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Critique de c.brijs


Renouer avec la lecture et le blog et tomber sur cette petite pépite, c'est certainement un signe du destin.

"Tomber" n'est pas le mot exact puisque Félix Radu, l'auteur, est loin d'être un inconnu. Voilà plusieurs années que je suis ce petit prodige, namurois de surcroit - soyons un peu chauvins - sur les réseaux sociaux. Que ce soit à travers ses publications ou ses chroniques en radio, ses mots, empreints de poésie et de sensibilité, m'ont touchée plus d'une fois. du Petit Prince à qui il prête sa voix, il a la candeur de l'enfance et porte, tout comme lui, haut et fort, ce message fondamental : "On ne voit bien qu'avec le coeur. L'essentiel est invisible pour les yeux".

Dans cet ouvrage, "du théâtre qui se lit" comme l'écrit Alexis Michalik dans la préface, "on ressent son envie, son plaisir et sa facilité à disserter sur l'amour, sur la carte du Tendre."

On n'a aucune peine à le croire. Tendre et romantique, Félix Radu l'est également dans la vie. Pour preuve, cette anecdote qu'il a partagée en vidéo avec ses followers où on le voit emprunter les transports en commun avec, sur son dos, le clavier empaqueté et ficelé (tant bien que mal) qu'il désirait offrir à son amoureuse pour Noël.

Dans sa postface "Lettre au lecteur par Félix Radu", il s'en explique : "J'ai calqué mon référentiel sentimental sur des personnages de roman. Je ne sais qu'aimer comme Cyrano, pleurer comme Fortunio, m'ennuyer comme Bovary, me révolter comme Lantier."

Cette proximité entre l'auteur et son personnage, poète sur le devenir qui tombe amoureux d'une princesse, est à ce point troublante que c'est sa voix qu'on entend à travers les répliques de Massimo. C'est lui qu'on visualise avec, tout comme son alter ego de papier, "cette même chemise froissée, avec (son) air naïf, et (ses) cheveux décoiffés". C'est aussi cela qui rend cette lecture si vivante et actuelle.

Car il a gagné son pari, notre petit prince des temps modernes. du haut de ses vingt ans, âge où il a écrit cette pièce de théâtre, il réussit l'exploit de placer côté à côté les mots "classique" & "contemporain". Son désir s'est exaucé, sa pièce a trouvé "place dans la bibliothèque d'une savante littéraire, sans rougir d'être au côté De Stendhal ou Tchekhov, ainsi que sur l'étagère d'un jeune, à côté d'un jeu PS5 et d'une paire d'écouteurs."

Sa plume, rapide et vibrante nous conte une histoire d'amour intemporelle qui titille ce qui fait le drame de notre existence : notre propension à l'Amour absolu que, tragiquement, notre condition humaine, nous empêche d'atteindre. A travers ses mots, on pleure, on rit... on vit ! Et Dieu, que cette catharsis fait du bien !

A tel point qu'on se surprend à relire du début, à se délecter des mots et des phrases qui résonnent plus particulièrement en nous, à repérer les lettres qui ressortent littéralement du texte pour former un message codé, clé de l'Amour, de la Vie... A chacun de nous d'y trouver sens pour y jouer sa partition !

(...) le présent, ce n'est que le futur qui danse et le passé qui gronde. La vie est jalonnée de touches noires et de touches blanches, ne vouloir jouer que d'une couleur, c'est limiter sa vie aux chansonnettes ou à la dissonance. Les grandes musiques, les symphonies, passent de l'une à l'autre, accompagnant les arpèges futurs des accords du passé. Quelquefois, ce qui semble sonner faux d'un côté, sonne juste de l'autre...

Reste plus qu'à découvrir ce texte sur les planches... le rendez-vous à Avignon est loupé mais ce n'est que partie remise !
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