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Critique de meyeleb


Michel Quint fait désormais partie du paysage littéraire français. On connait l'intérêt qu'il porte à la guerre, et on sait qu'il ne l'aborde jamais de manière frontale. Aussi, lorsqu'on ouvre son nouveau roman, la question est de découvrir par quel cheminement il va nous conduire à entrer dans un questionnement sur la guerre, ou plutôt les guerres, et leurs conséquences.
Nous sommes en 1953. Huit ans ont passé depuis la Libération. Certes le pays est libéré, mais il semble qu'en chacun des personnages que nous croisons au fil des pages, quelque chose reste enfermé. Des secrets, des souffrances. Qui est Robert Duvinage ? Un simple escroc bas de gamme, même pas belle gueule, qui prend l'argent et l'amour là où ils se trouvent ? Et Hortense ? Qui est donc le père de son enfant ? Pourquoi est-elle venue s'exiler dans ce village d'Erquignies, non loin de Lille ? Nous faisons la connaissance des habitants de cette bourgade, où chacun cherche à renvoyer l'image d'une vie tranquille et sans histoire. Nous les découvrons peu à peu dans leur intimité. Michel Quint sait tout à fait jouer avec nos attentes de lecteurs « voyeurs » : il donne par bribes, égrène les informations, stimule notre curiosité. Par moments il nous lance une grenade qui vient faire exploser les faux-semblants ; se dévoile alors tout un pan de vérité, une vérité qui dérange ou qui fait mal. Cette ferme incendiée qui tue toute une famille : qui ? Ce départ de feu dans l'école où vit Hortense : qui ? La suspicion va faire son oeuvre, et nul n'en sortira vraiment indemne.
A cette histoire avec un petit « h » viennent se mêler les échos de la grande Histoire : on garde en mémoire les stigmates de la guerre, le procès d'Oradour vient de s'ouvrir, certains sont partis se battre en Indochine. On lit beaucoup les journaux, on s'informe, on veut savoir comment l'Histoire trouvera panser ses plaies.
Ce roman, d'une certaine manière, pose les mêmes questions qu'Effroyables Jardins : héroïsme, lâcheté, peur, silence, mensonge, générosité, solidarité, qu'est-ce que l'homme ? Pas de réponse manichéenne surtout !
Une lecture intéressante, dont je remercie Masse Critique.
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