement gratinées ! Pas le meilleur de XIAOLONG mais les adeptes de son camarade inspecteur seront indulgents.
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Une première lecture de Qiu Xialong plutôt longue mais finalement intéressante qui me permet de classer cet auteur dans ma liste d'auteurs à découvrir pour améliorer ma culture asiatique. Oui parce que niveau intrigue policière, il ne révolutionne pas le genre mais je ne pense pas que ce soit son but premier.

On apprend énormément de choses sur la culture, la société et la politique chinoise grâce à cette lecture et le côté policier me semble être un prétexte pour l'auteur pour parler de l'Histoire de la Chine, mais en la mettant à la portée de tous grâce aux ficelles d'un polar classique.
En tout cas, pour ma part, je me suis plus intéressée au décor et à ce que l'auteur m'apprend, qu'à l'enquête en elle-même, bien qu'elle soit bien menée et finalement très intéressante. L'auteur mêle avec habilité intrigue policière et documentaire, et c'est ce que je retiens le plus de cette lecture. J'aime beaucoup le Japon et l'Asie en général mais je dois avouer que mes connaissances politiques sur la Chine sont très limitées, pour ne pas dire quasiment inexistantes, et Qiu Xialong a réussi à titiller ma curiosité pour ce pays qui semble étrange par bien des aspects...J'ai d'ailleurs plusieurs fois voulu couper ma lecture, notamment lors du passage des "plats cruels" qui sont plus que cruels mais qui apparemment font parti de la culture chinoise...L'inspecteur principal Chen est un lettré qui souhaite s'épanouir grâce la littérature et la psychologie occidentale qui semble totalement rejetée par les idées chinoises. C'est un personnage intéressant à découvrir et j'ai aimé le suivre dans ses réflexions, autant philosophiques que policières.

C'est une lecture que j'ai pris plaisir à découvrir même si j'étais tout de même pressée d'arriver à la conclusion. Il faut s'accrocher au départ, les noms ne sont pas forcements familiers, les coutumes et les modes de vie peuvent nous apparaître étranges avec nos yeux d'occidentaux et l'auteur s'attarde sur des détails pour nous permettre de découvrir, ou redécouvrir une culture qui est totalement différente de la nôtre. Une fois que nous sommes "habitués", l'enquête reprend le dessus et on souhaite connaître le coupable et ses motivations alors que l'auteur nous donne encore beaucoup de détails politiques et culturels au moment ou l'on s'intéresse "enfin" à l'intrigue principale...

Je recommande donc la lecture de ce livre pour qui veut en apprendre plus sur la culture chinoise où elle est mise en avant grâce à un style littéraire à la portée de tous, le policier.
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Shanghai, dans les années 90. L'inspecteur Chen cherche à avancer sa carrière en suivant un cours de littérature. Mais un meurtre étrange survient dans la ville, très vite suivi d'un deuxième, ce qui fait qu'un tueur en série se cache quelque part. Bien que préoccupé par sa dissertation, Chen est consulté pour cette affaire, ainsi que pour chercher des infos sur un avocat en plein procès pour corruption. Étrangement, les trois évènements vont se recouper...

