Lohengrin s’intègre parfaitement dans ce contexte de la délivrance de l’individu, en proie à sa sexualité, par le dévouement amoureux de la mère. Toutefois, l’on voit aussitôt que c’est la femme qui a besoin d’être délivrée ici et qu’elle doit être délivrée par l’homme.
Le caractère général de l’imagination formatrice des mythes est la faculté non seulement d’extérioriser par la projection des événements intérieurs, mais en même temps de décomposer dans ce processus ce qui, dans le fantasme, est intimement fondu ensemble.
Tout un chacun est libre de douter même des preuves exactes des mathématiques. En effet, les preuves reposent sur certains préalables et certaines conventions de la vie humaine. Elles n’ont donc jamais une valeur absolue.
Le fils grandissant cherche pour ainsi dire, avant de devenir père à son tour, à se réconcilier avec le principe paternel, afin d’être épargné, lui aussi, par son propre fils.
Achille était lui aussi un homosexuel, plus précisément fellateur, puisqu’il n’avait jamais goûté le sein de sa mère.
Tout révolutionnaire est au fond primitivement un fils désobéissant, un insurgé contre le père.
Le mythe [du héros] dénie […] au père tout droit à la vie de l’enfant, qui vient de la mère, et justifie en même temps la révolte contre lui, un étranger auquel on ne doit ni respect ni reconnaissance. De cette façon, le héros libère sa conscience pour sa lutte contre l’autorité.
A travers le mythe du héros, ce sont tous les individus du peuple entier, pour ainsi dire chaque fils en particulier, qui peuvent revendiquer pour eux-mêmes l’acte originaire.
L’adulte crée donc les mythes au moyen d’un retour fantasmatique à l’enfance en imputant au héros sa propre histoire d’enfant.
Le véritable héros de la fiction romanesque est donc le moi. Moi qui se reconnaît lui-même dans le héros en revenant au temps où il fut un héros grâce à son premier haut fait héroïque : la révolte contre le père.