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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Désolée pour l'héroïne rouge, mais sa mort m'a fait passer un excellent moment de lecture... Je vous recommande donc cette enquête politico-policière très pittoresque, notamment si vous cherchez un polar original ou êtes curieux de découvrir la Chine moderne.

Le héros, l'inspecteur principal Chen, ne ressemble pas du tout à l'archétype du policier tel qu'on le retrouve dans les polars américains ou scandinaves d'aujourd'hui : il n'est pas alcoolique, ni divorcé, ni dépressif, ni violent, ni solitaire... C'est un érudit un peu mélancolique, poète à ses heures perdues et grand amateur de citations, qui a réussi à tracer son chemin dans les méandres de la police de Shangai (et du Parti Communiste) jusqu'au grade envié d'inspecteur principal. Toujours célibataire malgré ses 35 ans, décalé et attachant, il mène l'enquête avec sérieux, diplomatie et intuition, un peu comme pouvaient le faire les héros d'Agatha Christie et autres Conan Doyle...

... mais dans un univers complètement différent et extrêmement bien rendu, à savoir la Chine des Années 1990, tiraillée entre l'ouverture économique au capitalisme et le conservatisme politique, avec un Parti communiste omniprésent et omnipotent. Plus précisément Shangai. L'auteur évoque pas mal de sujets, graves ou légers, au travers des collègues et amis de Chen, plus loufoques et attachants les uns que les autres : la gastronomie souvent, le népotisme, les problèmes de logement et autres difficultés économiques, la répression et les dénonciations, les relations avec les étrangers, l'hypocrisie et la manipulation des médias, la vie quotidienne, la Révolution Culturelle et ses suites... C'est instructif et intéressant.

Aucun bémol pour moi donc, pas même le rythme, beaucoup moins languide et lent à mes yeux que dans 'Les courants fourbes du lac Taï' du même auteur. Je termine donc en disant : à bientôt, inspecteur principal Chen, je vous retrouverai avec plaisir !
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Nom d'un petit canard laqué ! Cela se peut-il que ce  corps retrouvé sans vie soit celui de la camarade Hongying , Travailleuse Modele de la Nation ? Quel immonde porc au caramel a-t-il bien pu s'en prendre à ce modele de vertu , à cette icône féminine pronant haut et fort un productivisme épanouissant et libérateur ? L'inspecteur Gadget étant retenu au contrôle technique , l'inspecteur Harry en RTT , le choix se porta tout naturellement sur les deux éminents poulets au curry que sont l'inspecteur Chen – eu égard à sa cadence de travail – et son adjoint Yu .
Bienvenue au pays de la pensée unique...

Qiu Xiaolong , grand amateur de T.S. Eliot devant l'éternel , fait dans le polar gastronomique , poétique et sociétal ! Rien que ça ! A mille lieues des codes Américains , l'auteur instaure , au travers d'une enquete somme toute classique , un rythme tranquille - sorte de petite musique paisible que rien ne vient jamais troubler – et pourtant parfaitement légitime malgré le genre ! Et si Xiaolong venait d'inventer le polar zen ?
L'histoire déboule à la vitesse d'un pousse-pousse en pause déj' ce qui ne nous empeche pas d'adherer totalement aux sereines investigations de notre inspecteur poete et de son acolyte ! L'auteur a pris le parti - et il a plutot interet vu le modele ambiant - de se baser sur un triste fait divers afin d'éduquer le lecteur - dans une moindre mesure que des millions de Chinois le furent dans les laogai , période Mao - , lui décrivant ainsi une Chine post révolution culturelle , mélange délicat d'ultra libéralisme assumé et de modele soviétique toujours fortement ancré dans les mentalités ! Nous sommes à Shangai , en 1990 , sous l'ere Deng Xiaoping . le comité central , véritable pieuvre tentaculaire , contrôle actes et pensées de ce bon peuple chinois nouvellement émancipé ! Difficile , dans ces conditions , de vouloir faire éclater la vérité , surtout lorsque celle-ci semble pouvoir éclabousser un membre éminent du parti !
Un premier roman érudit qui fait la part belle à l'ambiance . Xiolong immerge le lecteur en un monde apre ou l'oligocratie , voire l'autocratie semblent avoir encore de beaux jours...
Chen a la justice chevillée au corps mais aura-t-il le courage d'aller à l'encontre du parti au risque de tout perdre ? Tantot poetique , tantot tristement réaliste , Xiaolong assoit un récit savant en décortiquant magistralement les rouages politiques et sociaux d'une Chine à deux vitesse ! Confucius a dit : il vaut mieux etre un gros panda bien portant qu'un petit scarabée anémique ! Preuve qu'il ne disait pas que des conneries l'Raymond !
Reprise du challenge ABCTJD 2011 /2012 , yes i can – 5 !
On the road again !
Saperlipopette , je viens de me faire griller par Hahasiah , galanterie oblige;)

