[...] Un gamin intrépide est abattu au moment où il tentait d’allumer un mortier artisanal. Un autre est tué, armé d’une petite carabine 22 bonne à chasser les iguanes, avec laquelle il n’a pas réussi à tirer. À dix heures du matin, Tongolele peut informer Leónidas que la route de l’aéroport est dégagée.
[...] Les gamins élevaient des barricades dans les rues, les flics anti-émeutes étaient partout, des pick-up Hilux patrouillaient avec des policiers en gilets pare-balles sur les plateformes arrière.
– Et maintenant Troie brûle vraiment, dit le père Pancho. Ils coupent les arbres de vie à la racine. L’abattage ne fait que commencer.
[...] Ils croisèrent de longues files de Hilux en route vers l’ouest, remplis de paramilitaires aux visages couverts et habillés de tee-shirts de différentes couleurs, qui brandissaient leurs armes de guerre. Le camarade Artemio avait raison. Les troupes ne criaient aucune consigne, ne menaçaient personne avec des mots. La démonstration était muette, mais sinistre.
[...] Ils vont sortir les armes et tirer sur les mômes dans les rues.
[...] – Monseigneur est armé de paroles. Les paroles sont plus puissantes qu’une mitraillette à quatre canons, camarade.
– Ça, ce sont des conneries. Les balles transpercent aussi les soutanes.
[...] – Nous sommes peut-être en train de vivre le Printemps nicaraguayen, comme il y a eu le Printemps arabe.
– Malheureusement nous n’avons que deux saisons, l’hiver quand il pleut et l’été quand il ne pleut pas.
On s’est mis tous ensemble à fabriquer un pantin qui ressemblerait à Buzz l’éclair, l’astronaute qui crie Vers l’infini et au-delà ! et regardez ce qui est en est sorti : Chucky, la poupée de sang.