Voici un livre trouvé sur la plage, il y a de cela déjà 7 ans, je que vais laisser au premier venu sur une nouvelle plage. Je crois que je ne l'aurais pas pris à l'époque si je n'avais pas trouvé amusant le fait qu'un livre en français se cache parmi une sélection de livres abandonnés majoritairement en anglais et espagnol. Car les polars et moi, c'est souvent une combinaison risquée.
Malgré tout, ce livre, que son premier propriétaire avait déjà eu gratuitement grâce à une promo "offert par votre libraire", constitue réellement une bonne lecture de plage qui fait passer le temps et ne demande pas trop d'efforts neuronaux. Ce tome est le cinquième d'une série composée déjà à ce jour de 13 titres (le dernier a un titre de ouf : 'Love and Murder in the Time of Covid'...), ce qui fait que le lecteur est probablement censé en savoir déjà quelque peu sur le personnage principal Chen Cao et ses acolytes de travail. Pourtant, ne pas avoir lu les tomes précédents n'est en aucun cas un problème, on n'a pas besoin d'eux pour comprendre l'intrigue développée dans celui-ci.
L'intrigue, en l'occurrence, se révèle intéressante mais le récit est parsemé de proverbes chinois complètement décalés pour un Occidental lambda, ainsi que de citations de Confucius et autres sages des temps anciens qui font vraiment trop à la longue. Sans doute un lecteur habitué du style ne trouverait pas ça gênant. En outre, l'enchaînement de certaines actions des personnages frise souvent l'ellipse ou la convenance narrative. On sent bien là le polar écrit un peu à la va-vite sans forcément rentrer trop dans les détails (faut dire que le rythme de publication de l'auteur est d'un livre tous les 1, 2 ou 3 ans). L'exemple le plus choquant est quand l'une des policières sur l'affaire devient une victime du tueur en série et que peu d'émotions transparaît après ce qui devrait être un coup de grâce, même si Chen jure "vengeance".
La résolution de l'énigme du meurtrier se fait quant à elle en douceur et de manière relativement convaincante pour le niveau, mais la scène quasi finale entre le meurtrier et Chen au restaurant qui négocient à mots couverts sa reddition le lendemain et après moult allusions a de quoi faire halluciner !
Malgré tout ça, on apprécie tous les détails de la vie en Chine. Surtout l'aspect politique, avec le Parti au pouvoir, corrompu et hypocrite, qui manipule la bouche, le corps et les cerveaux de sa population (et ailleurs tant qu'à faire), ou encore son implication dans la Presse, le système juridique et l'avancement de policiers loyaux. de nombreux aspects historiques et culturels sont abordés, parfois avec respect et nostalgie (Qiu a quitté son pays à 35 ans pour les Etats-Unis pour ses études et y est resté en voyant ce qui se passait à Tiananmen), parfois de manière critique et dénonciatrice. Bizarre que la critique chinoise dénigre la présentation de la Chine de l'auteur, non ? Désinformation, quand tu nous tiens... Bref. On regrettera certaines notes manquantes de la part de la traductrice (décédée cette année) qui auraient pu notamment expliquer ce qu'est une "famille noire". Wikipédia reste souvent un ami incontournable dans les cas de références historiques, culturelles et linguistiques à déchiffrer et découvrir.
Pour finir, l'on pourrait dire que ce n'est en rien le roman du siècle, qu'il cumule certains défauts du genre polar et qu'un lecteur inhabitué à la culture chinoise pourra parfois se sentir hors du coup, mais qu'on peut sans problème se le farcir en quelques jours au son des vagues des vacances. Parfois, ça suffit.
Lien : http://livriotheque.free.fr/..
