Un ver dans le fruit

Un prêtre nouvellement ordonné arrive dans sa paroisse au milieu des vignobles alors qu'un des deux grands propriétaires terriens vient de mourir dans des circonstances accidentelles fort louches.

Pendant que le jeune Pierre va essayer d'apprivoiser ses paroissiens, aidé de son confrère du village voisin fort sympathique, un inspecteur (aux faux airs de Louis Jouvet !) venu de la ville mène l'enquête pour tâcher de découvrir qui a tué M. Deguelo. Ce récit met surtout en lumière l'antagonisme des deux familles qui possèdent les vignes alentours : les Renard et les Deguelo.

J'ai bien aimé le personnage candide du prêtre dont la mère envahissante essaye d'évincer la bonne, ses efforts pour ramener le calme dans les esprits et les coeurs mais il aura du mal à triompher sur les bas sentiments de jalousie et de revanche.

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1962, le jeune abbé Pierre Ferra débarque dans le petit village vigneron de Restigné, plein d'entrain à l'idée d'administrer cette nouvelle paroisse, loin de la présence quelque peu envahissante de sa chère maman. Mais à peine arrivé, qu'il s'immerge dans un contexte local peu serein : le grand propriétaire de vignoble (Déguelo de son petit nom) vient de mourir dans une explosion et tous les commérages et soupçons se tournent vers son rival ancestral, le brutal Renard...

J'ai retrouvé dans cette BD un style graphique et narratif que j'adore. J'aime beaucoup cette manière de raconter les travers et bassesses humaines à travers le regard naïf et inexpérimenté d'un jeune curé de campagne, ces portraits savoureux et tellement évocateurs de personnages si réalistes, ainsi que l'humour noir qui imprègne tout le récit.
Un régal !

Septembre 1962. Un jeune curé, heureux d'échapper aux griffes d'une mère particulièrement possessive, prend le train pour rejoindre Restigné, niché au coeur des vignobles et des jalousies entre domaines. Il est un peu inquiet à l'idée de gagner cette paroisse en bord de Loire : il s'agit là de son premier ministère. Une fois sur place, il se rend vite compte que ses craintes sont fondées…

« Un ver dans le fruit » condense l'étendue du talent de Rabaté : sa touche graphique caractéristique (lourdeur et noirceur du trait) est au service de l'intrigue bien pensée. Avec beaucoup d'humour, il conte un drame au coeur du milieu viticole et sait dépeindre les bassesses quotidiennes des habitants d'un village, entre lâcheté et hypocrisie. le jeune curé va se forger en peu de temps une expérience solide de l'être humain et découvrir ses facettes sombres : jalousie, envie, soif de possession… Il apprendra combien il est difficile voire dangereux de mener les âmes jusqu'à la repentance : au beau milieu de la noirceur, la mort côtoie souvent la vie. Si le trait est noir, l'humour allège l'atmosphère et laisse filtrer, dans les blancs, l'espoir.

1962. Un nouveau curé arrive dans un village de viticulteurs bien tranquille... sauf qu'il y a eu un drame juste avant son arrivée, il ne faut donc pas se fier aux apparences.
Le nouveau curé doit donc se faire une place au milieu de tout ça, on découvre les villageois petit à petit.
Les clichés sur le curé, son vélo et sa bonne m'ont fait sourire ainsi que sa maman qui a du mal à le lâcher et qui le couve.
D'autres passages font plutôt froid dans le dos et l'auteur manie très bien l'alternance entre l'humour et le tragique. Ambiance thriller des années soixante : j'ai passé un bon moment.
J'ai également aimé être surprise et glacée par la fin.
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Véritable roman noir et caustique, il mérite amplement cette réédition après une primo publication en 1997.

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