C'est peut-être cela la pauvreté.
Ne pas pouvoir essuyer sa morve. Ne pas avoir un mouchoir en poche. Propre. Bien repassé par sa mère. Brodé par elle. Avec son nom écrit dessus.
« C’est une rive sans nom. C’est une rive sans fond. C’est une rive sans tronc. Et des sables qui ne parlent que de toi. Et des vents qui n’effacent que mes danses. D’étranges vacillations et de pâles émois. De douces frayeurs et des bouts de transe. Je t’y invite. Je t’en conjure. Je t’y invite. Je t’en murmure. Ma langueur et mes pâles heurts. Toute l’eau de mon âme pétrifiée à tes désirs. C’est une autre rive à tes heures. Un temps perdu à te contempler à plaisir. Un temps perdu à ne plus rien se dire que revenir. Et je reviens au rêve de toi qui m’a fait ton avenir. Je reviens et à jamais, je reste. A toi. »
Elle est là.
Leur père les laissait choisir tout en leur enseignant que personne ne pouvait se prétendre propriétaire d'un livre. Un livre, çà se partageait. Hia n'avait jamais oublié cela. Personne n'est jamais maître d'un livre. p145
On ne cache rien de ce monde. On ne peut rien cacher de ce monde. On coupe la tête au Négro, putain sur cette terre. Trop d'ethnies ! On explose la tête à l'Afghân, et que vive la démocratie ! L'obscurantisme ne passera pas ! On bombarde Gaza, bien fait pour leurs gueules de terroristes ! Retour sur Terre; Retour. La crise passera ! l'Homme vaincra ! Bourse triomphera. p101
Mais l'attiraient encore les mensonges de la fantaisie, la valse des volontés dans le bal des libertés, le vertige des sans règles et l'entremêlement du désir et du hasard. P73
Sa mère a la phobie de l'eau. Un ami de celle-ci avait plongé un jour dans la piscine. Un outil était oublié au fond de l'eau. Dressé comme une lance.