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L'inspecteur principal Chen éprouve un certain vague à l'âme, la quarantaine approchant. Est-il fait pour rester policier toute sa vie ? N'est-ce pas le moment de reprendre ses études de littérature et d'envisager un changement de situation ? Ayant sollicité un congé de sa hiérarchie, il se consacre à l'étude des oeuvres classiques. Quand le corps d'une jeune femme vêtue d'un qipao rouge – la longue robe fendue sur les côtés – est retrouvé devant l'école de musique de Shanghai, c'est à l'inspecteur Yu qu'est dévolue l'enquête, épaulé par son homologue des Homicides Liao. Bientôt, la liste des victimes s'allonge avec un nouveau meurtre chaque jeudi soir, suivant la même mise en scène macabre.
Qiu Xiaolong sacrifie ici à l'exercice obligé du meurtrier en série, personnage incontournable du polar américain. Il le fait d'une manière très décalée et amusée en montrant que ce type de perversion criminelle ne revêt aucune signification particulière dans une société où la psychologie et la psychanalyse ont été tenues à l'écart par la doxa marxiste. Les crépusculaires Black Coal de Diao Yi'nan (2014) et Une pluie sans fin de Dong Yue (2017) n'ont pas encore été portés à l'écran, montrant l'habileté des réalisateurs chinois à se saisir de ce genre à part entière.
L'enquête piétine pendant une bonne moitié du livre, Chen Cao plus enclin à mener ses recherches littéraires et soigner son burn-out qu'à aider ses collègues. Vous auriez bien une piste à lui suggérer, mais lui ne semble pas s'y intéresser. Lorsque l'énigme commence enfin à se corser, elle devient tout à fait intéressante. Elle a pour fond l'une des périodes les plus sombres du régime maoïste, la Révolution culturelle prolétarienne qui causa la mort de plusieurs millions de personnes entre 1966 et 1968, plongeant le pays dans le chaos semé par les Gardes rouges.
Les romans de Qiu sont empreints de nostalgie. Non pas pour un régime dont ses parents et lui-même ont eu à pâtir, mais pour une Chine dont les repères s'effacent avec brutalité. La ferveur patriotique disparaît au profit du lucre, la corruption flamboie comme jamais et les Messieurs-Gros-Sous tiennent le haut du pavé à Shanghai. Les petites gens encore entassées dans les appartements collectifs en sont chassés impitoyablement par les promoteurs-spéculateurs et les personnes âgées vivotent entre misère et précarité pendant que les plus jeunes succombent aux sirènes du divertissement et de la prostitution.
Que reste-t-il pour les âmes perdues dans ce grand chambardement ? La culture classique et confucéenne, comme un marqueur de droiture. L'écrivain brouille adroitement les cartes, si son inspecteur est l'intégrité même, il n'hésite pas à faire appel à son puissant ami et homme d'affaires Lu, le Chinois d'outre-mer, ou encore à la belle Nuage Blanc dont les talents prennent souvent une tournure sulfureuse. Finalement, on lit peut-être les aventures de l'inspecteur principal Chen davantage pour les digressions de son auteur que pour la précision de ses enquêtes.
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L'inspecteur principal Chen ressemble par certains aspects à notre Maigret. "De soie et de sang" est la cinquième enquête de ce fin limier amateur de Confucius et de poésie. Il recherche un serial killer. de jeunes femmes sont tuées, revêtues d'un qipao rouge et abandonnées dans Shanghai. Dans un premier temps, l'enquête est confié à ses collaborateurs car Chen s'est inscrit à l'université. Il doit rendre une dissertation sur la représentation de l'amour dans l'ancienne Chine. C'est donc un homme très occupé jusqu'au point de faire un burn-out. En effet, Chen doit aussi s'informer sur les développements d'un procès de corruption.
Dans ce roman, on y rencontre des femmes légères mais instruites ; on y mange des plats "spéciaux". L'auteur évoque aussi les dégâts causés par la Révolution culturelle.
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J'ai choisi ce titre pour la découverte de la Chine, et quoi de plus agréable que de découvrir ce pays emmenée par un genre que j'affectionne particulièrement le « policier » .

