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Citations sur Tête de chien (9)

Ses oreilles ne sont pas seulement bien développées. Elles sont énormes (...)
Par la simple évocation de Tête de chien, Stinne avait eu un coup de génie.
(...)
Tête de chien dans le réduit sous l'escalier, les propos confus de grand-père sur les Allemands et les chiens de sang, sans oublier les êtres mythologiques de Maman (...) Papa en eut rapidement assez de ce tiers qui venait sans cesse se glisser entre lui et son épouse, un tiers qui, à moitié endormi, marmonnait des phrases incompréhensibles sur une tête de chien.
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[...] Stinne et moi, nous n'avions plus envie d'entendre des histoires. Elles traînaient avec elles un je-ne-sais-quoi de douloureux et de mensonger. À cette époque, aucun de nous ne savait que ces histoires formaient le ciment qui liait notre famille, et c'est seulement quand elles ont disparu que tout a commencé à s'effriter, et que nous nous sommes dispersés aux quatre vents.
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[...] Il y a tant d'autres destins qui s'entrecroisaient et se mêlaient à ma modeste petite histoire. Il y avait Anne Katrine, qui a été privée de l'amour de sa mère. Il y avait Leïla, qui a perdu ses parents. Il y avait Neils junior avec ses oreilles et son corset. Il y avait Knut et son nez cassé. Il y avait le chagrin accablant de Madame Maman, la maladie permanente de Grand-Mère Elisabeth et la tumeur galopante de Grand-Père Hans Carole. La faillite de l'arrière-grand-père Thorsten. Il y avait Grand-Mère et son alcoolique de mari, Grand-Père avec son undex sectionné et ses chiens de sang sur une plaine de l'est de l'Allemagne... Je me suis parfois demandé ce que représente mon histoire de Tête de Chien, à côté des histoires qui allaient se dérouler plus tard... (p.339)
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Et après cette rencontre, il était rentré à la maison en sifflotant de joie. A l’instar de son petit frère, il était monté à bord d’un grand navire dont la destination s’appelait l’avenir.
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[...] ... Ca se gâte, songeait souvent [Feuilles de Chou] quand il traînait dans les rues de Bergen avec son père ivre, sur l'épaule duquel trônait Kaj, le perroquet, qui criait "Bordel de Merde !" Et l'oiseau, qui avait jadis contribué à rapprocher le père et le fils, commençait à lui taper sur les nerfs.

Toc, toc, toc, entendait-on à toute heure : "Nous savons que vous êtes là !"

Alors, Askild criait :

- "Niels ! La procédure habituelle ! Va ouvrir !"

Et mon grand-père disparaissait dans la chambre, puis se cachait sous le lit.

- "Non, il n'est pas à la maison," répondait Feuilles de Chou. "Non, repassez un autre jour ..."

Des têtes apparaissaient aux fenêtres, des lettres comminatoires s'empilaient avec des factures aux montants irréalistes. Les crabes, sur la tombe de Thorbjørn, se répandirent dans tout le cimetière et causèrent des frayeurs immenses aux visiteurs en rampant dans tous les sens dans les allées. Et quand M. Kramer [= l'instituteur responsable de la mort de Thorbjørn] finit par quitter la ville pour de bon, quand les journaux de Bergen finirent par oublier qu'il avait existé un garçon du nom de Thorbjørn, alors Askild en eut soudain assez des créditeurs importuns. ... [...]
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Bjork commençait à être écoeurée par son époux alcoolique. Des rêves piochés dans toutes sortes de romans sentimentaux de médecins venaient la hanter la nuit, et, dans la journée, ces mêmes romans s'imposaient dans sa vie. Askild n'avait que du mépris pour le nouvel intérêt littéraire de son épouse et il a essayé, sans succès, de lui faire partager sa passion pour les livres d'art et le jazz. Il est indéniable que Bjork était assez mal disposée envers ces enthousiasmes : dans le cubisme, elle ne voyait que la folie de son mari, dans le jazz, elle n'entendait que sa dépendance bruyante à la bouteille. Oui, derrière la lutte sans fin entre les goûts soi-disant cultivés d'Askild et ceux soi-disant populaires de Bjork se cachait un condensé complet de leur relation, et ce combat connut seulement une espèce de trêve lorsque Bjork, sur ses vieux jours, développa un certain goût pour les finesses et les joies des tripots clandestins.
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[...] «Dieu est venu cette nuit, et Il a emporté tes chatons.»
Voilà ce qu'avait dit un jour Hans Carlo Petersen, le précédent patron de l'atelier d'encadrement, à sa fille Leila, alors âgée de six ans, en lui tapotant doucement la tête de cette même main qui, la veille au soir, avait mis les sept chatons dans un sac avant de les noyer dans le ruisseau derrière la maison. Leila, à qui son père venait d'offrir une grosse glace, sentit un goût amer se mêler à celui de la crème glacée. Cinq ans plus tard, lorsqu'il vint la chercher chez sa tante maternelle et la conduisit au bord du lac où il acheta la plus grosse glace du marchand, il déclara : «Dieu est venu cette nuit, et Il a emporté ta mère.» Par ces mots, il ne causa pas seulement un profond chagrin à sa fille, mais il lui inspira une aversion durable à l'égard de Dieu et des sucreries.
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[...] ... - "Hé ! Feuilles de Chou ! Qu'est-ce qui se passe ? Vous allez où ?" demandèrent les gamins dans la rue.

