Chaque génération successive de conteurs laisse des traces de son niveau culturel et de son stade de refoulement sur le corps du mythe.
[préface]
Tout révolutionnaire est au fond primitivement un fils désobéissant, un insurgé contre le père.
Dans les mythes de la naissance du héros, cette relation érotique avec la mère, qui domine encore dans d’autres cycles de mythes, se trouve reléguée à l’arrière-plan, tandis que la lutte contre le père y est suraccentuée.
Le fantasme du roman familial apparaît donc simplement réalisé dans le mythe, à travers un audacieux renversement des situations réelles.
Le mythe doit être comparé à un rêve collectif.
Les personnages du mythe sont toujours en train de devenir autrui ; la vie du héros est une série de séparations des mois dépassés.
(préface)
A travers le mythe du héros, ce sont tous les individus du peuple entier, pour ainsi dire chaque fils en particulier, qui peuvent revendiquer pour eux-mêmes l’acte originaire.
Créateurs de mythes ou commentateurs, leur motivation est la même.
Dans le mythe s’opposent au refoulement et aux tendances régressives des tendances progressives et révélatrices, de sorte que même les répétitions et multiplications à l’intérieur d’un récit servent à dévoiler peu à peu précisément les impulsions qu’ils doivent masquer.
[préface]
Le caractère général de l’imagination formatrice des mythes est la faculté non seulement d’extérioriser par la projection des événements intérieurs, mais en même temps de décomposer dans ce processus ce qui, dans le fantasme, est intimement fondu ensemble.