Citations sur La chronique des Bridgerton, tome 6 : Francesca (20)
- Je vous aime, le savez-vous ?
Violet sourit.
- Je le soupçonnais plus ou moins.
- Mère !
- Bon, bon... Bien sûr, je le sais. Comment pourrais-tu ne pas m'aimer, moi qui t'aime tant ?
- Je ne vous l'ai pas dit, murmura Francesca, que cette omission horrifiait. Pas récemment, en tout cas.
- Tout va bien, dit Violet en lui pressant la main en retour. Tu avais d'autres préoccupations.
Jusqu'à présent, l'amour n'avait été qu'un plaisir physique. Ce qu'il venait de vivre engageait son âme toute entière.
- Très bien, poursuivit-il d'un ton magnanime, je ne vous demanderai pas votre main. Et tant pis si un véritable gentleman insisterait pour vous épouser, après ce qui s'est passé...
- Si vous étiez un gentleman, l'interrompit-elle, il ne se serait rien passé.
- Pour danser la valse, Francesca, il faut être deux, lui rappela-t-il avec douceur.
Il ne pourrait jamais avoir Francesca Bridgerton Stirling. En revanche, songea-t-il avec un petit rire sans joie tandis qu'il s'adossait au canapé, […], il pouvait reprendre un verre.
Puisqu'il faut être honnête avec soi-même, y compris lorsque l'on mène une vie de débauche, il reconnaissait qu'il avait couché avec des femmes mariées, et plus d'une, mais uniquement si leurs époux ne les satisfaisaient pas, et encore, à la condition expresse qu'elles aient déjà mis au monde deux héritiers mâles, trois si l'un des deux premiers semblait de constitution frêle. Un homme se devait d'avoir des principes, tout de même.
Le claquement des sabots des chevaux, les cris des vendeurs de fleurs dans les rues, l’écho des voix aux accents raffinés, le parfum des châtaignes grillées et la légère couleur de suie qui flottait dans l’air, tout cela se combinait pour créer une atmosphère qui n’appartenait qu’à Londres.
Pour danser la valse Francesca, il faut être deux, lui rappela-t-il avec douceur.
Manifestement, Francesca éclipsait toutes les débutantes au frais minois. Le nombre de ses prétendants doublait chaque jour, du moins était-ce l'impression de Michael, qui ne pouvait traverser le hall sans buter sur quelque jeune niais éperdu d'amour.
Il y avait de quoi vomir. De préférence sur le jeune niais en question.
Peut-être, maintenant que le chagrin était moins vif, réussirait-il à entretenir avec Francesca des relations amicales, sans avoir l'impression d'être un voleur complotant pour s'emparer d'un trésor longtemps convoité.
Aussi longtemps qu’elle resterait dans l’ignorance des sentiments qu’il éprouvait pour elle, aussi longtemps qu’elle ne comprendrait pas pourquoi il n’avait d’autre choix que se haïr un peu plus chaque fois qu’il prenait la place de John. Il ne pouvait demeurer près d’elle.