Elle met sa tête entre mes jambes et me suce comme je l’ai vu seulement dans les films pornos. Elle l’avale entièrement en s’arrêtant aux couilles, retenant ses haut-le-cœur.
On arrive au lit en rampant.
Quand je la pénètre elle pousse quelques petits cris, comme un dauphin, elle porte ses mains à son visage comme pour se protéger et moi j’ai à nouveau l’impression de la violer.
Je ne m’habitue pas, ça me fait peur, j’essaie de sortir mais elle m’attrape et m’attire contre elle.
Elle gémit, le regard perdu, un doigt entre ses dents de travers, et elle gémit comme si c’était une enfant. Je la baise comme un fou. Comme je suis bourré, je suis plus brutal que la dernière fois et j’entre et je sors avec force.
Je l’attrape par le cou d’une main, de l’autre je plaque son bassin contre le matelas et je la pénètre violemment.
Elle me griffe le dos, me frappe le torse, elle finit par arracher la croûte de mon bras, ça me fait mal, je la lâche et pousse un cri. Elle me repousse et me fait sortir.
Il n'y a pas pire imbécile que l'imbécile efficace.
Il fait froid, il est six heures vingt-trois du matin, on est tout juste mardi et je n’ai pas envie de tuer qui que ce soit. Quelle connerie.
Je cours en descendant l'escalier. Je peux entendre les petits pieds de Lopez qui courent derrière moi, comme les pattes d'un cochon d'Inde en cavale.
Je me souviens alors que l’on appelle la coke "les pellicules du diable".
Dans la salle de bains, on entend l'eau couler. Ema sort et reprend place à côté de moi. Elle m'embrasse, passe sa jambe sur mon ventre, m'enlève la cigarette des lèvres. Elle fume. Elle me rend la cigarette. Je fais tomber la cendre.
« Avec ça, tiens-toi pour payé, tu m'as défoncé le cul. »
Là, elle est redevenue elle-même.
« Excuse-moi, j'étais très excité, je lui dis.
_ Pas d'excuses, j'aimerais bien t'y voir, si on te prenait par derrière.
_ Je pensais que ça te plairait.
_ Oui, ça m'a plu, mais ça coûte rien de demander. »
C'est vrai, ça ne coûte rien. La vie est pleine de choses gratuites dont personne ne veut.
Je ne sais pas pourquoi les chefs parlent toujours comme dans les films américains, ça leur donne plus confiance peut-être, je ne sais pas.
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AH OUI ? LA-BAS AUSSI ?..
« ils sont bizarres, les journalistes. C’est comme s’ils n’étaient pas vraiment là. C’est peut-être à cause de l’oreillette par laquelle on communique avec eux, mais ils donnent l’impression de ne pas t’écouter, de ne pas te regarder, de ne pas comprendre ce que tu leur dis.
(...)
Votre nom est Santiago Quiñones ?
On est mal partis, en plus d’être nain, il est débile, ce qui n’est jamais bon ; il est toujours préférable d’être traqué par quelqu’un de futé. L’intelligence est prévisible, la stupidité te laisse désarmé parce que tu ne sais jamais ce qu’on peut te sortir.
« Et tu es un type chanceux.
— Ah bon ?
— Oui, un type chanceux, les jeunes femmes te remarquent encore. Tu ne sais pas à quel point c’est triste quand elles arrêtent de te regarder et que tu passes pour un pauvre vieux, ça donne envie de se tirer une balle.
(...)
c’est que le sexe n’est pas une chose claire et définie, ce n’est jamais pareil, avec chaque femme c’est différent et c’est là tout le problème. Parce que si la seule chose que l’on recherchait dans le sexe était l’orgasme, une simple branlette suffirait, mais cette variété, le fait que chaque femme soit un nouveau monde à explorer, c’est ce qui rend les gens si infidèles. »
« Quand on est jeune, on ne sait rien de la vie, on ne s’imagine pas que les choses qu’on fait peuvent nous retomber dessus plus tard. Quand on est jeune, on croit qu’on sera toujours jeune et joyeux. Quand on est jeune, on est bête ; ensuite on est moins bête, mais on n’est déjà plus jeune. »
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"Tu es bizarre" , me dit Ema. Et elle a raison . Elle me découvre , oui, je suis bizarre. Je suis tout le temps en train de réfléchir à des choses . De suivre des gens dans la rue . Parfois je veux tuer tout le monde , parfois je ne veux tuer personne . Je suis flic mais pas comme les autres flics , et c'est la seule à s'en rndre compte .
J’avais si peu envie de tuer aujourd’hui.