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Je viens de terminer le volume XI du Dernier Royaume : L'hommes aux trois lettres de Pascal Quignard. Je viens de découvrir cet auteur, il y a peu et j'ai adoré ce roman.
Suis-je impartiale ? Peut-être pas mais Pascal Quignard y parle d'art, de musique, d'écriture, de lecture, c'est un érudit qui se sert de références, de penseurs, du latin, d'étymologie je suis tombée sous le charme. le texte est poétique. Pascal Quignard a sa propre musique et donne du rythme à ce roman grâce aux nombreux chapitres. Avec énormément de belles phrases et parmi elles "la phrase", celle que vous retenez, qui s'adresse à vous par sa vérité et sa simplicité : " L'identité de celui qui pénètre dans les livres est transformée pour toujours."
C'est un livre qui touche à mon univers par sa vision de l'art et plus particulièrement de la lecture et de l' écriture qui me passionnent. Beaucoup de lecteurs et d'auteurs en herbe devraient s'y retrouver.
Merci aux éditions Grasset pour cette opportunité de découvrir ce roman en avant première.

#L'homme aux trois lettres #NetGalleyFrance

Sortie le 02 septembre 2020
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"Amo litteras. J'aime les lettres. Musique silencieuse des styles des écrivains que l'on préfère : ils sont comme autant de nudités, bouleversantes, particulières, intimes, touchantes, incomparables."

Si le style c'est le corps, alors Pascal Quignard peut être assuré qu'on ne le confondra pas avec celui d'un mannequin de vitrine ou de tête de gondole.

Dans ce nouveau volume du "Dernier royaume", il focalise son propos sur la lecture et l'écriture et l'importance vitale qu'elles ont dans sa vie. Mais à sa manière, c'est à dire toute en fragmentations, éclats de sens que l'on retrouve de chapitres en chapitres, voire de livre en livre, qui finissent par tisser une tapisserie comparable à celle de le Reine Mathilde, qu'il évoque d'ailleurs ici.

Ce volume est composé de trente-huit chapitres brefs mais denses .Il contient des passages autobiographiques, ce qui n'est vraiment pas l'habitude de l'auteur. Je ne sais si c'est à cause de ces quasi-confidences, mais il m'a semblé posséder une sorte de ton crépusculaire, de bilan de fin de vie pour tout dire.

L'amour des lettres c'est d'abord celui du latin dont l'auteur est imprégné. Il s'interroge d'ailleurs sur ce particularisme de son parcours de vie. Ses interrogations, qui prennent la forme de digressions, de jeux de mots parfois proches de l'association libre psychanalytique, sont mêlées à ses thèmes habituels : le trauma de la naissance, la nostalgie à jamais présente de la matrice, la puissance de la pulsion sexuelle et de l'amour, ses liens avec la mort, l'animalité en nous...

Certains passages ou termes, très érudits, auraient nécessité pour m'être compréhensibles des recherches complémentaires, que je n'ai pas faites, acceptant de me laisser perdre pour un bref moment.

Je remercie les éditions Grasset et NetGalley qui m'ont permis de lire avant sa parution ce nouvel ouvrage de Pascal Quignard, au ton si singulier et donc reconnaissable entre mille.
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Vous avez raté les 10 tomes précédents de cette oeuvre monumentale que l'auteur a nommé LE DERNIER ROYAUME ? Alors, vous pouvez peut-être commencer par ce tome 11. Cela tombe même bien, il parle de votre passion, de notre passion : LE LIVRE. La forme peut dérouter au premier abord. J'ai envie de dire qu'il s'agit de poésie en prose. Un livre qui parle du Livre. Une littérature pour dire l'histoire de la Littérature.

Pascal Quignard déconcerte, entraîne dans ses rêves herculéens, comble de ses millions de vie, ne laisse jamais indifférent. On est plongé dans un tourbillon, un maelstrom de l'Histoire transmis par les écrits, les mythes, parcourant les époques plus vite que le vent. Il fait dialoguer : Pétrarque, Cicéron, Ravel, Colette, Mallarmé, Freud, Tite-Live... empruntant aux uns et aux autres, malaxant le tout pour composer des textes étranges, puissants, uniques. Ici, l'auteur parle aussi de lui-même, il se dévoile dans un court volume bilan, autobiographique. Passionnant !

