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Quand un bon roman policier de par son intrigue apporte en plus plein d'information sur la société où il se déroule, ici la Chine des années 90 et présente un policier atypique, ici l'inspecteur Chen aussi poète que flic, on risque d'être comblé. L'auteur mêle savamment enquête complexe, coups d'oeil sur les conditions de vie à Shanghai, omniprésence du Parti qui réglemente tous les aspects de cette société et l'évolution de celle-ci dans les dernières décennies. En prime sont parsemés ici et là plusieurs extraits de poèmes, toujours pertinents au propos; moi qui normalement est complètement imperméable à cette forme littéraire me suis surpris à tenter de décortiquer les vers et me suis même dit qu'il faudrait que je tente éventuellement un poète pas trop abscons... Ce livre est le premier d'une assez longue série consacré à l'inspecteur Chen et je la revisiterai certainement pour les enquêtes, la Chine ... et les poèmes!
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Je connais quelques écrivains chinois, mais j'avais envie d'en découvrir un, de qualité, qui écrive des polars.
Qiu Xiaolong est cet homme.
Chinois, lettré - il a fait ou préparé une thèse sur T.S. Eliot -, cet intellectuel - enseignant - poète - même s'il s'est exilé aux Etats-Unis, est né et a vécu en Chine.
J'ai donc commencé à lire la première enquête - il y a des suites - de l'inspecteur principal Chen, jeune flic "circonstanciel" plus que de vocation, cadre du Parti, poète publié, plongé dans une énigme politico policière qui, outre le fait qu'elle est passionnante, nous ouvre les portes du Shangaï du début des années 90, à l'heure où, par l'entremise de Deng Xiaoping, la Chine a véritablement commencé à adhérer à l'économie de marché.
Ce qui enrichit ce polar, c'est l'immersion, que nous offre Qiu Xiaolong, dans le quotidien des Chinois un an après les évènements tragiques de la Place Tian'anmen.
Le dépaysement est total et notre guide est un érudit qui émaille les 500 pages de son récit, de références historiques toujours très appropriées.
De plus, chose assez rare dans un polar, la poésie est présente en toutes circonstances, ce qui ne gâche rien… loin s'en serait fallu.
D'emblée les personnages s'imposent, nous devenant très vite aussi familiers qu'attachants.
Un premier contact qui en appelle d'autres.
Sans rien dévoiler de l'histoire, vous tomberez, par exemple, sur ces deux vers :
" Qui dit que la splendeur d'un brin d'herbe récompense
L'amour du printemps qui revient toujours ?"
Bonne lecture !
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Intéressant à lire pour qui est curieux de la culture chinoise.
Bonne intrigue policière.
Mais "Bonjour Camarade ..." "Bien camarade" "Oui camarade" m'a vite saoulé.
C'était mon 1er livre de cet auteur et ça sera le dernier.
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Mort d'une héroïne rouge est le premier roman de Xiaolong Qiu. Il se déroule dans une Chine post-Révolution culturelle, tout juste un an après le massacre de la place Tian'anmen.

Le cadavre d'une jeune femme est retrouvé dans un canal en périphérie de Shanghaï. L'inspecteur principal Chen Cao, assisté de Yu, son adjoint, décide de se charger de l'enquête. Une décision lourde de conséquence, car il s'avère rapidement que la victime est une « travailleuse modèle de la Nation ». Ce qui ressemblait à un banal homicide prend une dimension politique inattendue.

Pour sa première enquête, l'inspecteur Chen aura fort à faire pour faire concilier sa conscience professionnelle et sa loyauté au Parti. La différence de culture et de mentalité entre chinois et occidentaux est fascinante, et Xiaolong Qiu la met en évidence au travers de toute une galerie de personnages secondaires : l'adjoint Yu et sa femme Peiqin ; le père de Yu, surnommé « Vieux chasseur » ; Lu, le chinois d'outre-mer, et Wang Feng, une journaliste, les amis les plus proches de Chen... Je trouve l'écriture de ces personnages excellente. Ils sont attachants et donnent envie de les retrouver de tomes en tomes. Au travers d'eux, l'auteur dresse un portrait de la Chine dans toute sa diversité.

