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Citations sur Retour à Managua (18)

Il ouvrit sa sacoche, en sortit la chemise et enleva les élastiques. À l’intérieur, il trouva une pochette en papier kraft et deux enveloppes de banque. L’une, marquée “Avance sur honoraires”, devait contenir cinq mille dollars. L’autre, estampillée “frais de mission”, en renfermait encore cinq mille.
– Dix mille billets verts pour une affaire aussi ridicule, plus des dépenses qu’on peut gonfler à discrétion ! s’exclama Lord Dixon.
Il remit les enveloppes dans la chemise, où se trouvait aussi la pochette en kraft, qu’il ne pensa même pas à ouvrir pour le moment. Ces dix mille dollars, s’il les gagnait, lui permettraient de partir en vacances. Et peut-être même d’aller visiter Disneyworld et de se faire tirer le portrait avec Pluto, comme le commissaire Canda, qui profitait maintenant de sa retraite en gérant trois boîtes de nuit où les dealers circulaient sans difficulté ni aucun souci.
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– Vous n’avez besoin d’aucune autre information, répondit Agnelli. Si d’ici trois jours vous n’avez rien trouvé, nous tiendrons pour dit que le contrat est terminé et vous garderez votre avance.
– Si dans ce délai que vous venez de fixer je n’ai rien pu trouver, je vous rendrai votre avance, dit l’inspecteur Morales. Je décompterai seulement les frais, si j’en ai.
– Espèce d’animal, dit Lord Dixon. Vous êtes né avec une petite cuillère en argent dans la bouche ou quoi ? Vous vous prenez pour Jésus-Christ ?
– Je suis sûr que vous allez résoudre cette affaire, dit Agnelli. Et sachez que vous me rendez un service très personnel. Je sais être reconnaissant.
– Je vais faire de mon mieux pour être à la hauteur de la tâche que vous me confiez, dit l’inspecteur Morales.
– Et maintenant je vais me doucher, je dois être au Guatemala à onze heures ce matin pour une réunion d’affaires, dit Agnelli en lui tendant la main.
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– Un membre de ma famille a disparu et je veux que vous le retrouviez, dit Agnelli en lui faisant passer le dossier.
– Un enlèvement ? demanda l’inspecteur Morales, en ouvrant son cahier et en lissant la feuille sur laquelle il allait écrire.
– Au début c’est ce que j’ai pensé, dit Agnelli. Mais ça fait déjà presque une semaine et personne n’a tenté de me joindre pour me demander une rançon.
– Parfois ça prend du temps, insista l’inspecteur Morales.
– Disons que la thèse de l’enlèvement est écartée, dit Agnelli. Et vous n’avez pas besoin de prendre des notes, tout est dans le dossier.
– N’est-ce pas le moment de demander de qui il s’agit ? suggéra Lord Dixon.
– Il s’agit de Marcela, la fille de mon épouse, dit Agnelli. Nous avons besoin de savoir où elle se trouve.
– Si elle n’a pas été enlevée, c’est qu’elle a fait une fugue, dit Lord Dixon.
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J’ai besoin d’une discrétion absolue, dit Agnelli tandis que ses doigts aux ongles nacrés tambourinaient sur la table. C’est la raison pour laquelle nous avons choisi votre agence, parce qu’elle est peu visible.
– Une agence qui ne vaut pas un clou, voilà ce que signifie ce peu visible, dit Lord Dixon. Mais ne faites pas attention à cette allusion désobligeante.
– Tu m’emmerdes ! murmura l’inspecteur Morales en se donnant une gifle sur l’oreille comme pour effrayer un moustique.
– Pardon ? dit Agnelli en haussant les sourcils.
– Non. Rien. Pardon. Je vous écoute, dit l’inspecteur Morales, en sortant avec réticence un cahier d’écolier et un stylo-bille de son cartable.
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– La modestie est une vertu de connard, dit Lord Dixon, franchement écœuré.