Le temps selon Pascal Quignard : être heureux c'est oublier le temps, affirme l'auteur dans le jeu le plus doux

« Sauter l'heure des repas, oublier le rendez-vous, ne plus savoir si c'est le jour ou la nuit, sont des évènements plus importants qu'avoir un avenir.
Là encore un rêveur, l'enfant, le joueur, le musicien, l'amateur de fantasmes, de perversions, de fétiches, le mystique, le lecteur, l'érudit, le savant, tous sont des affranchis du temps. »

En miroir, être malheureux, c'est l'obsession du temps. Dans la Tapisserie, Pascal Quignard revient sur ses deux dépressions sévères, en 1975 et 1981. Il consacrait son temps à d'immenses tapisseries pour lutter contre ce temps insupportable.

Le texte expliquant le titre, l'Homme aux trois lettres, arrive au chapitre III. C'est FUR, ce qui signifie en latin le voleur et qui a donné le mot français FURTIF. Pascal Quignard passe du vol – effraction – au vol de l'oiseau...
A travers une écriture superbe, il nous initie ainsi au miracle des mots qui élèvent, qui volent dans les deux sens du mot. le rêve – l'écriture qui lui est apparentée – dérobe les silhouettes de la nature, les saveurs, les êtres du passé. Les écrivains, les lecteurs, sont pour lui une confrérie, une assemblée d'hommes et de femmes hors du temps, étudiant en silence, « volant » sans bruit, comme le vol de l'oiseau.

Et toujours ces fulgurances qui n'appartiennent qu'à Pascal Quignard pour décrire l'étrangeté de la vie, le bonheur et la douleur aussi !

Voici un livre que j'ai lu et que j'ai ouvert ensuite à n'importe quelle page. Surgit alors un nouveau texte, des images, un sens qui m'étaient cachés à la première lecture. Des quelques livres que j'ai lus de cet auteur, celui-ci est peut-être le plus fort, le plus personnel. Lui qui cite abondamment les anciens lettrés, ne cite ici qu'une seule fois Cicéron comme s'il acceptait de parler en son nom propre: « Qu'y a-t-il de plus doux qu'un loisir dédié uniquement aux lettres ? »

Pascal Quignard a entrepris de renouer avec la vie par l'écriture suite à un grave problème de santé – Les désarçonnés, Tome 7 du Dernier Royaume, publié en 2012 raconte en creux cette expérience –. Cela donne des tableaux qui ont rapport tout à la fois à la poésie, au songe, à l'histoire, à l'érudition la plus complète, à la philosophie, à la psychanalyse, voire à la musique – il est violoncelliste, à l'origine du film « Tous les matins du monde » et Prix Goncourt 2002 pour Les Ombres errantes –.

LE DERNIER ROYAUME est composé de 11 volumes édités depuis 2002. Pascal Quignard publie sans discontinuer depuis cinquante ans une oeuvre qu'il décrit lui-même comme sans borne, sans dessein, de littérature pure, infinie, océane ! Comme si l'auteur ne devait pas, ne pouvait pas s'arrêter d'écrire.
A quand un tome XII à ce Dernier Royaume ? L'Empereur des lettres – son oeuvre est l'une des plus importantes de la littérature française contemporaine – en est bien capable...
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Retrouvez cette chronique avec illustration – photo composition personnelle avec le portrait Pascal Quignard, la couverture du livre, le penseur de Rodin réinterprété et la glycine de mon jardin – sur mon site Bibliofeel ou sur la page Facebook clesbibliofeel.

Lien : https://clesbibliofeel.blog
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Il est très rare que j'abandonne un livre avant la fin ; encore plus rare que je le referme avant d'atteindre la cinquantième page. Celui-ci sera donc mon exception de l'année 2020.

Pour me faire une opinion personnelle, j'ai lu le livre avant de lire les critiques. Arrivé aux alentours de la quarante-cinquième page, je me suis posé la question "Quel message l'auteur veut-il nous faire passer ?". Par acquis de conscience, avant de refermer définitivement l'ouvrage, je suis allé feuilleter les dernières pages, au cas où la réponse s'y cacherait. Espoir déçu : le dernier chapitre s'appelle le fond magique de l'amour, traite effectivement du sujet, intéressant en soi, mais je n'ai pas perçu le lien avec le reste...

Je vais faire une remarque générale, que je fais souvent aux auteurs d'essais. Ils devraient mieux respecter les règles de la dissertation, telles que je les ai apprises un demi-siècle plus tôt : présenter dans une introduction la ou les thèses qu'ils veulent défendre, détailler ensuite leur argumentation, et enfin conclure en résumant en quoi les arguments présentés confirme la thèse défendue, ou ne l'infirme pas. Vous aurez compris que dans L'Homme aux trois lettres il n'y a rien de tout ça. On entre directement dans le vif du sujet !

