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EAN : 9782234003347
Stock (01/01/1975)
3.5/5   2 notes
Résumé :
L'étude que nous publions aujourd'hui en français introduit pour la première fois dans mes conceptions psychologiques l'élément de la volonté, facteur fondamental de notre personnalité qui régit et résume toute notre vie psychique. Si en anticipant l'exposé qui va suivre, je voulais définir ce que je conçois par ce terme, je pourrais dire en paraphrasant Descartes : volo ergo sum. (Je veux, donc je suis). Le grand partenaire de la volonté, à la fois son maître et so... >Voir plus
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
La conscience nous apparaît comme un problème temporel en ce sens que le temps représente la forme de la conscience et que c'est ce facteur temps qui rend agréables ou désagréables ses divers contenus. La volonté, force active constante, cherche à prolonger par la conscience son affirmation éprouvée comme agréable, à la rendre durable, autrement dit à transformer le sentiment de bonheur en délivrance. Si cette prolongation réussit, elle devient pénible parce qu'imposée et l'individu cherche à se débarrasser des esprits qu'il avait évoqués. Ainsi le sentiment d'amour devrait rendre constant le plaisir sexuel qui supprime le conflit de la volonté par la jouissance de sa réalisation ; mais cette dépendance affective, l'individu l'éprouve comme une contrainte et cherche à s'en délivrer par un effort conscient de volonté ; le voilà donc ramené au sentiment de culpabilité auquel il cherchera à échapper par l'inconscient. C'est ici que se placent toutes les idées de rédemption dans l'éternité, depuis le nirvana bouddhique jusqu'à la croyance chrétienne à l'immortalité ; efforts qui ne visent, en somme, qu’à délivrer l'être de la torturante conscience de soi et ont aussi peu de rapport avec la véritable mort biologique que « l'instinct de mort » de Freud. Car la pénible réalité, dont l'individu veut se débarrasser, c'est la conscience personnelle sous forme de lancinante conscience de soi. La délivrance, on la cherche dans la domination de la forme temporelle de la conscience dans des symboles de durée et d'éternité ; parmi ceux-ci la procréation et la mort ont toujours eu la préférence parce qu'elles sont des phases du cycle biologique.

L'homme s'est senti immortel, tant qu'il n'a rien su du temps, tant qu'il n'en a pas eu conscience. Tel est le sens du péché originel, symbole qui fait de la fatalité accablant l'homme une conséquence du péché de connaissance, tandis que le mythe grec, en une formule psychologique, rattache à l’apparition de la conscience du temps la transition qui s'est faite du dieu immortel à l'homme mortel. Ouranos, l'éternel dieu céleste, est châtré par Kronos, symbole du temps et de la durée qui, depuis lors, domine le monde et l'homme. Si Freud avait désigné le complexe qui est au fond de ce mythe d'après le héros et non d'après le contenu, il aurait compris que le « complexe de Kronos » est peut-être, pour l'humanité actuelle, le plus important et le plus puissant. C'est avec lui que le problème du temps devient un problème psychologique et fait irruption dans la conscience humaine en développement ; c'est par lui que l'éternel principe biologique de la procréation, dont le mythe de l’union amoureuse du ciel avec la terre est la représentation cosmique, est brisé par la conscience humaine devenue consciente du temps. A partir de ce moment, les idées humaines de rédemption prennent le caractère d’éternité, qui atteint sa forme extrême dans la vie bienheureuse du royaume céleste des chrétiens. La connaissance psychologique du problème du temps, comme forme de la conscience humaine, conduit donc à la fois de l'éphémère satisfaction instinctive que donne le bonheur à la paix éternelle de la béatitude, au salut. (chapitre VI)
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La réintroduction, dans la psychologie, de la notion de volonté résout toute une série de problèmes avec tant de facilité satisfaisante, que certains pourraient y voir une sorte de deus ex machina. Pourtant, je sais parfaitement que telle ne fut pas mon intention; au contraire, j'ai consacré de longs et laborieux efforts à rechercher, sans y parvenir, une solution satisfaisante à certains problèmes soulevés à nouveau par la psychanalyse. J'eus à lutter contre des préjugés de toutes sortes et, finalement, il m'apparut d'abord qu'il était nécessaire de voir en la volonté un facteur psychologique de premier ordre; et bientôt, cela me sembla tout naturel. Cette évidence me parut telle que je me dis alors que seule une résistance énorme peut empêcher de reconnaître toute l'importance de la volonté comme force psychique de premier plan.
