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Critique de jmb33320


"Amo litteras. J'aime les lettres. Musique silencieuse des styles des écrivains que l'on préfère : ils sont comme autant de nudités, bouleversantes, particulières, intimes, touchantes, incomparables."

Si le style c'est le corps, alors Pascal Quignard peut être assuré qu'on ne le confondra pas avec celui d'un mannequin de vitrine ou de tête de gondole.

Dans ce nouveau volume du "Dernier royaume", il focalise son propos sur la lecture et l'écriture et l'importance vitale qu'elles ont dans sa vie. Mais à sa manière, c'est à dire toute en fragmentations, éclats de sens que l'on retrouve de chapitres en chapitres, voire de livre en livre, qui finissent par tisser une tapisserie comparable à celle de le Reine Mathilde, qu'il évoque d'ailleurs ici.

Ce volume est composé de trente-huit chapitres brefs mais denses .Il contient des passages autobiographiques, ce qui n'est vraiment pas l'habitude de l'auteur. Je ne sais si c'est à cause de ces quasi-confidences, mais il m'a semblé posséder une sorte de ton crépusculaire, de bilan de fin de vie pour tout dire.

L'amour des lettres c'est d'abord celui du latin dont l'auteur est imprégné. Il s'interroge d'ailleurs sur ce particularisme de son parcours de vie. Ses interrogations, qui prennent la forme de digressions, de jeux de mots parfois proches de l'association libre psychanalytique, sont mêlées à ses thèmes habituels : le trauma de la naissance, la nostalgie à jamais présente de la matrice, la puissance de la pulsion sexuelle et de l'amour, ses liens avec la mort, l'animalité en nous...

Certains passages ou termes, très érudits, auraient nécessité pour m'être compréhensibles des recherches complémentaires, que je n'ai pas faites, acceptant de me laisser perdre pour un bref moment.

Je remercie les éditions Grasset et NetGalley qui m'ont permis de lire avant sa parution ce nouvel ouvrage de Pascal Quignard, au ton si singulier et donc reconnaissable entre mille.
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