Oui, mais quel sujet ? Il faudra que je lise les critiques pour découvrir qu'il est "Qu'est-ce que la littérature ?". Je ne l'avais pas compris ! le premier chapitre commence bien par "J'aime les livres. J'aime leur monde." Mais le troisième débute par "« L'homme aux trois lettres », telle était la périphrase que les romains utilisaient pour nommer le voleur. le nom du voleur en latin était fur." Je n'y ai vu que l'expression d'un amour des mots, des mots pour les mots...
Suivent une série de questions ou d'affirmations telles que 'Pourquoi les cambriolages sont-ils si douloureux alors qu'ils nous débarrassent de tant de choses finalement inutiles ?" ou "L'homme vivant ne perçoit pas sa vie. Il ne la perçoit ni dans sa source, ni dans sa fin." Belles phrases, mais pour dire quoi ?

Sans doute mon incompréhension vient-elle en partie de ce que L'Homme aux trois lettres est le tome XI de Dernier Royaume. C'est bien écrit en 4ème de couverture. Mais il eut été utile de compléter par la mention "Non initié, s'abstenir !".

Tournons définitivement cette page et passons à une autre lecture...

Merci néanmoins à Lecteurs. com et Grasset de m'avoir proposé la lecture de cet ouvrage.
Lien : http://michelgiraud.fr/2020/..
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Nous sommes des voleurs. Lorsque nous lisons, lorsque nous écrivons, nous volons les prédécesseurs, les anciens. L'homme aux trois lettres, c'est le voleur latin fur, trois lettres que Pascal Quignard place aux côtés de rex, roi.

Le roi lecteur, ce peut être Lancelot, le premier chevalier français qui ait appris à lire :
"Il rompt les magies. Il met fin aux étranges coutumes. Il délivre les ensorcelés. Il déchaîne les enchaînés. Il assagit les fous. Il nomme les perdus. Il fait se soulever les morts qu'il fait sortir des pierres.
La littérature – la lettrure – ranime les morts dans les livres.
La littérature – la lettrure – désenvoûte le sort lancé sur nous à la naissance."
L'écrit induit une rupture avec les sons de je à tu. La langue écrite est assignée au silence, le lettré vole la langue à l'oralité sociale. Pour faire taire le viol, Térée coupe la langue de Philomèle qui est condamnée à tresser une tapisserie, l'instrument de sa vengeance. Ce silence, c'est aussi la stupeur de saint Augustin qui regarde saint Ambroise lire sans bruit.

Celui qui lit est à l'écart, en requoy (recoin). le lecteur est solitaire, il s'échappe du monde social et perd provisoirement son identité. La lecture est une "expérience solitaire et asociale", écrit Claire Paulian.
L'univers de Pascal Quignard est très personnel, ce qu'il écrit invite beaucoup à la réflexion, ainsi que le faisait remarquer Emmanuel Carrère lors d'une diffusion de "La Grande Librairie" (sept. 2020) : certains livres font tourner la page, d'autres font lever les yeux et interroger telle phrase, tel mot. Ainsi lorsque l'on rencontre la proposition "L'écriture à la fois projette le son sous les yeux mais en le précipitant en silence", le sens apparaît rapidement et clairement qui évoque, entre autres, la tapisserie de Philomèle. Il sera moins aisé au lecteur de ne pas s'arrêter sur "L'écriture cherche sans fin autre chose que ce qu'elle note de ce qu'elle évoque" ou "Le monde écrit est allogène au monde de la parole humaine".

L'auteur de "L'homme aux trois lettres" pense aux limites du rêve et de l'obscur.

Il glisse volontiers vers la psychanalyse et pratique les citations latines, les références mythologiques, le vocabulaire érudit. Peut-être passera-t-on par-dessus certains passages qui résistent. Mais on a conscience de disposer d'un livre qui se nourrit des lettres et alimente notre attachement à elles. Tous les petits textes et notes rassemblés ici ont été consignés à différents moments de la vie de l'auteur, comme l'indiquent certaines faits autobiographiques qui dessinent l'homme Quignard, fragile comme tout le monde peut l'être.

