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Critique de tynn


La cristalline Tamassee coule sauvage dans les contreforts montagneux de la Caroline du sud. Enjeu écologique du moment, elle garde prisonnière une petite fille noyée accidentellement dans les tourbillons du ressaut hydraulique. Et les opérations de ce sauvetage morbide vont cristalliser les dissensions locales, entre autochtones autistes aux avis et conseils extérieurs à leur communauté, chevaliers blancs de protection de la nature et intérêts mercantiles.

Maggie, photographe de presse, native de la région, couvre l'événement avec un journaliste au passé personnel douloureux. Ce retour sur terre d'enfance ouvre la boite de souvenirs aigres-doux et rancoeurs, tout en permettant une prise de conscience pour une région à la beauté brute et préservée. Mais pour combien de temps encore? Il y a du mysticisme dans ce fait divers, une réflexion sur l'intransigeance et le fondamentalisme, sur la culpabilité et le pardon.

L'écologie semble prendre de plus en plus de place dans la conscience collective américaine, dans un pays où la libre entreprise fait acte de foi. Ron Rash s'approprie a sa manière un fait de société par son aisance de narrateur, par sa plume conteuse, pour nous offrir un roman sans doute moins attachant que certains de ses précédents* mais qui tient néanmoins le lecteur en haleine.
Sa prise de position de citoyen est transparente dans le déroulé fictif des événements: sans renier l'empathie face à un drame humain, son choix va vers le respect de l'équilibre de la nature. En filigrane de son intrigue romanesque se dessine toute la diversité de la société américaine, des politiques, promoteurs, métiers de presse, passant par la population de régions agricoles reculées stigmatisées en culs-terreurs négligeables.

Une très belle lecture.

* le chant de la Tamassee est en fait son second roman, parue en 2004 et traduit en français en 2016.
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