Hormis quelques longueurs, je n'ai las grand chose à reprocher à ce roman. La série est lancée sur de bons rails et j'ai hâte de découvrir la suite.
Lien : http://lenainloki2.canalblog..
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Qiu Xiaolong, né à Shanghai en 1953, est un auteur chinois de roman policier et poète. Son père, professeur, est victime des Gardes rouges pendant la Révolution culturelle vers 1966 et lui-même est interdit d'études plusieurs années. En 1988, il rejoint l'Université Washington de Saint-Louis dans le Missouri pour y poursuivre ses études mais alors qu'il devait rester une seule année aux Etats-Unis, il décide de s'y installer après les manifestations de la place Tiananmen en 1989. C'est là qu'il vit désormais et enseigne à l'université de Saint-Louis.
Mort d'une héroïne rouge, polar qui date de 2001, est le premier roman de la grosse dizaine ayant l'inspecteur principal Chen Cao comme héros.
En 1990 à Shanghai. Une jeune femme est trouvée morte dans un canal de la périphérie de la ville. La victime s'avère être une « travailleuse modèle de la Nation » et quand l'enquête va amener l'inspecteur Chen Cao à découvrir qu'elle fréquentait secrètement l'éventuel futur vice ministre de la Culture de Shanghai, le crime sordide virant au problème politique, les complications vont s'accumuler pour notre héros inflexible.
Le roman se déroule sur deux plans. Une intrigue policière relativement simple pour ne pas dire banale, un policier s'attaquant à un criminel bénéficiant une situation sociale puissante ; sympathique mais sans plus. Tout le reste, et le roman fait cinq-cents pages, est excellent.
L'écrivain dresse un portrait de la Chine du début des années 90, celle de Den Xiaoping (numéro Un de la république populaire de Chine de 1978 à 1992). L'époque des grands changements économiques et des grandes mutations (« On pensait généralement dans le bureau que l'avancement de Chen était le résultat de la politique de renouvellement des cadres de Den Xiaoping. »). Ces chamboulements affectent le commissaire Zhang, retraité mais promu conseiller et chargé de surveiller officieusement les activités de Chen Cao, qui a du mal à se positionner dans ce nouveau monde en devenir. On se régale des sinuosités de l'enquête induites par le jeu politique, le Parti doit condamner le coupable mais il doit aussi ne pas prêter le flanc à la critique de ceux qui verrait dans ce coupable haut placé, la preuve de la corruption des puissants…
Avec Qiu Xiaolong nous visitons Shanghai au plus près des petites gens au travers des menus détails de la vie quotidienne, de la gastronomie locale (ça mange beaucoup dans ce bouquin !), nous apprenons aussi l'histoire de la ville. Tout ceci est très instructif sur le mode de vie et les structures sociales de l'époque.
Ajoutons que le héros du roman est un homme bien sympathique, éduqué selon les principes moraux du Confucianisme, policier par devoir mais aussi poète et traducteur d'écrivains étrangers par amour de la littérature. le bouquin est truffé de références poétiques chinoises et littéraires. Certes il est aussi assez naïf/innocent que ce soit dans son enquête ou dans ses relations sentimentales, mais nous sommes dans la Chine des années 90, ceci explique peut-être cela (« Un « dernier verre ». Difficile à traduire en chinois. Il avait appris la connotation de l'expression dans un film américain où un couple sirotait du vin avant de se retrouver au lit. L'atmosphère d'intimité qui s'était créée entre eux le grisait. »), ces détails pour dire que nous n'avons pas le héros des polars américains classiques !
Vous l'aurez compris, j'ai beaucoup aimé ce roman, non pas en tant que polar mais pour tout l'environnement dans le quel il nous entraine.
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Un très bon polar sur la Chine et Shanghai des années 90. On y trouve un personnage extrêmement attachant, l'Inspecteur Chen poète et policier en même temps et admirateur de T.S. Eliot. le Parti est, comme aujourd'hui omniprésent. L'intrigue et habilement construite, et toujours sur un décor très réaliste de la Chine de cette époque.
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Deux amis qui ne s'étaient pas vu depuis trente ans partent pêcher à l'ouest de Shangaï où les canaux sont moins pollués. Au cours de leur séance de pêche l'hélice du bateau est coincée par quelque chose. En la dégageant ils découvrent le corps d'une femme nue dans un sac plastique. L'inspecteur Yu seul enquêteur disponible se rend sur place. La victime est une égérie du système communiste, une travailleuse modèle. Vu la sensibilité de l'affaire l'enquête est confiée à la Section des Affaires Spéciales dirigée par l'inspecteur principal Chen.

Derrière une enquête dans son déroulement tout ce qu'il y a de plus classique c'est une Chine de fin de siècle en pleine mutation que nous fait découvrir l'auteur. C'est une Chine qui s'ouvre sur le capitalisme, mais une ouverture qui est en opposition à un Parti Communiste qui veut empêcher tout changement politique. Les enquêteurs dans le processus d'enquête vont être confrontés à cette politique qui veut préserver l'image des anciens cadres politiques et celle de leur progéniture. Pour cette raison l'enquête, bien orchestrée, avance très lentement.

Le lecteur a l'impression d'être lui-même projeté dans un Shanghai des années 90 et de vivre le quotidien de la population. Un quotidien très difficile pour les classes défavorisées ou en bas de l'échelle sociale très codifiée : vivre à plusieurs générations dans une seule pièce et qui ont du mal à survivre face à la montée des prix des marchés libres en pleine expansion.

