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Inspecteur Morales tome 2 sur 3
EAN : 9791022609111
350 pages
Editions Métailié (16/05/2019)
3.58/5   12 notes
Résumé :
L’inspecteur Dolores Morales, ancien guérillero, n’a pas fait fortune comme beaucoup de ses camarades au moment où la révolution s’est convertie au capitalisme triomphant. Il est devenu détective privé, spécialisé bien malgré lui dans les affaires conjugales. Avec l’aide de Sofia, ex-femme de ménage dotée d’une morale révolutionnaire intraitable, renforcée par l’Église évangélique, et du fantôme de Lord Dixon, un ami tombé sous les balles, il est chargé de retrouver... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
"Retour à Managua", c'est le retour aux affaires de l'inspecteur Morales. Un retour pas des plus flamboyants : après son enquête précédente ("Il pleut sur Managua", que je n'ai pas lu), Morales est passé du statut plus ou moins enviable d'inspecteur de police à celui, pas enviable du tout, de détective privé besogneux (mais honnête et droit), cantonné aux histoires d'adultère. En plus d'avoir perdu son prestige, il a perdu son acolyte de toujours, Lord Dixon, tué par balle. Il continue néanmoins à bénéficier des conseils de celui-ci, puisque son fantôme lui rend régulièrement visite. Doña Sofia, bien vivante pour sa part, ancienne femme de ménage du commissariat, a quant à elle été promue associée de l'agence de détectives de Morales. Celui-ci, ancien guérillero sandiniste, n'a pas voulu (en raison de l'honnêteté et de la droiture susmentionnées) s'enrichir sur le dos de la révolution lorsque celle-ci a viré de bord vers un capitalisme à tous crins, généreusement diffusé par les USA. Bref, sa situation financière et celle de son agence ne sont pas brillantes. Jusqu'au jour où un homme d'affaires riche et puissant s'adresse à lui pour retrouver sa belle-fille disparue. Tout en menant les recherches, Morales et son équipe comprennent que leur client n'a pas réellement envie de voir l'enquête aboutir. Et quand ils retrouvent la jeune femme, ils hésitent à la ramener au bercail...
J'avoue que j'ai eu du mal à m'intéresser à cette intrigue. Beaucoup (trop) de dialogues, des péripéties peu captivantes, des personnages secondaires qui font beaucoup trop d'ombre au principal que l'on perd presque en route, j'ai trouvé cette histoire un peu poussive et bavarde. le roman vaut surtout pour sa galerie de personnages bigarrés et la plongée dans les bas-fonds de la capitale nicaraguayenne, dans une sorte de cour des miracles hantée par les laissés-pour-compte de la révolution, pervertie par la dictature, le néolibéralisme et la déglingue morale. Bourré d'humour noir, ce polar est une critique grinçante d'un pays gangrené par la corruption, qui reflète les désillusions de son auteur, lui-même ancien sandiniste convaincu et amèrement déçu par la Révolution.
En partenariat avec les Éditions Métailié.
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Les lecteurs d'Il pleut sur Managua, paru en 2011, ont longtemps attendu de nouvelles aventures du détective privé Dolores Morales. Les voici enfin, sous le titre voisin de Retour à Managua, et même si ce nouvel opus n'a pas des qualités aussi évidentes que son prédécesseur, il reste cependant un livre de bonne compagnie pour ceux qui aiment les romans noirs, à fortes connotations sociales, d'un pays, le Nicaragua, qui fait peut parler de lui depuis la révolution sandiniste (et encore moins du point de vue littéraire). Sandiniste, justement, l'auteur, Sergio Ramirez, l'a été, profondément engagé contre la dictature de Somoza. Aujourd'hui, il fait partie des désillusionnés de la politique, comme beaucoup d'anciens activistes et se consacre à l'écriture, pour notre plus grand bonheur. Retour à Managua vaut donc principalement pour son atmosphère et la description de la vie dans la capitale du Nicaragua où les inégalités sont de plus en plus béantes et où la corruption sévit à haute échelle. Morales, le double de Sanchez, est un homme déçu par la Révolution, mais qui n'a pas pour autant perdu ses valeurs morales même si, au début du roman, le doute est permis, étant donné le commanditaire de l'enquête qu'il a à mener. Il va ainsi traverser les bas-fonds de Managua et rencontrer quelques anciens camarades de lutte, tombés au plus bas. Point de lamentations pourtant, le livre est gorgé d'humour noir et multiplie les personnages des plus pittoresques. C'est d'ailleurs là où le bât blesse : le roman devient parfois choral et oublie en chemin son principal "héros", pourtant extrêmement attachant. Les dialogues sont l'un des points forts de l'ouvrage et sont souvent savoureux. Néanmoins, en donnant beaucoup de place à un interlocuteur fantôme (puisque décédé), qui n'arrête pas d'intervenir dans les conversations, l'auteur alourdit quelque peu la narration. C'est dommage mais pas rédhibitoire pour prendre du plaisir à suivre une histoire palpitante et à multiple facettes.