Dans la lecture et l'écriture, il y a quelque chose en rapport avec la contemplation, le recueillement. Ce onzième livre du "Dernier Royaume" est figuré par la quiétude des précieux moments avant l'aube :

"Le temps avant le temps qui dure – le temps qui précède le monde manifeste, lucide, extérieur, perceptible, social, bruyant, pressant, hurlant.
Le temps où se replier encore, se taire encore, poursuivre le silence dans le susurrement du crayon sur la feuille aussi blanche, gris-blanc, grise, que le jour qui se prépare."
Lien : https://christianwery.blogsp..
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On ne peut ranger ce livre de Quignard dans une case : roman, essai, autobiographie ,poème. Il est tout cela , méditation sur l'acte de lire, d'écrire, errance rêveuse autour de la page blanche , entrelac érudit et naïf d'une culture irradiante et de la vie simple du corps , jouissance du mot , de la syntaxe. Un bonheur pour l'amoureux des livres et de la lecture , à savourer dans le silence et la patience car tout n'est pas donné…
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Mythologies, méditations partagées sur le ton de la révélation, explorations étymologiques pour creuser la naissance des idées, c'est le monde du « Dernier Royaume » (ici le tome XI). Il faut s'y préparer, comme on se prépare à la précision, à la grandeur tragique des Ombres errantes de Couperin (le titre du tome I). Les obsessions de Quignard s'y retrouvent — la parole, l'écriture, la lecture silencieuse, la naissance, le sexe, les religions et même les phrases : « Ne me parle pas de la mer, plonge. Ne me parle pas de la montagne, gravis. Ne me parle pas de ce livre, lis, avance plus loin encore la tête dans l'abîme où ton âme se perd », ces mots étaient déjà présents dans Critique du jugement. Une culture exceptionnelle (voir les deux incantations égyptiennes pour soumettre à l'amour un homme et une femme). Plus de confidences biographiques que dans les tomes précédents. Quignard nous laisse travailler sa lecture comme l'orpailleur tamise pour trouver l'or. Des exemples dans les citations jointes.
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L'Homme aux trois lettres, de Pascal Quignard (à paraitre fin août chez Grasset) : ce onzième opus du Dernier Royaume s'adresse bien sûr à la communauté de solitaire que forment les lecteurs de littérature, c'est un éloge, d'une rare érudition, parfois épuisante, toujours généreuse, bénéfique, étonnante, un éloge du livre donc, du langage, de l'écriture et de la lecture, plus encore de la littérature, ce graal auquel il est si bon de s'abreuvoir. du grand Quignard.
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Cet homme aux trois lettres, c'est le "fur" latin, le voleur. Toute littérature, selon Pascal Quignard, est un vol. Parti du principe que le mot "littérature" est sans origine, Pascal Quignard se propose d'explorer la chose écrite comme la chose lue. de l'écrivain qui se tait au lecteur silencieux, l'écrit passe "à travers une forêt de symboles". Les références au "jadis" restent nombreuses elles sont souvent théologiques: le tau, symbole de la croix en lettres hébraïques, grecques, latines…
Ecrire est ce silence intérieur qu'on transmet aux autres âmes vivantes (qui s'extraient du temps) ou mortes (incantations écrites près des cadavres, poèmes aux morts…)
Toutes les oeuvres des grands écrivains sont des plagiats plus ou moins habiles. La lecture garde une force magique, présuppose un au-delà. Ainsi Saint-Augustin est-il transformé à la vue du profil de Saint-Ambroise, l'évêque de la Cité de Milan, lisant dans la nef de l'ancienne basilique.
Allégorie de la lecture/écriture du voleur volé, du "claquoir des ténèbres" comme les deux pages d'un livre dont le claquement annonce la mort du Christ, de Dieu donc.
On explore une fois encore chez Quignard, les différentes langues, l'origine des mots, on voyage au coeur des rituels, dans le temps, dans ce "jadis" cher à l'auteur, on vole ses pensées comme on reçoit une communion et on en est à jamais transformé.
Un plaisir absolu de lecture que j'ai fini à l'aube.
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C'est une rencontre à laquelle je ne m'attendais pas, celle qui fait se croiser Pascal Quignard et Baptiste Morizot (Sur la piste animale) dans ces phrases qui pourrait être nées de la plume de ce dernier: " Les anciens romains insistaient sur l'antériorité et la supériorité de la pratique silencieuse (exercitatio tacita) qui remonte au guet de la chasse humaine elle même initié de la prédation animale...." (p138) et "Les chasseurs ne vont pas à la chasse des traces: ils se sont mis en quête de cette bête fauve, plus ancienne qu'eux, et plus anciennes qu'elles, qu'ils ne voient pas, qui les as imprégnés, qu'ils pourchassent, qu'ils ont admirée, qu'ils désirent encore au point qu'ils voient sans qu'ils voient. Ils rêvent de ces bêtes qu'ils poursuivent sans les percevoir, qu'ils imaginent dans les ordures qu'elles ont abandonnées, dans les branches quelles ont cassées, dans leurs poils arrachés, dans les mousses confuses.
L'absence est déjà dans ces lettres qu'ils examinent.
Déjà ils lisent" (p146).
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