La découverte fut très agréable, une intrigue dont l'action se déroule en Chine, et au cours de laquelle vont venir se mélanger de subtils parfums de tradition chinoise, d'Histoire et de poésie.

L'auteur joue à installer des atmosphères intimistes au travers de son personnage l'inspecteur Cheng. Un « flic » un peu hors du temps par moments, qui tente de prendre du recul vis-à-vis de son emploi. Cheng est un homme cultivé, sensible sans doute un peu philosophe et surtout ouvert aux autres cultures.

Cheng a du mal à conjuguer ses aspirations morales à son lot de crimes, magouilles ou autres désagréments du quotidien.

On va donc suivre une enquête sur divers plans, la recherche sur le terrain, menée par l'équipe de Cheng et celle beaucoup plus parallèle de Chen qui empruntera divers chemins pour résoudre l'affaire.

L'écriture est facilement accessible, et le rythme spécial de ce policier en fait une lecture sereine malgré l'étiquette du genre.

On en apprend par ci, par là sur l'après révolution culturelle qui a laissé de profondes blessures, sur la cuisine chinoise y est évoquée de façon très intéressante, sur la poésie et la littérature où nous emmène l'inspecteur Cheng.

En fermant le livre, j'ai eu l'impression d'avoir lu un bon « vieux » policier avec un enquêteur atypique qui va plus loin que l'enquête ne le demande, qui parvient un tisser un rapport spécial avec chaque personnage rencontré y compris l'assassin.
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Un roman semi-policier, semi-découverte de Shanghai. Ca dépayse et c'est positif, l'auteur donne des belles descriptions, qui cassent parfois le rythme selon moi. C'est assez étrange car l'inspecteur principal, notre héros, ne participe pas à l'enquête sur une bonne partie du livre, j'ai mis du temps à rentrer dans le roman et à me demander s'il ne valait pas mieux zapper ces passages qui ne mènent nulle part. Quand il est dedans l'intrigue en devient intéressante mais sans exceller, je suis resté sur ma faim.
Le livre fait parti d'une série, peut-être que l'inspecteur Chen avait une bonne raison de glandouiller autant, il peut se lire indépendamment, l'écriture n'est pas mauvaise, je ne lui trouve pas non plus de gros point positif.
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Avec de soie et de sang j'ai été transporté en Chine et plus exactement dans la région de Shanghai où un tueur en série sévit. D'après le récit c'est un fait plutôt rare par là-bas ce qui explique peut-être la réaction de l'inspecteur Chen. Pour ma part elle m'a plutôt dérangé et j'ai aussi été prise d'incompréhension lorsque Chen décide de voyager pendant quelques jours loin des meurtres afin de se ressourcer. Cela m'a paru complètement aberrant. Il y a un deuxième point concernant les Chen qui m'a dérangé lors de ma lecture. Ce dernier suivant des cours universitaire (de littérature me semble-t-il) en parallèle de son métier, ses études sont beaucoup abordées dans la première partie du récit. Je n'en n'ai pas vu l'intérêt et cela m'a paru ajouter des longueurs au roman. D'une manière générale je ne me suis attachée à aucun personnage lors de ma lecture. Je pense donc que de soie et de sang ne me restera pas et en mémoire.
Pour finir ma chronique sur une note plus positive tout de même, j'ai apprécié apprendre des us et et coutumes des Chinois ainsi qu'un pan de leur histoire via la révolte culturelle par exemple.
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Parmi mon choix de polars pour se dépayser et pour voyager que j'ai achetés cet été, j'ai choisi de soie et de Sang de Xialong Qiu. Nous entrons là dans la Chine contemporaine, avec des téléphones portables et des ordinateurs, mais c'est aussi celle d'après Mao, celle où l'on s'appelle encore "camarade", celle où la censure est toujours aussi forte, celle où le poids des traditions et des corruptions n'ont pas encore disparu, celle où la culture occidentale n'a pas encore totalement percée le bouclier massif qui entoure la Chine telle une Cité Interdite.

D'ailleurs, ce qui est frappant à la lecture de ce polar peu orthodoxe, c'est qu'il m'a fallu quelques temps pour me dire "non cette histoire n'a pas lieu dans les années 50-60", elle a bien lieu de nos jours. le décalage est tel et l'on parvient même à ressentir cette différence culturelle chez les personnages, dans leur comportement, dans leur manière d'aborder les situations du quotidien et l'enquête policière.