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Après la réussite du démantèlement de deux cartels de la drogue dans Il pleut sur Managua, l'inspecteur Dolores Morales ex-guerillero sandiniste, est couvert d'honneur, mais pour lui cette belle réussite est assombrie par la mort de son équipier et ami Lord Dixon tombé lors d'une fusillade avec les narcotrafiquants.
Mais contre tout attente, l'inspecteur Morales sera mis d'office à la retraite.
En effet, les narcos avaient infiltré le pouvoir et les services de police jusqu'en très haut lieu, et certains ont voulu éliminer cet inspecteur un peu trop zélé qui contrait leurs affaires.
Morales a donc créé une agence de détective privé qu'il tient en compagnie de Dona Sofia une ancienne guérilla qui a quitté son poste femme de ménage au commissariat et de Fanny sa maitresse.
Aussi, lorsque Miguel Soto un riche homme d'affaires (plus que corrompu) s'adresse à Morales pour qu'il retrouve la fille de sa femme une adolescente qui a fugué, l'ancien inspecteur est à mille lieux de se douter qu'il met le doigt dans le pire des engrenages et c'est dans les bas-fonds de Managua qu'il va devoir enquêter sous la surveillance de Togolele le chef de la Police Secrète qui n'a qu'une envie : éliminer Morales.
Un polar qui sous couvert d'humour nous dresse un portrait terrible de la société nicaraguayenne : corruption, trafic de drogue, enlèvements, torture, meurtres, et un final qui nous laisse au désespoir prouvant que le mal est bien plus fort que le bien.
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Ce livre (2017)est une suite de Il pleut sur Managua (2008), et je crois savoir qu'il y a déjà un troisième tome qui circule (avec Togolele dans le titre, le surnom du chef de la Police Secrète de Managua).

La lecture a été très agréable car il y a un bon dosage entre géopolitique locale et un polar, avec des personnages tellement hauts en couleur : l'inspecteur Dolores Morales, aujourd'hui renvoyé de la Police (pour avoir enquêté sur la corruption); son assistante, la sagace Dona Sofia, ex femme de ménage au commissariat, mais aussi ex guerrillera de première ligne, forte en Informatique (une hacker née); la volcanique Fanny, maitresse en titre de Morales, abandonnée par son mari. L'ancien camarade de guerrilla de Morales, mort durant l'enquête du tome 1, est omniprésent sous forme de conscience de Morales, lui prodiguant conseils et points de vue.

Dans ce tome Miguel Soto, un riche et influent nicaraguayen, vient solliciter l'agence de Morales afin de retrouver sa belle fille, volatilisée (fille d'un premier mariage de sa femme). Il s'adresse à eux seulement pour que cette recherche reste secrète et que surtout personne, ne vienne fouiller sur son territoire.

Le détective Morales ira de découverte en découverte, il devra affronter des situations violentes (le pain quotidien dans ces petits pays) sur un fond géopolitique local à lire entre les lignes. Parce que ce livre se lit avant tout comme un bon polar. Les dialogues sont savoureux, par moments très drôles (pour la VO).