Mort d'une héroine rouge , naissance d'un écrivain en devenir !
Te voilà prévenu camarade lecteur..
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L'inspecteur principal Chen, qui est aussi poète, est à la tête de la brigade spéciale de Shanghai. Une jeune femme inconnue a été retrouvée morte, dans un sac en plastique, dans un endroit égaré. L'autopsie montre qu'elle a eu un rapport sexuel pas forcément non consenti avant sa mort, et qu'elle a été étranglée. L'identification de la victime indique que la morte est une certaine Giang Lu, travailleuse modèle nationale. Les débuts de l'enquête montrent qu'elle fréquentait un homme marié, un "ECS" (un enfant de cadre supérieur), une sorte de caste d'intouchables, dont les moeurs n'ont rien d'irréprochables.
Dans la Chine de l'après Tian'anmen, l'inspecteur Chen va très vite se rendre compte qu'il n'est pas toujours bon de rechercher la vérité quand la cause politique, et la stabilité du Parti, sont en jeu !



Qu'il est sympathique, cet inspecteur principal Chen, dont l'ascension professionnelle, marquée par son inscription au Parti, n'a pas fait que des amis. Poète et policier, après des débuts pas faciles, il finit par bien s'entendre avec son adjoint Yu, plus âgé et expérimenté que lui.

Mort d'une héroïne rouge est un roman policier qui prend son temps. le rythme n'est pas trépidant, ni le suspense haletant, puisque l'on sait relativement rapidement qui est le coupable. Ce qui interroge le plus le lecteur, au final, au-delà des découvertes qui ponctuent l'enquête, sans horreur ni hémoglobine superflues, c'est bien de savoir si Chen et son adjoint pourront mener l'enquête à son terme et arrêter le coupable de façon à ce qu'il soit puni !
J'ai trouvé ce roman particulièrement réaliste, aussi bien dans l'avancée de l'histoire que dans l'omniprésence du Parti dans la société chinoise. Les personnages principaux aussi bien que secondaires sont bien fouillés, et les dialogues bien ciselés, exprimant comme tant d'autres choses l'importance et l'impact du Parti dans la "nouvelle" Chine.
Au-delà donc de cette enquête sympathique servie par une jolie écriture parfois parsemée de poèmes chinois, Mort d'une héroïne rouge vaut par l'excellence de son évocation de la Chine socialiste actuelle : la vie dans la rue, la gastronomie (qui ne donne pas très envie !), la pollution, les maisons dont les familles se partagent les pièces, Canton et son néo-capitalisme, la "rééducation" des intellectuels, la pauvreté des retraités, l'intouchabilité des "ECS"...