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La méthode psychanalytique exerce son action thérapeutique en offrant, sous forme de « vérité » scientifique, de nouveaux contenus pour justifier la volonté. Elle favorise donc l'illusion, comme le font : la religion, l'art, la philosophie, l'amour, qui sont les grandes psychothérapies spontanées de l'humanité, comme je les appelais déjà dans l'Artiste. La psychothérapie, dont le but est avant tout de conduire l'individu à l'acceptation de soi et, par suite, de la réalité, doit donc, de par sa nature, donner des illusions, et non la vérité au sens psychologique, puisque c'est elle qui fait souffrir le névrosé.
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Vidéo de Otto Rank
Otto Rank (1884-1939), la volonté créatrice : Une vie, une œuvre (1997 / France Culture). Diffusion sur France Culture le 3 avril 1997. Par Bénédicte Niogret. Réalisation : Jean-Claude Loiseau. Avec Pierre Bitoun, Claude-Louis Combet, Alain de Mijolla, Aimé Agnel et Judith Dupont. Avec la voix d’Anaïs Nin. Textes dit par Jean-Luc Debattice. Otto Rank, né Otto Rosenfeld le 22 avril 1884 à Vienne et mort le 31 octobre 1939 à New York, est un psychologue et psychanalyste autrichien. D'abord membre du premier cercle freudien, secrétaire de la Société psychanalytique de Vienne et membre du « comité secret », l'évolution de ses recherches lui vaut d'être exclu de l'Association psychanalytique internationale en 1930. Il est considéré comme un dissident du mouvement international. Otto Rank est originaire de Vienne, issu d'une famille de la moyenne bourgeoisie juive. Fils de l’artisan d’art Simon Rosenfeld, il est contraint, dans un premier temps, de travailler lui-même comme artisan et de renoncer aux études supérieures. Il prend le nom de Rank à l'âge de dix-neuf ans, en référence au bon Dr Rank de la pièce d'Ibsen, "La Maison de poupée". Il lit à vingt ans "L'Interprétation des rêves" de Freud et écrit un essai que le psychanalyste Alfred Adler transmet à Freud. Il devient dès lors un psychanalyste du premier cercle et, en 1906, devient le premier secrétaire de la Société psychanalytique de Vienne et à ce titre, l'auteur des transcriptions des minutes de la société viennoise (conférences et d'échanges), de 1906 à 1918. En 1924, il publie "Le Traumatisme de la naissance", s'intéresse à ce qui se trouve avant le complexe d'Œdipe et propose une vision différente de celle de la psychanalyse d'orientation freudienne. Sigmund Freud l'analyse brièvement jusqu'à fin décembre 1924 puis le rejette ; Rank se trouve exclu des cercles psychanalytiques freudiens. En 1926, Rank s'installe à Paris, devenant l'analyste d'Henry Miller et d'Anaïs Nin, avec qui il a une courte liaison. Il voyage en Amérique, où il rencontre un certain succès. Il est invité notamment à la société de Rochester pour la Protection de l'enfance en danger où travaille alors Carl Rogers. Il est exclu de l'Association psychanalytique internationale le 10 mai 1930. En octobre 1939, il meurt à New York à l'âge de 55 ans, des suites d'une septicémie.
Sources : France Culture et Wikipédia
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