La fin est désolante car c'est la corruption qui gagne, de la façon la plus amorale qui soit.
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Dolores Morales est un ancien guérillero. Un peu amoché il est désormais détective privé et essaie de joindre les deux bouts. Il aurait pu gagner plus dans sa vie d'avant, mais c'est ça qui le fait avancer. Lorsque Soto, un homme d'affaires réputé lui demande de retrouver sa belle-fille disparue, il voit cela comme un contrat ordinaire qu'il accepte sans discuter. C'est sans compter sur la réputation de l'homme d'affaires qui a ses entrées partout. Accompagné par une équipe plutôt éclectique, Morales va se mettre en route et tenter de retrouver la jeune femme et la ramener à sa famille. Eclectique c'est le moins qu'on puisse dire : Doña Sofia, ex-femme de ménage dont l'instinct est imparable ; Fanny malade mais très éveillée ; Vadémécum, médecin, au passé trouble ; Ovidio et Apolonio les coiffeurs ; Rambo, ex compagnon de lutte, sans oublier le fantôme de Lord Dixon, ami mort sous les balles. Une sacrée équipe ! Mais chacun va mettre sa pierre à l'édifice dans la recherche de la jeune Marcela. le problème avec ce type de demande c'est qu'on ne sait jamais vraiment qui on a en face de soi. Morales va vite se rendre compte que cette recherche n'est pas saine. Les témoignages des proches de la jeune fille vont lui confirmer. le chasseur va bientôt devenir le chassé, au prix d'une vie à sauver. La recherche est ouverte, mais jusqu'où va-t-elle emmener l'inspecteur Dolores Morales ? Une lecture nicaraguayenne que je découvre avec enthousiasme. L'histoire est très plaisante à lire, avec humour, sur un sujet qui l'est moins. La présence de Lord Dixon, de ses réflexions caustiques et bien éclairées sur la situation y sont pour beaucoup. J'ai découvert une histoire, un personnage, un style, une autre façon d'écrire. Un roman singulier à découvrir absolument pour son univers, son histoire et surtout pour cette équipe atypique !
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Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
– La modestie est une vertu de connard, dit Lord Dixon, franchement écœuré.
– Mais je vais maintenant en faire partie, sourit Agnelli.
– Vous ne faites pas appel à moi pour la disparition de couverts en argent ou d’un chien de race ? dit l’inspecteur Morales.
– Non, pas du tout. Dans cette maison, rien ne peut disparaître, ce serait impossible, sourit à nouveau Agnelli.
– Le client ne vous a pas encore expliqué ce qu’il attend de vous parce que vous ne lui en laissez pas l’occasion, dit Lord Dixon.
– Quelle que soit l’affaire, vous pourriez vous payer la meilleure équipe d’enquêteurs, et même les faire venir des États-Unis, dit l’inspecteur Morales.
– Et pourquoi pas lui dire qu’il peut aussi appeler à l’aide le ministre de l’Intérieur pendant que vous y êtes, dit Lord Dixon.
– Le ministre de l’Intérieur serait enchanté de vous aider, ajouta l’inspecteur Morales.
– Il a pris le petit-déjeuner ici même, avec moi, avant-hier, assis à votre place, dit Agnelli. Mais notre conversation concernait d’autres sujets. Je ne veux en aucun cas mêler la police à cette affaire.
– Je crois que vous vous trompez, dit l’inspecteur Morales. Laissez ça entre les mains du ministre, et dès ce soir le bandit, quel qu’il soit, sera sous les verrous.
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La vénérable Lada avait troqué son bleu céleste pour un bleu de Prusse en sortant de l’atelier où on avait miraculeusement réparé sa carrosserie criblée de balles lors de l’attaque où Lord Dixon avait perdu la vie, bien des années auparavant. Heureusement, le moteur n’avait pas souffert des impacts, et en ce vendredi d’août la valeureuse voiture, conduite par l’inspecteur Dolores Morales, roulait bon train sur la route de Masaya, en direction du sud.