Cette première enquête de l'inspecteur Chen est une réussite (même si je mettrais un bémol lié au deus ex-machina de la fin), et j'en lirais surement d'autres !
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Premier volume d'une série qui en compte treize pour le moment, j'ai beaucoup aimé cette enquête qui met en scène un inspecteur chinois, Chen Cao, qui est également poète.
L'intrigue débute à une trentaine de kilomètres de Shanghai, en 1990, où le corps d'une jeune femme va être découvert dans un canal, par deux pécheurs.
On découvre qu'il s'agissait d'une jeune travailleuse de Parti, une jeune femme exemplaire, travaillant dans un grand magasin d'État.
Cette série policière est très ancrée dans la vie quotidienne des habitants, que l'on parle de la pénurie de logements, de la difficulté à se faire soigner, de la corruption, du manque d'informations concernant tout ce qui est occidental, des séquelles de la Révolution culturelle, des secrets d'État...
L'inspecteur Chen est un homme intègre qui essaie de faire son travail correctement, malgré les pressions de sa hiérarchie qui ne veut pas que l'on puisse croire que le système communiste puisse générer des tueurs ou n'importe quoi qui serait négatif et jetterait une ombre sur la politique en vigueur.
Il y a de nombreuses références à des poèmes ou à des textes littéraires classiques, car l'inspecteur Chen est féru de littérature.
Un roman qui donne très envie de découvrir davantage cette série policière.
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On trouve de tout dans ces mets chinois : une pincée d'humour, des petits morceaux de poésie, des grosses légumes, une brebis sacrifiée, le tout mijoté dans un bouillon de politique, bien assaisonné d'histoires d'amour et enveloppé de publicité sur papier glacé !

À table, un inspecteur principal poète et fin gourmet, un homme honnête, toujours en danger d'être persécuté par les « ECS », les « Enfants de Cadres Supérieurs », pour qui tout est permis. Avec son équipe, il enquête sur un meurtre sordide dont on ne fait que lui rappeler le sens politique. Son travail risque toutefois d'empiéter sur sa vie personnelle faite de quête de l'amour, de l'inspiration poétique et du sens de la vie.

Il ne s'agit pas de grande gastronomie littéraire, juste un bon polar à la sauce chinoise moderne. À dévorer à belles dents.
______
* Coïncidence de lecture, l'injecteur Chen mentionne le poète irlandais Yeats (p, 365), rencontré juste avant, dans la Danse noire de Nancy Huston!
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Un livre que j'avais lu il y a bien longtemps et que j'ai décidé de relire pour deux raisons.

1- Pour remplir ma carte 2024 de Babelio en ajoutant la Chine

2- Pour me reposer du challenge Nobel car certains livres sont coriaces. Et rien de tel qu'un polar après la lecture de Jelinek.

A vrai dire ce livre est plus intéressant pour découvrir la Chine, juste après Tiananmen, l'action se passe en 1990 que pour son intrigue.

Ce n'est pas que l'intrigue soit mauvaise mais les descriptions de Shangaï, des conditions de vie, des moeurs sont passionnantes.

J'ai découvert que la traduction de ce livre en Chine n'a pas exclu les informations politiques mais des scènes sexuelles. Et j'avoue être surprise car franchement on ne peut pas dire que ce sont des scènes particulièrement osées. En même temps, il semble que la libération sexuelle de la Chine soit toute récente…

La place que joue la politique est tellement prégnante que cela devrait être lu par tous les gens qui souhaitent intégrer des régimes totalitaires.

Il est également surprenant de découvrir ce commissaire, à la fois une étoile montante de la police et un poète, une singulière combinaison.

Bref vous l'aurez compris, il y a beaucoup de raisons de lire ce roman, qui est bien plus qu'un polar. Et je lis qu'il y a 13 romans avec ce commissaire.