Ce que j'ai beaucoup apprécié sinon, c'est l'érudition et le sérieux de l'inspecteur Chen, qui pour fuir la pression et la peur de l'échec, s'engouffre dans la recherche et reprend des études universitaires afin d'entamer une thèse (dissertation en anglais) sur le roman chinois (et plus particulièrement les histoires d'amour). A travers ses recherches, il regagne peu à peu confiance en son propre travail et en l'humanité. Les cadavres qui pleuvent autour de lui ne sont plus de simples morceaux de chairs dénaturés.

La façon qu'il a de comprendre l'histoire, la littérature, la science, la psychologie, c'est terriblement fascinant et je me suis laissée plonger dans cette Chine si étrange, si lointaine, mais si enrichissante. Je me suis précipitée sur un autre épisode de l'inspecteur Chen et je vous en dirai plus bientôt !
Lien : http://www.unefrancaisedansl..
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Ce livre a été assez déroutant.
L'auteur y mêle à la fois les coutumes et les traditions chinoises, plante son histoire dans le Shanghai actuel et bâtit son enquête sur un serial killer, thème occidental pour ne pas dire américain et en opposition avec le folklore chinois.
Les personnages sont eux aussi déroutants, particulièrement l'inspecteur Chen Cao, qui finalement passe les trois quart du livre à travailler sa dissertation suite à la reprise d'études littéraires et qui résout lui-même l'enquête au final, alors qu'il a plutôt délaissé celle-ci pendant quasiment tout le livre.
Le style d'écriture peut également l'être, non pas dans sa qualité qui est très bonne mais dans le déroulement de l'intrigue qui est tout en retenu et finalement assez long.

Pendant la première moitié du livre je ne savais pas trop sur quel pied danser, j'hésitais entre la dissertation ou l'enquête policière, un peu comme l'inspecteur Chen finalement. L'auteur a sans doute donné une place trop importante aux études littéraires, au détriment de l'intrigue policière qui apparaît presque au second plan.
De plus, le récit est ponctué de nombreuses citations de la poésie ou de la philosophie chinoise.
Quelques fois cela n'apporte pas grand chose à l'histoire, à titre personnel j'ai découvert un peu plus toute l'étendue de la culture chinoise, mais je crois pas que l'on puisse résoudre une enquête par une joute de citations poétiques et/ou philosophiques.
Par contre pendant la deuxième moitié du livre, l'enquête prend un peu plus de consistance et a fini par m'intéresser.
Même si j'ai trouvé par moment que la relation entre l'étude de textes par l'inspecteur Chen et le meurtrier était un peu trop grosse je ne peux nier qu'elle a un côté prenant.
Ce qui est particulièrement intéressant, c'est de revenir sur la période de la Révolution Culturelle. C'est l'un des points forts du livre, avec une immersion dans la Chine actuelle, qui hésite entre socialisme et capitalisme, qui cherche à panser les plaies de la Révolution Culturelle. L'auteur a bien su saisir tout le complexe politique, tout en distillant des informations sur la cuisine chinoise, le mode de vie, les métiers exercés et la façon dont ils sont perçus, la littérature et la poésie.
Cela a été une lecture enrichissante d'un point de vue culturel.
Ce qui est à mon avis le point culminant du livre, c'est l'une des dernières scènes : au restaurant, le repas entre l'inspecteur Chen et l'avocat Jia.
C'est une scène très subtile et qui met en avant tout l'art de l'auteur dans la maîtrise de l'écriture et de son intrigue policière.

Malgré une légère déception à la lecture de ce livre, je retiens quelques passages forts, une écriture soignée et une bonne maîtrise du genre policier par l'auteur.
Mais surtout cela a été une lecture très enrichissante d'un point de vue culturel.
Je pense que ce n'est pas le meilleure livre de l'auteur, aussi ai-je décidé de lire d'autres livres mettant en scène l'inspecteur Chen Cao afin de me former une opinion plus précise sur cet auteur.

Livre lu dans le cadre du Challenge ABC critiques 2011-2012
Lien : http://lemondedemissg.blogsp..
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