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Critique de djathi


djathi
31 décembre 2017
Et la poésie Ramuzienne , si elle ne fait que passer , c'est un hymne à la vie , un chant qui prend sa source dans les racines de la terre et s'élève au plus haut des cieux ...Sans apparats , dans quelques moments de suspension du racloir où la conscience soudain s'éclaircit, comme un ciel lavé par un orage d'été , pur , lumineux et offert dans son rayonnement ...qu'on dirait presque surnaturel , vous savez , vous ressentez , et puis vous oubliez .
C'est dans les mains d'un vannier ambulant , homme de tous les temps et de tous les cieux , de passage le temps de la belle saison , sur ces terres en terrasse ,ces terrasses , écritures laborieuses de l'homme pour gagner son pain à la sueur de son front comme on dit si bien nous les chrétiens , c'est dans les mains artistes , dansantes sur les tiges souples de l'osier jaune , rouge et tout vivant , que la poésie ouvre l'écluse , et laisse déverser les pensées retenues , empêchées , rougissantes peut-être , ou juste parce qu'elles n'ont pas appris à éclore .
Alors oui l'homme du vent , souple et libre , venu de nulle part , ou de partout , éveille l'homme du tertre à sa condition , à sa liberté , à son inscription spatio-temporelle , à sa dignité et à un rêve fugitif d'ailleurs pour mieux sentir la terre sous ses pieds , à son identité , son unité au sein de son collectif sans lequel il n'est rien .
Ramuz et son parlé , son phrasé unique , rauque , du dedans des gens qui voient avec les yeux de l'agir , et nourris dans l'âme par la lecture de l'espace immense qui s'offre le temps d'une pause, entre deux coups de pioche , avec le haut et le bas , montagnes et lacs embrassés quelquefois dans une vibration allégorique surgie du fond des âges , trêve à peine ressentie mais renforçant l'homme du labeur , Ramuz l'inclassable , il est bon de le lire dans les mots propulsés , jaillis , poésie des sources vives , sonore , exultante comme une saignée médicinale , et on reprend tranquillement le petit chemin qui sent la violette ou le soufre , régénéré , oublieux à nouveau , parce que le labeur envahit , sainement . Ainsi va la vie . Chez Ramuz .
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