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1990 Shanghai. Chen Cao , jeune inspecteur principal est en charge de la section des affaires spéciales , comprenez affaires susceptibles de gêner le Parti , politiques ou autres . Ce soir c'est fête . Pendaison de crémaillère dans son superbe logement ( environ 9 M2) mais à Shanghai quand on a 35 ans , que l'on est célibataire il faut être sacrément bien vu par son unité de travail et si possible par le Parti pour se voir attribuer un logement individuel ! Vous en déduirez que Chen est très bien vu et promis à un très bel avenir ...
le diner est interrompu par la découverte macabre dans un canal d'une jeune femme nue dans un sac plastique . Cela ne concernerait pas la section des affaires spéciales s'il ne s'agissait pas de Guan Hongying Travailleuse modèle et à ce titre très connue sur la planète Chine . Chen Cao assisté de son adjoint Yu va essayer de déméler l'affaire mais il se retrouve bien vite évoluer dans le sacro saint monde des ECS ( enfants des cadres supérieurs) Toucher à l'un d'eux revient à toucher au Parti Nul n'est autorisé à entacher l'image vertueuse du Parti ....
Qiu Xialong , bloqué aux USA après les évènements de la place Tianan Men de 1989 réussit un coup de maître avec ce premier roman . Il campe un inspecteur à l'antipode du flic américain . Chen Cao est instruit , érudit , poète reconnu , traducteur de T. S Elliot , amateur de cuisine , bref un flic raffiné ! Avec lui nous parcourons les rues de Shanghai , découvrons cette ville gigantesque , il nous emmène dans une Shanghai connue et inconnue , voyage culturel , gastronomique, idéologique dans une société qui reste me semble t 'il hermétique à bon nombre d'occidentaux dans un univers où le Parti et son idéologie est présent omnipotent et où règne comme partout la puissance de l'argent et du pouvoir ;
Premier roman magistral à découvrir sans hésitation
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Qu'il est sympathique cet inspecteur Chen ! Un polar, sans une profusion de sang, nous fait passer de la poésie à la politique et de la politique à l'évolution économique de la Chine des années 90. Un très bel ouvrage à l'écriture limpide. Je vous le recommande !
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J'ai découvert Xiolong QIU grâce aux avis de Umezzu et de Bazart sur Babelio. J'avais donc lu le dernier de la série « Un dîner chez Min » et là je récidive avec le 1er de la série.

Et bien, j'ai été ravie de retrouver l'inspecteur Cao Chen au cours de cette enquête très dérangeante pour le milieu politique. Pensez-donc, Hongying, travailleuse modèle de la nation, est retrouvée assassinée dans un canal. Cao Chen sera accompagné de son adjoint Yu, qui a un certain ressentiment envers lui, tout frais promus inspecteur, et ayant à sa disposition un appartement, alors que lui est plus ancien et ne bénéficie pas des mêmes avantages. Loin de là.

Et c'est cela aussi qui est très intéressant, c'est de voir comment s'organise la vie et les promotions en Chine, la politique, l'impact de celle-ci sur les gens et familles, les ravages causés par Mao, le pouvoir des dirigeants en place, les promotions ou les réclusions. L'intrusion des dirigeants dans les enquêtes, leurs impacts sur le déroulement ou pas d'un crime et surtout savoir sauver les apparences. On va découvrir également les amours compliquées en Chine.

Bref, une belle lecture, intéressante, où l'humour est présent et subtil, où les bons petits plats ont la part belle dans la vie de l'inspecteur Cao Chen. Il n'y a pas d'effet spéciaux et c'est ce que j'aime dans les romans policiers. Livre lu entre deux autres abandonnés. Je dis ça, je ne dis rien…
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Lors d'une sortie de pêche dans un canal peu fréquenté du fleuve Huangpu, deux amis font la macabre découverte du cadavre d'une jeune femme pris dans l'hélice de leur bateau. Nous ne les reverrons plus dans la suite de l'enquête qui relève de la police criminelle de Shanghai. Chen Cao, chef de la brigade des affaires spéciales, et son adjoint Yu Guanming, doivent impérativement résoudre le crime crapuleux, d'autant plus que la victime, Guan Honguying, est bien connue pour son rôle de travailleuse modèle de la nation. Supervisés par le secrétaire du Parti et un commissaire politique près de la retraite, les deux policiers évoluent sur un fil de fer dans la conduite de leur enquête, car tous les indices pointent vers un ECS (enfant de cadre supérieur), censément protégé par le gouvernement.
Campé en 1990, le roman détaille la vie quotidienne à Shanghai sous le règne de Den Xiaoping et les relations familiales, professionnelles et amoureuses de ses personnages. L'histoire chinoise occupe aussi une grande place dans le récit, évoquée, entre autres, par les paroles des plus grands poètes chinois. L'action se déroule très lentement, donnant ainsi la chance au lecteur de s'imprégner des coutumes et des moeurs de la mégalopole tout en suivant une intrigue des plus méandreuses. le style littéraire de Qiu Xiaolong contribue à cet effet de temps qui s'étire, ce qui m'a bien plu.

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