Niels Junior répondit : "On s'en va", et retourna dans la maison pour disparaître dans les cartons, pour explorer l'intimité de la famille ainsi mise à nue : sous-vêtements, vieilles lettres, dont celles, nombreuses, d'un certain Thor, médecin de son état, et des photos jaunies. Il réussit à couvrir les caisses et les cartons de tant de monstres que cela déconcerta les déménageurs, au point que le déménagement tourna au chaos. Certes, le fait que Bjørk soit enceinte jusqu'aux yeux n'aida pas la situation. De plus, ces jours-là, Askild se montra complètement à côté de la plaque : il ne cessait pas de trinquer avec les déménageurs, il jouait au poker avec eux jusqu'au milieu de la nuit, et, à trois heures du matin, il se mettait en tête de faire découvrir à des déménageurs ivres morts toutes les joies et les finesses du jazz.

Quel spectacle ne fut pas offert aux voisins et aux enfants du quartier lorsque la famille débarqua dans Havnebakken, à Stavanger. A la gare, Askild s'était entiché d'un vieux canasson qui mâchonnait un bout de carton de l'autre côté du quai. Malgré les protestations des déménageurs et les faibles tentatives de Bjørk pour raisonner son mari, Askild décida que la vieille rosse allait tirer le chargement jusqu'à Havnebakken.

A l'arrière du chargement, qui tanguait dangereusement, trois déménageurs soûls comme des vaches s'étaient endormis et ronflaient comme des sonneurs. A l'avant, un homme aux cheveux et aux yeux noirs tenait sa canne dans une main et les rênes de l'autre, perché sur son épaule gauche, un perroquet criait : "Qui va là !" et "Bordel de Merde !" A ses côtés, une femme sur le point d'accoucher , et qui n'avait pas fermé l'oeil de la nuit. Et tout en haut, comme la cerise sur le gâteau : un petit gamin aux oreilles gigantesques, harnaché d'un attirail étrange qui l'empêchait de bouger les bras ...

Les voisins se précipitèrent sur le pas de leurs portes, les gamins derrière l'équipage. Certains furent fort dépités en comprenant que ce n'était pas un cirque qui venait de débarquer en ville. D'autres furent ravis, car la ressemblance avec un cirque était indéniable.

Cependant, Stavanger ne fut pas la ville dont ils avaient rêvé et ils ne se retrouvèrent pas comme des coqs en pâte. Certes, les gamins du quartier se montrèrent plus que disposés à donner un coup de main au déchargement, ce qui était particulièrement nécessaire, car il était impossible de réveiller les déménageurs. En revanche, les voisins restèrent vissés sur le pas de leurs portes et, lorsqu'un brave voisin s'approcha pour saluer les nouveaux venus, il repartit en prenant ses jambes à son cou : "Et il se prétend ingénieur ! Non, mais, quel langage ! Ingénieur ! ... Un docker, oui, si vous voulez mon avis ..." ... [...]
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Nous nous retrouvions avec le véritable trésor familial pour découvrir qu’il avait été bouffé par la pluie
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