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Critique de Bouteyalamer


Pascal Quignard : Critique du jugement (2015)
Un titre académique pour un livre informe et plein de pépites. Informe car il « donne morceau par morceau des fragments sans début ni fin, sans autorisation, sans justification, sans signification » … « L'auteur est celui qui augmente le monde à partir de lui-même. L'auteur définit celui qui n'a besoin de l'autorisation de personne pour avancer dans l'inconnu où il s'égare seul ». Cet auteur est notre cher Quignard avec son travail sur les mots (étymologies parfois aventureuses, toujours révélatrices), son obsession pour les bornes de la vie (le sperme, le sang), ses visions sèches et décisives: « Dans le miroir le moi a deux trous, ses yeux qui le regardent » …« Ne me parle pas de la mer, plonge. Ne me parle pas de la montagne, gravis. Ne me parle pas de ce livre, lis, avance plus loin encore la tête dans l'abîme où ton âme se perd ». le moins bon: la vulnérabilité au regard d'autrui (voir Invidia), la haine du jugement, la rancune d'un auteur primé, la comparaison des outrages subis à ceux de Proust, Flaubert, Emily Brontë, Mozart, Schubert et du Christ. Les pépites: la sincérité « J'écris ce que je désire écrire. Même pas : J'écris ce qui vient. Je n'obéis à personne », le don du romanesque (Le jugement de Phryné), et tout ce qu'il cueille dans ses lectures de Berkeley (« Few men think, yet all will have opinions »), de Bach (« DSG. C'est ce que notaient Bach et Haydn au terme de leurs partitions. DSG se déplie en Deo Soli Gloria. A la gloire de Dieu seul. A la gloire de Dieu et seulement lui c'est à dire à l'adresse de personne »), et de tant d'autres. Accessoirement, l'éditeur n'a pas lésiné sur le toucher du livre et sa typographie.
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