– Mais je vais maintenant en faire partie, sourit Agnelli.
– Vous ne faites pas appel à moi pour la disparition de couverts en argent ou d’un chien de race ? dit l’inspecteur Morales.
– Non, pas du tout. Dans cette maison, rien ne peut disparaître, ce serait impossible, sourit à nouveau Agnelli.
– Le client ne vous a pas encore expliqué ce qu’il attend de vous parce que vous ne lui en laissez pas l’occasion, dit Lord Dixon.
– Quelle que soit l’affaire, vous pourriez vous payer la meilleure équipe d’enquêteurs, et même les faire venir des États-Unis, dit l’inspecteur Morales.
– Et pourquoi pas lui dire qu’il peut aussi appeler à l’aide le ministre de l’Intérieur pendant que vous y êtes, dit Lord Dixon.
– Le ministre de l’Intérieur serait enchanté de vous aider, ajouta l’inspecteur Morales.
– Il a pris le petit-déjeuner ici même, avec moi, avant-hier, assis à votre place, dit Agnelli. Mais notre conversation concernait d’autres sujets. Je ne veux en aucun cas mêler la police à cette affaire.
– Je crois que vous vous trompez, dit l’inspecteur Morales. Laissez ça entre les mains du ministre, et dès ce soir le bandit, quel qu’il soit, sera sous les verrous.
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Afro-caribéen comme on dit maintenant, commenta Agnelli.
– Sale hypocrite, dit Lord Dixon. Nègre crépu, pas besoin de prendre des gants.
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– Plus personne ne se souvient de ça aujourd’hui, répondit l’inspecteur Morales.
– Eh bien, moi si. J’ai bonne mémoire, affirma Agnelli. C’est bien pendant cette opération que votre ami, le costeño, a perdu la vie. Comment s’appelait-il déjà ?
– Excellente mémoire à ce que je vois, dit Lord Dixon.
– Bert Dixon, répondit l’inspecteur Morales. Le sous-inspecteur Bert Dixon.
– Ne te fatigue pas à préciser que j’ai été tué avant même cette opération de Mombacho, dit Lord Dixon.
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Pourquoi m’inviter à ce petit-déjeuner ? Que veut Soto ? Pourquoi ne lâche-t-il pas le morceau ?
– Je suis au courant de ce que vous avez fait dans l’affaire du rendez-vousss1 des narcos au domaine de Mombacho, quand vous étiez aux stups, dit soudain Agnelli, en posant sur la nappe ses mains rustres mais aux ongles soignés, comme s’il voulait que son invité les contrôle.
– Rendez-vous signifie une réunion, une rencontre, lui susurra Lord Dixon.
Les journaux avaient qualifié ce qui était arrivé après la capture des chefs narcos de massacre d’Hérode : les têtes étaient tombées comme autant d’enfants innocents. Dans un premier temps, on les avait décorés lors d’une cérémonie publique mais, trois jours après, le commissaire Canda, alors chef de la police, avait décidé de les virer au motif qu’ils avaient agi sans ordres, lui-même obéissant aux instructions du ministre qui les avait pour sa part reçues du président.
– Plus personne ne se souvient de ça aujourd’hui, répondit l’inspecteur Morales.
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Lord Dixon lui aurait dit que ce n’était pas bien d’être négligent. Un philosophe de la vie doit toujours avoir un stylo à la main parce qu’il n’a pas le droit de gâcher ses pensées. Sinon, il devient un penseur inoffensif, semblable à un lion qui aurait perdu ses crocs, et il n’y a rien de pire qu’un lion végétarien.
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Le royaume des riches est silencieux, pensa-t-il, les mains appuyées sur le pommeau de sa canne. Cela lui plut. C’était le genre de réflexions qu’il aurait dû noter dans son cahier d’écolier, mais il les avait en général déjà oubliées avant de penser à le faire. Et, de toute façon, à quoi pourraient-elles bien lui servir ?
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