Les structures métalliques des “arbres de la vie” semés sur ordre de la première dame peuplaient le terre-plein central et les bas-côtés, formant une forêt immense et étrange, avec leurs feuillages en arabesques jaune d’œuf, bleu cobalt, rouge fuchsia, vert émeraude, violet gentiane, rose mexicain et rosé persan, dont l’enchevêtrement s’élevait entre les panneaux publicitaires.
Suivant les indications de la carte posée sur le siège du passager, l’inspecteur s’engagea vers l’ouest par le boulevard Jean Paul Genie au rond-point des Galerías Santo Domingo, puis, une fois arrivé à la hauteur du Club Terraza, il prit de nouveau vers le sud, par l’ancien chemin de Las Viudas, en laissant derrière lui l’hôtel Barceló et le collège Centraméricain des Jésuites.
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Sur la carte, une croix signalait le point d’arrivée. À l’entrée du portail d’accès, on trouvait une guérite pourvue de vitres blindées. Une jeep Wrangler attendait, avec deux hommes à son bord, l’un au volant, portant leurs mitraillettes Uzi comme on berce une poupée ; il y avait encore un autre homme dans la guérite et deux devant le portail.
Ils n’arrivaient pas à dissimuler leur allure de voyous des bas quartiers, malgré des costumes gris souris et des cravates en polyester bien nouées sur des cols très amidonnés qui devaient leur faire mal au cou. En outre, ils portaient tous les mêmes chaussures, si lourdes qu’elles semblaient orthopédiques.
Celui qui semblait être le chef descendit de la jeep et, d’un mouvement giratoire, lui fit signe de baisser la vitre. La manivelle ne fonctionnait pas et l’inspecteur Morales ouvrit la portière, laissant entrer le bruit obstiné des tondeuses qui rasaient d’immenses terrains de l’autre côté du mur, ainsi que l’odeur de sève de l’herbe projetée en fine pluie.
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Pourquoi m’inviter à ce petit-déjeuner ? Que veut Soto ? Pourquoi ne lâche-t-il pas le morceau ?
– Je suis au courant de ce que vous avez fait dans l’affaire du rendez-vousss1 des narcos au domaine de Mombacho, quand vous étiez aux stups, dit soudain Agnelli, en posant sur la nappe ses mains rustres mais aux ongles soignés, comme s’il voulait que son invité les contrôle.
– Rendez-vous signifie une réunion, une rencontre, lui susurra Lord Dixon.
Les journaux avaient qualifié ce qui était arrivé après la capture des chefs narcos de massacre d’Hérode : les têtes étaient tombées comme autant d’enfants innocents. Dans un premier temps, on les avait décorés lors d’une cérémonie publique mais, trois jours après, le commissaire Canda, alors chef de la police, avait décidé de les virer au motif qu’ils avaient agi sans ordres, lui-même obéissant aux instructions du ministre qui les avait pour sa part reçues du président.
– Plus personne ne se souvient de ça aujourd’hui, répondit l’inspecteur Morales.
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– Vous n’avez besoin d’aucune autre information, répondit Agnelli. Si d’ici trois jours vous n’avez rien trouvé, nous tiendrons pour dit que le contrat est terminé et vous garderez votre avance.
– Si dans ce délai que vous venez de fixer je n’ai rien pu trouver, je vous rendrai votre avance, dit l’inspecteur Morales. Je décompterai seulement les frais, si j’en ai.
– Espèce d’animal, dit Lord Dixon. Vous êtes né avec une petite cuillère en argent dans la bouche ou quoi ? Vous vous prenez pour Jésus-Christ ?
– Je suis sûr que vous allez résoudre cette affaire, dit Agnelli. Et sachez que vous me rendez un service très personnel. Je sais être reconnaissant.
– Je vais faire de mon mieux pour être à la hauteur de la tâche que vous me confiez, dit l’inspecteur Morales.
– Et maintenant je vais me doucher, je dois être au Guatemala à onze heures ce matin pour une réunion d’affaires, dit Agnelli en lui tendant la main.
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