Les personnages de premier plan, tout comme les personnages secondaires, sont très intéressants à suivre car ils évoluent tout au long du récit.

Le style de l'auteur, bien que trop émaillé de poésie, rend de belle manière le contexte dans lequel doivent évoluer les enquêteurs qui doivent aussi composer avec la présence d'un commissaire politique un tantinet pointilleux, mais aussi avec un coupable dont le père est un dignitaire du parti et qui n'hésite pas à faire appel aux relations de celui-ci pour tenter de faire classer l'affaire.

Une enquête bien menée, une atmosphère très bien rendue avec une description bien dosée de la société chinoise communiste mais un avec toutefois un petit bémol sur l'érudition de certains personnage qui prend un peu trop de place et n'est pas tout à fait en phase avec le reste du récit.
Lien : http://imaginaire-chronique...
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Une jeune femme est retrouvée morte dans le lit d'une rivière par un capitaine et son ami partis s'offrir une partie de pêche. L'enquête est confiée à l'inspecteur principal Chen et sa brigade des affaires spéciales. Ce sera la première d'une série, pour le bonheur des lecteurs. Parce qu'on passe un super moment de lecture avec pour toile de fond une Chine de convention post révolution culturelle. Un livre, bien captivant par l'enquête, l'est tout autant par la poésie que met l'auteur dans son personnage principal. Une lecture fluide, facile et très intéressante, parce que remplie des us et coutumes chinoises. Bref, un très bon moment de lecture.
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Voilà un roman qui dormait dans ma bibliothèque depuis de nombreuses années. Et puis un jour, je me suis dit que c'était le moment !

Nous sommes en 1990 en Chine. Une jeune femme est retrouvée morte dans les eaux du canal Baili proche de Shanghai. Aucune identité sur elle. Complètement nue. l'inspecteur principal Chen Cao va voir sa vie entièrement bouleversée par cette enquête.

Le succès politique n'aidait guère dans la vie personnelle. Il pouvait au contraire la gâcher. Particulièrement dans la Chine moderne, être membre du Parti signifiait être loyal en premier lieu au Parti selon la règle du Parti, ce qui n'attirait pas nécessairement un conjoint éventuel. Un mari potentiel préférerait vraisemblablement une épouse qui s'engage à être loyale tout d'abord envers lui, qui mette tout son coeur et toute son âme dans sa famille.

Bien que ce roman soit un policier, pour moi il est bien plus que cela. Il est une porte ouverte sur la Chine des années 90. Une chine qui sort d'une politique restrictive, de la révolte culturelle. Malgré tout, le pays reste soumis à beaucoup d'obligations politiques qui influencent bien évidemment cette enquête policière. le personnage principal, l'inspecteur Chen Cao, ne peut se permettre d'enquêter comme tout inspecteur européen. C'est bien ce qui fait la force de ce roman !

L'auteur nous baigne donc dans ce monde qui finalement nous est peu palpable, puisque censuré. On apprend les conditions de vie de la population, les règles de vie en société, les travailleurs modèles …Les marchés populaires et cette façon de faire la queue en mettant les paniers uniquement les uns derrière les autres , et puis la nourriture qui après réflexion est très importante pour l'auteur ! On patauge dans les odeurs et tripailles de la cuisine chinoise !

J'aurai tendance à finalement mettre l'intrigue policière au second degré tant l'atmosphère et la découverte de ce pays m'a touché. J'ai dévoré ce livre comme une assoiffée, une vampire qui veut absorber un maximum de ces us et coutumes qui me sont tant étrangers. Mais l'enquête est bien là !

Je me dois tout de même de vous rappeler que ce roman est sorti en France 2003, mais sa parution originale est de 2000.

J'ai terminé ce livre en partant chercher la seconde enquête de l'inspecteur principal Chen Cao. Si ce n'est pas une preuve que j'ai aimé ma lecture, alors je ne sais pas quoi vous dire 😉
Lien : https://lesciblesdunelectric..
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C'est un livre que m'a donné une amie pour occuper un long voyage en avion. Je l'ai beaucoup aimé, pas tant pour l'intrigue policière que pour ce qu'on y apprend sur la société chinoise sous la houlette de Deng Xiaoping. L'ensemble est très plaisant à lire il m'en reste un très agréable moment passé en compagnie de cet auteur dont je n'avais jamais entendu parler. Je n'ai pas l'habitude de garder les livres et je lai donc « prêté » à deux autres personnes qui l'ont également apprécié. le livre va sûrement continuer son chemin passant de main en main, contribuant ainsi à la réputation d'un auteur que je relirai volontiers.
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